la course ou la vie

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Mad Hatter
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Re: la course ou la vie

Message par Mad Hatter »

:-) Je suis très agréablement surpris de la tournure des évènements. Moi qui voyait la mort à tout bout de champs. :-)
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caroline
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Re: la course ou la vie

Message par caroline »

erreur
Dernière modification par caroline le 11 mars 2015, 18:45, modifié 1 fois.

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Re: la course ou la vie

Message par caroline »

Voilà la suite.

Que peut il me proposer ?

Que je le libère sans condition ? Non je ne crois pas qu’il me propose ça. J’ai été assez claire et il sait que je refuserai.
Qu’il me donne son code ? Il doit savoir que je pourrais appeler la police sans ce code avec les numéros d’urgence. S’il me le donne, j’appelle quelqu’un …mais qui ? J’explore des noms dans ma mémoire. Oui ça peut le faire si je me rappelle les numéros. Admettons que oui. Que faire après si la personne vient ?


Les options et éventualités se bousculent dans ma tête…

Et si il y avait ça…et si..et si…
Arrête de te prendre la tête Ali. Attends qu’il réagisse.
De toutes façons tu es en position de force.
Quoi qu’il arrive, jamais plus tu ne seras à sa merci


- Caroline ? Sa voix version charmeuse me sort de mes rêveries.

Je prends tout mon temps pour lui répondre.

- Oui ?
- J’ai un truc à te proposer. Je t’ai bien écoutée et tu as raison de ne pas me faire confiance. Je te comprends. J’ai été nul et cruel. Viens près de moi s’il te plait, j’ai besoin de te voir.
Méfie toi Caroline. Il a son masque de manipulateur.
Il me fait un sourire désolé quand je m’assieds à côté de lui.
- Je me rends mieux compte maintenant de ce que tu as pu vivre. Il soulève ses bras en grimaçant. Si tu savais comme je m’en veux et je ne dis pas ça seulement parce que je me retrouve attaché.
- Arrête de gémir. Dis moi ce que tu proposes.
- Tu veux téléphoner c’est ça ? …..Non seulement tu vas pouvoir le faire, mais je peux même te donner accès à ta liste de contacts. Ca t’intéresse ?
- Continue… Je garde un ton neutre.
Prudence Caro. Ne montre pas trop ton intérêt.
- Dis moi d’abord si tu es intéressée…Sinon, dis le moi aussi, je comprendrai.
- Fais comme si je t’avais dit oui et que je suis prête à t’écouter… si tu ne cherches pas à me piéger.
- Méfiante…Il rit. Je ne peux pas t’en vouloir. Mais tu vas voir, tu ne cours aucun risque .… Ce que tu veux, c’est être libérée de ton collier ok ? ….Pour ça il faut que quelqu’un de confiance vienne et pour que cette personne de confiance vienne, tu as besoin de l’appeler, donc besoin du téléphone et de ta liste de contacts....Si je te garantis ça, tu seras satisfaite ?
- Continue. Donc tu me donnes le code ?
- Attends. Je vais d’abord te dire ce que j’espère, ce que je vise :
Tu sors libre. Tu reprends ta vie d’avant. Tu essayes de ne retenir que les bons moments….Il y en a eu…non ?... Le fait que tu aies gagné ta liberté contre moi t’y aidera. De mon côté, je m’engage à ne plus jamais faire ce genre de conneries. Je te le confirmerai par texto, par mail ou par écrit, ou les trois si tu veux. Tu pourras aussi prendre toutes les vidéos que j’ai faites avec toi. Je te dirai où elles sont. Tu auras des preuves contre moi.
Caro, il est en train de t’embobiner…
Peut être, mais jusque là, c’est assez cohérent. Il a bien vu mes désirs et mes craintes.
- Et tu vas me demander quoi en échange ? Je te connais. Tu as des arrière-pensées.
Il pousse un long soupir.
- Encore une fois, je peux comprendre que tu doutes de moi. Normal. Mais je ne te demanderai rien en échange. C’est toi qui décideras. Mon sort dépend de toi. Je te fais confiance.
Il ferme les yeux et marque un temps d’arrêt avant de croiser à nouveau mon regard.
- Il faut juste t’ouvrir l’accès au téléphone et à tes contacts, et pour ça je dois faire une petite manip’ sur l’Iphone pour limiter cet accès à ces deux fonctions.
- Tu veux faire ça toi même ? Et si tu …euh…
- …le mettais hors service ?.. Je serais le dernier des idiots, car je me condamnerais aussi….et tu aurais bien le temps de m’en empêcher…
…ou si j’appelais quelqu’un ?....Tu crois que je serais content d’être vu comme ça … ? Alors ?..
- Tu peux aussi me dire comment faire…
- Non…..Désolé mais c’est la seule chose que je ne peux pas t’accorder….Tant pis…Oublie ma proposition.

