Abandonnée
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Abandonnée
Bonsoir.
Hier, l'inspiration m'a pris, et j'ai écrit cette petite nouvelle. Après deux relectures et modifications, je vous la livre. Je crois que je n'ai jamais été aussi rapide dans la rédaction d'un récit.
Bonne lecture !
Abandonnée
L'objet est poussiéreux. Il ne pouvait en être autrement. Dans ce vieux bâtiment déserté, posé à même le sol et calé contre un mur, il ne pouvait qu'être recouvert de crasse. Malgré cela, grâce aux rayons rouges du soleil couchant, je peux y discerner une image. Celle d'une femme plutôt jeune, et brune. Ligotée en robe d'été bleu nuit, les cordes la maintiennent en hogtie. Seul le visage, rejeté en arrière, la joue posée contre le sol, me fait face. Il est donc la seule partie du corps que je parvienne à discerner. Il est surmonté d'une frange de cheveux châtains foncés, deux yeux marrons clairs surmontent un nez droit, et la bouche est encombrée par la boule rouge du bâillon. Le reste du corps n'est pas clairement discernable, mais les cordes blanches qui passent sur les épaules sont facilement repérables.
Cet objet est un vieux miroir. L'image qu'il expose n'est rien d'autre que mon reflet.
Telle est ma situation. Ligotée, bâillonnée, enfermée dans une ancienne cabane, abandonnée au milieu des bois. Immobilisée et contrainte au silence. Et surtout seule, absolument seule.
Mon ravisseur m'a amené ici, un peu plus tôt dans l'après-midi. Déjà ligotée, déjà bâillonnée, je n'avais pas pu appeler au secours lorsque j'étais dans mon village. Après une heure de route sur de sinueuses routes de campagne, sa voiture avait emprunté un chemin de terre, qui s'enfonçait profondément dans la forêt. Il ne s'était arrêté qu'une fois arrivé devant ce vieux bâtiment perdu.
Alors, il m'avait soulevé et amené devant la porte. Il l'avait ouverte, grâce à une clé rouillée cachée sous une pierre. Il m'avait jeté dans la cabane. Puis il avait claqué la porte, et j'ai entendu le bruit de la serrure, signifiant qu'il m'enfermait à clé.
Ligotée, je n'avais rien pu faire contre lui. Mon impuissance était criante. Complètement restreinte, j'avais roulé sur le flanc, en face du miroir. Ensuite, je ne réussis plus du tout à bouger.
La lumière s'infiltrait par un trou dans le toit. Du coin de l'œil, je pouvais le voir. Le ciel, d'abord bleu, avait maintenant viré au rouge. Et moi, je n'avais toujours pas bougé.
Absolument incapable du moindre mouvement, je sens mes muscles qui me tirent. Je sais qu'ils vont encore me tirer longtemps. Je ne peux pas m'échapper, personne ne viendra me délivrer. La bave s'échappe par mon bâillon. J'ai soif. Ma mâchoire, tenue ouverte par la boule, me tiraille. Mais là encore, je sens que ces désagréables sensations vont durer. Pas moyen d'y échapper.
Le bâillon m'empêche d'appeler du secours. Mais finalement, il est superflu. Même si je pouvais crier, personne ne m'entendrais au milieu de la forêt. Le hameau le plus proche est à plus d'une heure de marche d'ici, et personne n'occupe la cabane.
Excepté le miroir, qui a sans doute été oublié ici, aucun objet ne se trouve en ce lieu. Rien ne jonche le parquet vermoulu. Rien ne pourrait trancher mes liens.
Je ne peux pas sortir. Les cordes sont trop efficaces pour que je puisse me tortiller. Et même si je pouvais, la porte fermée à clé est un obstacle infranchissable.
Je n'ai aucun espoir. J'ai soif. J'ai peur. Je n'entends aucun bruit humain, mis-à-part les quelques grognements inutiles que je lance. A travers le trou dans le toit, je surveille le rouge orangé du ciel qui s'assombrit de plus en plus. Ça y est, il est noir maintenant, je peux y voir quelques étoiles.
Maintenant je craque. Seule, ligotée au milieu de la forêt, je panique. Je rue, je hurle, je commence à pleurer. Personne ne viendra me chercher.
