Ligotage sécurisant

[Karamel]

Bon voilà il me vient à l'idée de comparer un peu ces moments où on s'attache plus ou moins fortement pour sa propre sécurité avec nos petits jeux. Et de voir si il y aurait pas aussi cet aspect sécurisant qui remonterait.

Dans notre petite vie du début à la fin on se place (ou on nous place au début) relativement souvent dans des situations ou on limite notre liberté pour notre propre sécurité. La ceinture en voiture ou en poussette, les harnais de sécurité histoire de suivre le fil directeur, les gros sièges des grands-huit... Bref pas vraiment de commune mesure avec un hogtie bien serré mais on retrouve l'idée de confier sa sécurité à quelqu'un d'autre en se privant d'une part de liberté.

Alors est-ce qu'il y en aurait pas par ici qui retrouveraient cet aspect sécurité dans le ligotage ? Ou à l'inverse et ce que ces mesures de sécurité pourraient avoir un petit goût de ligotage ? (la ceinture bien serrée par exemple)

Ça pourrait paraître tout à fait tordu à quelqu'un qui qui découvrirait les jeux de liens alors je propose d'approfondir un peu.

[nolliab]

Il y a deux choses à mon sens.

La première est le contact : sentir quelque chose de serré contre soit.
La seconde est l'abandon et la confiance dans le bondage : se dégager des responsabilités et se laisser faire (comme dans un grand huit)

A approfondir certes ... mais j'ai une caserne en légos et un petit pompier qui m'attendent !!!

A plus tard !

[softboy]

Je pense aussi que l'aspect sécurité découle en fait de l'abandon de soi. Souvent les personnes aimant se retrouver ligotées sont des personnes ayant des responsabilités ou avec un métier occupant beaucoup leur esprit, ce qui explique le plaisir de s'abandonner entièrement et sans possibilité de retour à une tierce personne Tout ça a encore quelque chose de très Freudien ^^

Sinon au-delà de la sécurité, en tant que ligoteur l'une de mes obsessions est également le confort. Rares sont ceux qui peuvent se vanter de mettre des messieurs ou des demoiselles dans des positions intéressantes tenables plus de 20 ou 30 minutes !

[amber]

A mon sens, le fait d'être attaché, au delà de la notion de jeu et de plaisir, cela signifie donner le pouvoir à l'autre, ce qui signe forcément une confiance mutuelle. Le fait de donner ce pouvoir, c'est donc disposer de cette capacité de lâcher-prise, de parvenir à cesser de maîtriser. La "contrainte du lien" se veut donc quelque part "libération de contraintes", d'où probablement ces sentiments de soulagement, de sécurité et de plaisirs.

[Sloan]

Alors est-ce qu'il y en aurait pas par ici qui retrouveraient cet aspect sécurité dans le ligotage ? Ou à l'inverse et ce que ces mesures de sécurité pourraient avoir un petit goût de ligotage ? (la ceinture bien serrée par exemple)

Je serai plutôt de l'avis de Nolliab pour le coup : "l'abandon et la confiance dans le bondage : se dégager des responsabilités et se laisser faire" ; l'effet est d'abord psychologique plus que physique (même si on est bien d'accord que c'est essentiel aussi, il n'y aurait pas de self sinon) ; du coup, je ne crois pas qu'il y ait vraiment une prolongation avec le fait d'être attaché en voiture ou autre.
Quoique, à y réfléchir, il y a la sensation ; mais du coup, ce n'est ni une sensation de sécurité, ni le frisson façon grand huit.

Souvent les personnes aimant se retrouver ligotées sont des personnes ayant des responsabilités ou avec un métier occupant beaucoup leur esprit, ce qui explique le plaisir de s'abandonner entièrement et sans possibilité de retour à une tierce personne Tout ça a encore quelque chose de très Freudien ^^

Intéressante ta remarque Softboy ; comme on est d'accord pour le dire, la majorité (la totalité ?) d'entre nous avons cet attrait depuis l'enfance ou le début de l'adolescence... du coup, où sont les responsabilités à cet âge là ?
La seule explication que j'ai à proposer, quitte à rester avec papy Freud et en faisant de la socio, c'est en inversant ta remarque : si les personnes ont des responsabilités, c'est qu'elles ont fait des études relativement longues (compter un bac +3 ou plus), ce qui suppose une assez bonne culture générale, et des sous derrière.
Et on se retrouve avec un classique de la psycho : classes moyennes/aisées = culture = fantasmes plus développés (= boulots avec plus de responsabilités/plus de travail), et on retombe sur ce que tu annonçais.