Il a l’air sincère. Tu as peur de quoi?
Justement, je ne sais pas.
Son offre a l’air correcte.
Fais attention. Il est très intelligent.
Oui je sais…Je vais être prudente.


Je quitte le lit, songeuse. Je le regarde pour me rassurer. Il est bien attaché, écartelé. Aucune chance de se libérer. Les menottes sont solides, les cordes aussi. Je fais plusieurs fois le tour du lit en tenant ma chaine entre mes mains. Comment aurais je pu imaginer il y a deux jours l’avoir ainsi à ma merci ? Impossible !
- Ok, je veux bien essayer ta solution, mais pas de bêtises…. sinon j’appelle la police.
- Quelle bêtises pourrais je faire ? il ouvre ses mains… Je n’ai rien à cacher.

Toujours sur le qui vive, je place l’IPhone dans sa main droite en veillant à ce qu’il ne puisse attraper mes doigts.
Il tourne sa tête pour regarder ce qu’il fait. L’Iphone glisse de ses mains.
- Désolé, mais ce n’est pas facile. Je fais de mon mieux.
Il recommence plusieurs fois l’opération, avec toujours le même échec.
Je constate qu’effectivement, c’est pratiquement impossible.
Tu décides quoi Caroline ?
Il refuse toujours que je fasse ça à sa place.
- Bon on est au point mort. Je suis vraiment désolé. Tu as des idées toi ?
- Si je te démenotte un poignet tu crois que…
Tu es folle ou quoi ?
A peine ai je fait cette proposition que je la regrette déjà.
- Ce n’est pas moi qui te l’ai demandé. Oui je crois que j’y arriverai, mais surtout, ne te sens pas obligée.
Manipulation. Manipulation ! …Tu vas te faire avoir.
Bah, c’est possible qu’il essaye mais ça m’intéresse de savoir jusqu’où il peut aller ou s’il est sincère. Son attitude déterminera son sort.
Je passe lentement en revue toutes les hypothèses et prévois toutes les préventions et parades éventuelles.

Je jette un dernier coup d’œil sur l’écran. Il y a du réseau et il reste un peu de batterie.

- Ok ..bon , je te laisse une minute et pas de bêtises !

Je passe derrière lui, et dépose l’Iphone dans sa main droite.
La clé des menottes est prête. J'hésite.

oui j'hésite...dois je faire comme boubou?....pas envie de d'écrire la fin...et l'écrire quand même :? ...ou pas l'écrire? :salut: ...ou avoir envie de l'écrire ? :-)
:saitpas:
Dernière modification par caroline le 12 mars 2015, 01:17, modifié 2 fois.

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Re: la course ou la vie

Message par Mad Hatter »

Deux personnes qui ne peuvent s'en sortir qu'en coopérant :tap: alors que l'un a salement trahi la confiance de l'autre :| la situation est périlleuse, un faux pas et c'est la fin que ferais-je ?
Le ravisseur n'est pas fiable, c'est d'ailleurs la seule chose qui est fiable chez lui. Il ne s'abandonnera jamais à quelqu'un, il voudra toujours pouvoir avoir prise, ensuite l'eau il n y a pas accès... :idea: un moyen de pression ?
La venue d'un allié du ravisseur est un risque à prendre.