Mais qu'est-ce que me voulait cet homme ? Il m'avait attaché dans ma propre maison sans me dire un mot. Il m'avait privé de la parole, puis il m'avait amené ici. Il n'avait rien volé chez moi. Il n'a pas parlé d'une rançon. Pourquoi me faire subir ça ?
Peut-être qu'il veut me voir dépérir ? Liée comme cela, je vais mettre quelques jours à m'éteindre, en ayant perdu tout espoir. Au moins, la soif m'emportera bien avant la faim.
Je me sens si seule, si perdue. Et pourtant, j'aime ça.
Être totalement impuissante, être attachée par de solides cordes et privée de la parole par un bon bâillon, j'aimais ce genre de jeu. Être ainsi enfermée et abandonnée durant des heures, c'était un fantasme que j'avais toujours voulu réaliser.
Maintenant qu'il est devenu réalité, je sens deux sentiments contradictoires en moi. D'abord une intense excitation dans cette situation. Je ne me suis jamais senti aussi vivante ! Laissée comme cela, je me sens enfin moi-même. Tout ce que j'aime et qui était enfouis en moi ressort. Mais surtout, je ressens également une grande panique à l'idée de ma lente agonie. Cependant, mon émoi se nourrit de cette peur, et rend mon excitation encore plus délicieuse.
Je suis seule, je suis immobile, je suis silencieuse, je suis perdue au milieu de la forêt la nuit. Mais je ne peux pas m'empêcher de savourer la situation. Aussi affolée que je sois, ce saisissement agréable perdure, et me réconforte.
Plus tard dans la nuit, j'entends une voiture rouler, et freiner devant la cabane. Puis un bruit de portière. Quelques pas. La clé qui tourne dans la serrure. La porte qui s'ouvre. En tournant la tête, je vois qu'il s'agit de mon ravisseur.
Il vient à moi, s'agenouille, et défait la corde qui me maintenait en hogtie. Je peux enfin étendre mes jambes. Il m'attrape par les épaules, et m'assoie. Avec un mouchoir, il essuie la bave sur mon menton. Il enlève mon bâillon, ce qui me permet de me détendre la mâchoire après toutes ces longues heures. Il étanche ma soif grâce à une bouteille d'eau.
Puis il me serre dans ses bras, et nous nous embrassons longuement.
-Alors, ça t'a plu ? me demande-t-il
-J'ai adoré et je veux recommencer ! J'ai vraiment réussi à me prendre au jeu, à croire que notre scénario était réel et que j'étais bel et bien abandonnée ! réponds-je en souriant à mon mari.
Hier, l'inspiration m'a pris, et j'ai écrit cette petite nouvelle. Après deux relectures et modifications, je vous la livre. Je crois que je n'ai jamais été aussi rapide dans la rédaction d'un récit.
Bonne lecture !
Abandonnée
L'objet est poussiéreux. Il ne pouvait en être autrement. Dans ce vieux bâtiment déserté, posé à même le sol et calé contre un mur, il ne pouvait qu'être recouvert de crasse. Malgré cela, grâce aux rayons rouges du soleil couchant, je peux y discerner une image. Celle d'une femme plutôt jeune, et brune. Ligotée en robe d'été bleu nuit, les cordes la maintiennent en hogtie. Seul le visage, rejeté en arrière, la joue posée contre le sol, me fait face. Il est donc la seule partie du corps que je parvienne à discerner. Il est surmonté d'une frange de cheveux châtains foncés, deux yeux marrons clairs surmontent un nez droit, et la bouche est encombrée par la boule rouge du bâillon. Le reste du corps n'est pas clairement discernable, mais les cordes blanches qui passent sur les épaules sont facilement repérables.
Cet objet est un vieux miroir. L'image qu'il expose n'est rien d'autre que mon reflet.
Telle est ma situation. Ligotée, bâillonnée, enfermée dans une ancienne cabane, abandonnée au milieu des bois. Immobilisée et contrainte au silence. Et surtout seule, absolument seule.