[EDIT : Je ne fais pas de raccourcis - je ne prétends pas que ça se vérifie à 100%, mais à majorité]

L'entrave, c'est perdre ses responsabilités, c'est se laisser aller ; pas vraiment les notions de sécurité donc (puisque sécurité = risque), mais de laisser aller...
Non ?

[foulard 77]

bjr, tout est dit alors, vous avez vidé ma "boîte à arguments "j'chuis d'accord" vous avez tous raison.

[Karamel]

On a au moins quelqu'un de convaincu

Sinon pour en revenir aux responsabilités, quand on est tout jeune on n'a pas forcément de responsabilités envers les autres comme avec gros boulot avec des comptes à rendre, mais peut être juste des responsabilité envers soi-même dans le sens pas faire de bêtises parce que sinon c'est qu'on est pas sage et c'est pas bien

Du coup il y a l'abandon à l'autre dans le sens ne pas avoir de comptes à rendre mais peut être aussi à l'inverse laisser à l'autre la responsabilité (et du coup se "rassurer" dans l'acceptation).

C'était plutôt déjà dit dans les messages précédents mais j'avais envie de synthétiser cette partie là. On en arrive plus au laisser aller qu'à l'aspect sécurisant au vu de tout ce qui se dit.

[ChocolatCannelle]

Je vais renchérir sur les propos tenus avec mon point de vue.
A une période, je dormis avec des menottes aux chevilles (et que personne ne me regarde de travers) que mon mari attachait lui-même. Je me sentais ainsi en sécurité. Il ne s'agit pas d'une question relative à l'abandon de responsabilités, mais au fait que dans mon esprit, s'il m'attachait, c'est qu'il tenait à moi donc je me sentais en sécurité parce qu'aimée, parce qu'être attachée était le signe que j'étais importante. C'était une période où j'avais besoin de cette preuve de valeur. Enfin bref.
Hier soir, avant de m'endormir (et c'est sans doute parce que je me suis inscrite ici que cela m'est venu à l'esprit), j'ai subitement repensé à une chose que ma mère m'avait racontée (Freud serait content de mon travail introspectif sur ma petite enfance) : quand j'étais bébé, ma mère était allée chez le kiné (rééducation du périnée après accouchement) et m'avait laissée seule à la maison, dans un lit et... attachée pour ne pas que je tombe. Et là curieusement, il y a l'aspect sécuritaire d'être attachée, mais aussi l'abandon, puisqu'elle m'a laissée seule. De fait, je me demande bien quel est le cheminement dans ma tête... mais je m'éloigne du sujet. Ou pas, parce que c'est très confus, cette histoire et je me suis embrouillée les idées.

[Emma]

Un ligotage sécurisant n'est peut-être pas le mot approprié à ce que nous percevons.
Un ligotage, une capture, se laisser aller, s'abandonner, tout se rejoint dans les cordes. je dis cordes mais je pense aussi à tout autre accessoire de ligotage
Cette fameuse sécurité est sans doute tout simplement ce besoin d'appartenir à l'autre en se laissant aller , en oubliant tous les soucis de la vie , du quotidien, une sécurité de se savoir ligotée, protégée de tout le reste. Je vois cela de cette manière.
D'où aussi cette envie d’être ligotée en toute intimité avec celui qui nous met en confiance dés le début. et de se laisser aller entre envie, tourment, peur, excitation et émotions diverses, pour oublier tout l'ennui et le stress du quotidien

[Sayanel]

Je suis très en phase avec la vision d'Emma. J'imagine que tu as déjà dû avoir ce type d'expérience pour en parler avec autant de justesse...