Un choix très difficile à prendre Caroline.
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Re: la course ou la vie

Message par caroline »

merci mad.
Mad Hatter a écrit :Un choix très difficile à prendre Caroline.
donc je ne choisis plus.

:salut:

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Re: la course ou la vie

Message par Mad Hatter »

:mrgreen: Ça reste un choix.
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Re: la course ou la vie

Message par caroline »

Mad Hatter a écrit : Ça reste un choix.
Je choisis donc d'arrêter d'écrire.
Je ne veux plus me prendre la tête.

:salut: :salut: :salut:

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Re: la course ou la vie

Message par caroline »

Je vais donc mettre un point final à cette longue histoire.

Elle est décalée sans doute par rapport au forum, mais vos encouragements et vos commentaires m’ont donné l’énergie de la continuer et de la finir.

Que dire d’autre à part merci ?
Euh…Ah oui je sais…. : je me suis vraiment impliquée dans cette histoire qui m’a touchée, émue, fait peur parfois.

Je n’ai su la fin…qu’à la fin.
Juré !
Elle est longue, mais je n’avais pas le choix.


***********************************************************************************************************************************************************
La fin cette fois.

Prudence !
Je retire vivement ma main et recule d’un pas.

- Ferme les yeux….Ok… Maintenant, tourne ta tête vers la gauche….Voilà …Serre bien l’IPhone.

Je le regarde m’obéir, incrédule et jubilante.
Quelle revanche !
Je me résume la situation.
C’est fou.
Un séducteur pervers, dominateur, sûr de lui, attaché en X sur un lit, sans espoir de se libérer seul, à la merci de sa proie…Moi !
Moi, petite rousse, toute nue, toute menue, le visage tuméfié, le corps meurtri, enchainée par le cou mais libérée de son emprise.

- Je vais déverrouiller le bracelet mais je te préviens, au moindre geste de ta part, j’arrête tout et tu n’auras pas une seconde chance. ….Tu ne bougeras que sur mon ordre, OK ?

Il hoche la tête comme un enfant apeuré, le corps immobile.
Je réalise que j’ai élevé la voix.
-Oh Oh Caro. C’est toi qui parles comme ça ? Deviendrais tu dominatrice ?
-Pffft..N’importe quoi !


Je maitrise le léger tremblement des doigts qui poussent la clé dans la serrure et ouvrent le bracelet.
Ne montrer ni faiblesse ni peur.

- Pas un geste sans mon autorisation…sinon…
Je réitère ma menace. Il ne bouge pas.
Après avoir enlevé la menotte, je monte sur le lit et m’agenouille face à lui, les fesses sur les talons.

Je respire un grand coup avant de lui dire :
- C’est bon. Tu peux y aller.
Il secoue sa main libérée avec un petit sourire.
- Tu retires l’autre aussi ?
- Dépêche toi, tu n’as qu’une minute.
Je commence à compter dans ma tête…
Ses pouces glissent à toute vitesse sur l’écran. Je l’observe avec méfiance.

Il s'arrête, lève la tête vers moi et me tend l’IPhone.

- C’est fait. Tu peux téléphoner à qui tu veux. Tu as accès à tous tes contacts. Regarde.
- Pose le à ta droite et mets ta main sur ton épaule gauche.

Il obéit.... Je le saisis et regarde l’écran. La liste de mes contacts y apparaît. Je frissonne en la déroulant.
Toutes ces personnes aimées et adorables que j’ai laissées tomber.
Au bord des larmes, j’appuie sur le nom d’Elisa, mon amie d’enfance.
L’écran s’éteint d’un coup avec un bruit de court-circuit.