Mon ravisseur m'a amené ici, un peu plus tôt dans l'après-midi. Déjà ligotée, déjà bâillonnée, je n'avais pas pu appeler au secours lorsque j'étais dans mon village. Après une heure de route sur de sinueuses routes de campagne, sa voiture avait emprunté un chemin de terre, qui s'enfonçait profondément dans la forêt. Il ne s'était arrêté qu'une fois arrivé devant ce vieux bâtiment perdu.
Alors, il m'avait soulevé et amené devant la porte. Il l'avait ouverte, grâce à une clé rouillée cachée sous une pierre. Il m'avait jeté dans la cabane. Puis il avait claqué la porte, et j'ai entendu le bruit de la serrure, signifiant qu'il m'enfermait à clé.
Ligotée, je n'avais rien pu faire contre lui. Mon impuissance était criante. Complètement restreinte, j'avais roulé sur le flanc, en face du miroir. Ensuite, je ne réussis plus du tout à bouger.
La lumière s'infiltrait par un trou dans le toit. Du coin de l'œil, je pouvais le voir. Le ciel, d'abord bleu, avait maintenant viré au rouge. Et moi, je n'avais toujours pas bougé.
Absolument incapable du moindre mouvement, je sens mes muscles qui me tirent. Je sais qu'ils vont encore me tirer longtemps. Je ne peux pas m'échapper, personne ne viendra me délivrer. La bave s'échappe par mon bâillon. J'ai soif. Ma mâchoire, tenue ouverte par la boule, me tiraille. Mais là encore, je sens que ces désagréables sensations vont durer. Pas moyen d'y échapper.
Le bâillon m'empêche d'appeler du secours. Mais finalement, il est superflu. Même si je pouvais crier, personne ne m'entendrais au milieu de la forêt. Le hameau le plus proche est à plus d'une heure de marche d'ici, et personne n'occupe la cabane.
Excepté le miroir, qui a sans doute été oublié ici, aucun objet ne se trouve en ce lieu. Rien ne jonche le parquet vermoulu. Rien ne pourrait trancher mes liens.
Je ne peux pas sortir. Les cordes sont trop efficaces pour que je puisse me tortiller. Et même si je pouvais, la porte fermée à clé est un obstacle infranchissable.
Je n'ai aucun espoir. J'ai soif. J'ai peur. Je n'entends aucun bruit humain, mis-à-part les quelques grognements inutiles que je lance. A travers le trou dans le toit, je surveille le rouge orangé du ciel qui s'assombrit de plus en plus. Ça y est, il est noir maintenant, je peux y voir quelques étoiles.
Maintenant je craque. Seule, ligotée au milieu de la forêt, je panique. Je rue, je hurle, je commence à pleurer. Personne ne viendra me chercher.
Mais qu'est-ce que me voulait cet homme ? Il m'avait attaché dans ma propre maison sans me dire un mot. Il m'avait privé de la parole, puis il m'avait amené ici. Il n'avait rien volé chez moi. Il n'a pas parlé d'une rançon. Pourquoi me faire subir ça ?
Peut-être qu'il veut me voir dépérir ? Liée comme cela, je vais mettre quelques jours à m'éteindre, en ayant perdu tout espoir. Au moins, la soif m'emportera bien avant la faim.
Je me sens si seule, si perdue. Et pourtant, j'aime ça.
Être totalement impuissante, être attachée par de solides cordes et privée de la parole par un bon bâillon, j'aimais ce genre de jeu. Être ainsi enfermée et abandonnée durant des heures, c'était un fantasme que j'avais toujours voulu réaliser.
Maintenant qu'il est devenu réalité, je sens deux sentiments contradictoires en moi. D'abord une intense excitation dans cette situation. Je ne me suis jamais senti aussi vivante ! Laissée comme cela, je me sens enfin moi-même. Tout ce que j'aime et qui était enfouis en moi ressort. Mais surtout, je ressens également une grande panique à l'idée de ma lente agonie. Cependant, mon émoi se nourrit de cette peur, et rend mon excitation encore plus délicieuse.
Je suis seule, je suis immobile, je suis silencieuse, je suis perdue au milieu de la forêt la nuit. Mais je ne peux pas m'empêcher de savourer la situation. Aussi affolée que je sois, ce saisissement agréable perdure, et me réconforte.