- Tu as piégé le téléphone exprès, je crie folle de rage, la main levée au dessus de lui.
- Mais non, dit il en protégeant son visage avec sa main. Redonne le moi, tu as dû faire une fausse manip’. Pas de problème, je crois savoir ce qui s’est passé…Je vais tout réparer.
Je me penche en colère, l’IPhone tendu vers lui. Il ouvre sa main, la referme sur le téléphone.

Piiinngggg !!!!
Un coup violent frappe mon visage et me projette en arrière. Un tourbillon d’étoiles envahit ma tête. Renversée sur le dos, les jambes repliées, je vois tout tourner autour de moi.
Il m’a boxée !
Ma colère m’a aveuglée et fait perdre toute précaution.
Tu le savais pourtant.
Il tire avec force la chaine de mon collier, me fait basculer sur le côté et m’entraine vers lui.
Il veut attraper mes cheveux, mon cou, prendre la clé des menottes que j’ai gardée dans la main comme une idiote. S’il y arrive, je suis morte.
L’adrénaline décuple ma lucidité et mes forces. Juste avant d’être à portée de sa main, je réussis à me faire tomber du lit et à m’arcbouter contre le bord du sommier, agrippée à la chaine.
Il était temps.
Il grogne, jure, insulte, souffle.
Je tiens bon. Il faiblit, je le sens.
La chaîne se détend.
Dans un dernier effort, je l’arrache de sa main et la tire hors de sa portée.

Assise contre le mur, le souffle court, les bras autour de mes jambes repliées, je récupère…
Tu l’as échappé belle. Il avait tout calculé. Tu voulais savoir s’il pouvait changer. Tu as la réponse.


Un silence apaisant s’installe progressivement dans la pièce, à peine troublé par le bruit de nos respirations et quelques cliquetis. Je ferme les yeux et plonge dans une sorte d’euphorie onirique remplie de visages amicaux et de scènes joyeuses.

***

Un cri strident me réveille en sursaut. Je mets un petit moment à réaliser où je suis et ce que je fais là. J’ai froid.
Aucune idée de l’heure qu’il est. Et lui ? Je ne l’entends plus. Est ce moi qui ai crié ? Ou ai je rêvé ce cri ?
Je me lève péniblement. J’ai mal partout.
Il semble endormi. L’IPhone a glissé sur le drap à côté de sa main ouverte.
Encore un piège ? Ou un autre cadeau de la chance ?
J’ouvre lentement le tiroir de la petite table pour y déposer la clé des menottes.
Oh non...Je rêve..
Une autre clé a glissé sur le fond du tiroir.
Serait ce…?
Je n’ose y croire. Stressée, tremblante, après deux ratages déprimants, je réussis à enfoncer la clé et à la faire tourner dans la serrure du cadenas.
Waouh…
Je suis libre. Plus de collier. Soulagement immense, indescriptible. Je ravale mes cris de joie.
Pas le réveiller. Fais vite !
Je contourne le lit à pas de louve pour m’approcher le plus possible de l’IPhone. Aucun signe de réveil, mais je le connais, il peut simuler, je viens d’en refaire l’expérience. Le collier dans la main gauche, je me concentre sur ma cible et sur mon plan comme je l’ai fait dans sa chambre avant de le piquer. Je répète et coordonne les gestes dans ma tête.
Trois inspirations-expirations profondes. Je suis prête. Je compte jusqu’à cinq et avance le collier vers sa main ouverte. Il le saisit à la vitesse de l’éclair, se rend compte de son erreur. Il crie.
Trop tard. L’IPhone est bien au chaud dans ma main droite hors de portée de ses gesticulations.
C’était bien un appât.
Il hurle des insultes. Ses yeux lancent des éclairs de haine.
J’entonne l’air de mon refrain fétiche : « Résiste ». Je me sens bien.

- Tu as gâché ta chance. Tant pis pour toi.
- Sale petite femelle de merde. Tu n’es même pas jolie. Je te tuerai.

Il bave de rage
Ses injures et ses menaces ne me touchent pas, comme s’il n’existait plus.
Je m’en fous. J’ai décidé de m’occuper de moi pas de lui.
Après avoir éteint la lumière, sourde à ses vociférations, je quitte la chambre-cachot et referme la porte.
Sereine. Je marche vers « chez lui »
Il ne pourra jamais se libérer, même avec une main libre.
L’écran du téléphone me donne le jour et l’heure : Sam. 04 :15

***

Un pâle rayon de soleil pénètre dans sa chambre. Le jour commence à se lever. Allongée sur son lit, je réactive l’écran : Sam 05 :22
Déjà plus d’une heure que je l’ai laissé.
Je devrais être tendue, inquiète. Pas du tout.
Je devrais avoir fui en courant. Même plus peur.

- Ce n’est pas normal Caroline. Pourquoi n’es tu pas partie aussitôt ?
- Bah… Rien ne peut plus m’arriver. Tout me sourit depuis hier, depuis que je résiste : l’anneau qui casse dans la forêt, la seringue que je vide dans son cou, mon réveil avant le sien, la clé du collier dans le tiroir....Je n’avais aucune chance…et …j’ai eu toutes les chances. Voilà !
- Ne t’endors pas trop quand même. Reste vigilante. La chance peut tourner.
- Ok Ok …Je sais. Mais j’étais toute nue et il était trop tôt pour téléphoner.


Je me suis prise en photo : corps amaigri, griffé, rempli de bleus, visage tuméfié, un œil gonflé à demi fermé, une lèvre coupée.
Je me suis lavée profondément. Effacer ses traces. Me rénover. Me ravaler. Me maquiller pour cacher ma misère.
Et faire tout ça dans son domaine. Bonus!
Retrouver ma dignité au delà de ma liberté. Revivre quoi.

Je sais que ce n’est pas gagné, mais je veux croire en moi, me retrouver, m’aimer à nouveau.

Je me suis rhabillée: culotte, short en jean, T-shirt, socquettes, converses.
Un peu plus présentable, un peu moins effrayante…c’est déjà ça.
J’ai récupéré les objets cachés sous le lit.
J’ai retrouvé mon Smartphone, son chargeur, mon sac à main.
J’ai passé un appel.
Plus besoin de son IPhone piégé, mais je le garde. Ca peut servir.

Aucun bruit quand je passe devant la chambre-cachot pour chercher les clés à l’étage et entrer dans la « pièce interdite ».
Je range les DVD, les clés USB et des seringues dans un sac plastique de façon à sauvegarder des empreintes éventuelles au cas où…
Je vide un petit pot de crème et une bouteille d’eau .

***

Maintenant c’est l’heure H.

Toujours aucun bruit.
Méfiance. Il est peut être éveillé. Si oui, il m’a entendue.
Je dépose mes sacs sur le sol et ouvre la porte de la chambre sans faire de bruit, la torche de l’IPhone à la main. J’avance prudemment le long du lit en veillant à rester hors d’atteinte de son bras libre.
Il est étendu immobile, la main droite sur sa poitrine qui se soulève au rythme tranquille de sa respiration.
Je pose le téléphone entre ses pieds et sors une seringue de ma poche.

Il devait dormir car il n’a réagi que tardivement à la piqûre de son cou.
Juste un cri, un sursaut, des soubresauts, puis les injures et menaces classiques « Salope, femelle, rouquine, pute, sac d’os, tu le regretteras etc.. » auxquelles je reste insensible.

- Pauvre type, je lui dis méprisante, sans élever la voix. C'est la dernière fois que tu me vois. Donc, écoute moi bien avant de sombrer. Quand tu émergeras, tu trouveras la clé des menottes près de ta main droite. Sache que je n’ai plus peur de toi, et que je compte porter plainte pour enlèvement, séquestration, viols, violences…J’ai toutes les preuves…Voilà, tu es prévenu. Tu as une chance d’éviter cela, c’est de m‘envoyer avant demain soir un mail où tu écriras tout ce que tu m’as fait et où tu t’engageras à m’informer de tous tes déménagements. Et n'essaye surtout pas de recommencer avec moi ou avec d’autres. Si j’ai un accident, toutes les preuves seront envoyées automatiquement la justice. C’est clair ?