Plus tard dans la nuit, j'entends une voiture rouler, et freiner devant la cabane. Puis un bruit de portière. Quelques pas. La clé qui tourne dans la serrure. La porte qui s'ouvre. En tournant la tête, je vois qu'il s'agit de mon ravisseur.
Il vient à moi, s'agenouille, et défait la corde qui me maintenait en hogtie. Je peux enfin étendre mes jambes. Il m'attrape par les épaules, et m'assoie. Avec un mouchoir, il essuie la bave sur mon menton. Il enlève mon bâillon, ce qui me permet de me détendre la mâchoire après toutes ces longues heures. Il étanche ma soif grâce à une bouteille d'eau.
Puis il me serre dans ses bras, et nous nous embrassons longuement.
-Alors, ça t'a plu ? me demande-t-il
-J'ai adoré et je veux recommencer ! J'ai vraiment réussi à me prendre au jeu, à croire que notre scénario était réel et que j'étais bel et bien abandonnée ! réponds-je en souriant à mon mari.
Re: Abandonnée
Très bien écrit comme d'habitude
Un scénario d'enlèvement / jeu sexuel aussi savoureux que dangereux... Mais ça reste une histoire alors pas de soucis.
Au plaisir de te lire.
Un scénario d'enlèvement / jeu sexuel aussi savoureux que dangereux... Mais ça reste une histoire alors pas de soucis.
Au plaisir de te lire.
- caroline
- Fana de JdL
- Messages : 312
- Inscription : 25 juil. 2013, 11:38
- Pratique : Oui
- Ligoté(e) :
- Ce que j'adore : raconter et lire des histoires
les jeux, les liens serrés, - Ce que je déteste : l'obscénité, la vulgarité, la minoration de la femme
- Localisation : bretagne
Re: Abandonnée
Bravo pour la rapidité et pour l'idée.Bouya2 a écrit :Hier, l'inspiration m'a pris, et j'ai écrit cette petite nouvelle. Après deux relectures et modifications, je vous la livre. Je crois que je n'ai jamais été aussi rapide dans la rédaction d'un récit.
Bonne lecture !
- Sayanel
- Passionné(e) de JdL
- Messages : 267
- Inscription : 15 nov. 2012, 11:14
- Pratique : Oui
- Ce que j'adore : Utiliser les cordes comme une méditation, pour trouver une réponse , la femme idéale.
- Ce que je déteste : La vulgarité
Re: Abandonnée
Merci Bouya pour ce récit
Vivement le prochain!
Vivement le prochain!
L'amour consiste à ouvrir des portes et des fenêtres, pas à bâtir des prisons.
Jylhano.kabook.fr
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- Amateur(trice) de JdL
- Messages : 125
- Inscription : 13 juil. 2013, 10:10
- Pratique : Oui
- Ce que j'adore : ligoter des jeunes filles mais le tout avec douceur
- Ce que je déteste : que cela dure trop longtemps
Re: Abandonnée
Pas mal ta petite histoire d' enlèvement c'est assez simple mais bien écrit!
- Mad Hatter
- JdL, c'est ma vie
- Messages : 2036
- Inscription : 19 juil. 2013, 17:25
- Ce que j'adore : Le jeu d'acteur, les bandes dessinées, les nouvelles, les ballades en vélo, l'histoire
- Ce que je déteste : Le manque de respect envers autrui, les bettraves, les chiens quand ils veulent jouer avec les cyclistes ;p
- Localisation : Partout et nulle part à la fois.
Re: Abandonnée
Tout a été déjà dit bravo à toi Bouya
De l'Ordre nait le Chaos.
Ou est-ce l'inverse ?
Jervis Tetch dans L'asile d'Arkham
les synonymes de fou sont intéressants
Ou est-ce l'inverse ?
Jervis Tetch dans L'asile d'Arkham
les synonymes de fou sont intéressants
Re: Abandonnée
un enlèvement ? Pourquoi ça ne m’étonne pas de toi ?
J'aime beaucoup ce genre d'histoire rapide à lire. C'est très bien écrit.
J'aime beaucoup ce genre d'histoire rapide à lire. C'est très bien écrit.