Ses yeux papillotent, son regard se trouble. A t’il opiné ?
Je reste un moment à l’observer.

- Pourquoi lui laisser ce choix ? Pourquoi ne pas porter plainte tout de suite ?
- Je ne lui ai pas promis que je ne ferai rien. Je lui ai juste dit qu’il avait une chance d’éviter ça…Et je n’ai pas envie de vivre un procès. Sans compter que c’est un manipulateur et qu’il pourrait m’accuser de l’avoir drogué …
- Et s’il avait fait disparaître d’autres filles ?
- Si les vidéos et clés USB laissent soupçonner ça, je vais à la police, dès demain. Quelqu’un va les parcourir au plus vite. Et j’irai aussi voir un médecin. Je crois que j’ai pris la meilleure décision.


***

A présent il est profondément endormi. Je pose la clé sur le lit et tend mon index à la verticale en guise d’adieu.
Caroline, la reine du fuck. Je ris.
Je referme la porte derrière moi sans me retourner après un dernier fuck dans mon dos.
Je monte l’escalier en courant et sors à l’air libre.
Il est 5 heures 58.
Le soleil monte dans le ciel rose.
Une belle journée se prépare.

Je me souviens de ma fuite éperdue.
Je me souviens de ma capture.
C’était hier. Il y a une éternité.
J’avais perdu la course.
J’allais perdre la vie ou devenir zombie.
J’avais la rage. J’avais mal.
J’ai résisté.


Des phares, un bruit de moteur du côté de la barrière.
Mon cœur s’emballe. Tétanisée.
Des silhouettes familières sortent de la voiture et agitent leurs mains.
Mes parents, mon frère.
J’éclate en sanglots.
L’émotion, l’amour, la joie.
Mes jambes se mettent en route, accélèrent.
Je cours à toute vitesse malgré les sacs.
Je fends l’air tiède de l’été avec volupté.
« Maman… Papa… Yann… »
Mes appels et mes pleurs entrecoupent ma course.
La barrière est ouverte. Ils ouvrent leurs bras.
Je m’y jette comme une petite fille.
Ils m’étreignent en répétant mon nom et en disant qu’ils m’aiment.
« Pardon , pardon, pardon.. » Je suis une fontaine.
Il me rassurent et me couvrent de baisers.
Comment ai je pu oublier tout ça ?
Comment ai je pu me passer de leur amour ?

J’essuie mon visage entre rire et larmes quand ils m‘entrainent hors du domaine.

- J’ai gagné la couse et j’ai gagné la vie, je dis en grimaçant et en tirant la langue.
Ils me regardent avec des grands yeux ronds et crient à l’unisson :
« On a retrouvé notre Caroline »

Un fou rire collectif envahit la voiture qui nous emmène vers du bonheur.

FIN


:salut: :salut: :salut: :salut: :salut: :salut: :salut: :salut: :salut: :salut: :salut: :salut: :salut: :salut: :salut: :salut: :salut: :salut:

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Re: la course ou la vie

Message par Mad Hatter »

Caroline se sortant de ce mauvais pas quitta la maison. Une histoire avec des versants inquiétants la plupart du temps au main d'un pervers mais une femme qui remonte la pente. :-) Heureux et espéré dénouement.

Le mâle a voulu faire le malin en lui faisant du mal bien mal lui en a pris.
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Bouya2

Re: la course ou la vie

Message par Bouya2 »

Une bonne fin pour une bonne histoire. Au moins, tu pars en ne laissant pas le suspense derrière toi :lol:
Merci d'avoir fini le récit, et bonne continuation :salut:

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