Promenons-nous dans les bois

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Utten
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Promenons-nous dans les bois

Message par Utten »

Il y avait des travaux près du moulin en amont du Val Ombreux depuis un mois environ. Ca ne m'avait pas empêché de faire ma marche d'une heure tous les deux ou trois jours mais juste un petit détour sur trois cent mètres hors du sentier à travers les arbres. Je perdais de vue la rivière pendant quelques minutes et me rapprochais d'une route, j'ignorais laquelle, que je ne pouvais qu'entendre, pas voir. De vagues camions au loin, des voitures surtout mais assez peu. Ce devait être une petite départementale, c'est ce que je me suis dit.

C'est justement une de ces voitures qui attira mon attention. J'étais au plus loin du canal pour éviter le chantier quand j'aperçus cette grosse berline noire arriver presque au ralenti et se garer là quelque part. Je compris qu'il y avait là comme une aire de stationnement, un paradis pour commerciaux itinérants qui ont besoin de se soulager. Mais ce n'était pas pour ça que celle-ci s'arrêtait.

Une femme descendit en premier, côté conducteur, suivie par le passager, un homme dans la trentaine, bien habillé, bien coiffé. Costume sombre et chaussures impeccables. Elle était quant à elle vêtue de leggings noirs, un haut blanc moulant sans manche et qui lui faisait le tour du cou, perchée sur des chaussures grises à gros talons. Je lui aurais donné la quarantaine vu de loin. Malgré ses cheveux blonds tirés en arrière dans un minuscule chignon, elle avait un air sophistiqué, très sophistiqué.

Lentement ils se dirigèrent à l'arrière de la voiture et elle ouvrit le coffre. Souriante. Elle y plongea le bras pour en sortir un rouleau d'adhésif gris avec lequel je la vis jouer quelques instants dans sa main comme un trophée, toute fière de l'avoir, et le tendre à l'homme qui l'accompagnait. A peine s'en était-il saisi qu'elle se retourna et mis ses mains dans le dos. Il commença alors à lui attacher les poignets, déroulant l'adhésif tout autour plus que de raison sans qu'elle essaye de l'en empêcher. Cela fait, il la repoussa contre le bord du coffre encore ouvert et s'agenouilla sans lâcher son rouleau d'adhésif afin de lui attacher les chevilles un peu de la même manière, sans compter sur le nombre de tours. La pauvre ne pouvait plus s'échapper, c'est sûr, mais ça ne lui suffisait pas: il lui attacha aussi les genoux et les cuisses.

Ca pouvait ressembler à un kidnapping cependant l'air ravi de la femme disait tout autre chose. Quel jeu étrange! J'aurais voulu être un peu plus près mais je n'osais pas bouger, qu'on ne me voie pas ni ne m'entende.

Il se releva, droit devant elle. Ni l'un ni l'autre ne semblait parler mais ils se regardaient de très près. Sur le point de l'embrasser. Mais elle détourna la tête. Je le vis alors découper un morceaux d'adhésif de 30cm et en le tenant à deux mains l'appliquer fortement sur sa bouche sans qu'elle puisse rien y faire. Il avait jeté le rouleau dans le coffre et maintenant il s'apprêtait à l'y déposer elle, en la soulevant comme si elle ne pesait rien mais surtout sans se débattre, et referma le coffre.

Je restais sidéré dans mon sous-bois et le temps de reprendre mes esprits, il était remonté dans la voiture, au volant cette fois, et quittait l'aire lentement. Et je dois dire qu'il me fallu plus de temps que d'habitude pour finir ma promenade.

Bien sûr, je fis en sorte de repasser au même endroit deux jours plus tard, à la même heure, dans l'espoir qu'ils reviendraient. Malheureusement, après vingt minutes d'attente au milieu des arbres, pas un chat, à vrai dire pas même une voiture à passer de près ou de loin. Qu'est-ce que je m'étais imaginé?

Je repris donc mes habitudes, au moins dans ma tête, la marche m'aérait beaucoup la tête après mes longues journées enfermé au bureau à lancer mes ordres à droite et à gauche, et je ne prenais plus de montre avec moi pour ne pas être tenté d'attendre dans le sous-bois.

C'est quinze jours plus tard que la berline noire reparut au même endroit. La même femme au volant mais cette fois accompagnée d'une autre femme. La première, la blonde, portait les mêmes leggings mais cette fois des bottes marrons à gros talons qui montaient presque jusqu'au genou et un haut noir très serré, avec de longues manches cette fois, qui mettait en valeur sa poitrine. L'autre était brune, à peu près la même taille, les cheveux très courts. Elle portait une robe grise à manches courtes et un col claudine qui tombait au niveau de ses genoux. Elégante, un peu chic! Avec des chaussures ouvertes à tout petit talon. Très chic en fait!

Comme je m'y attendais, elles se dirigèrent à l'arrière de la voiture. La femme blonde ouvrit le coffre mais l'autre lui prit la main avant qu'elle ne puisse attraper quoi que ce soit, c'est ce qu'il m'avait semblé. Elle libéra sa main pour lui caresser la joue doucement, approchant ses lèvres du visage de la brunette, et alors qu'elle allait l'embrasser lui enfonça un chiffon roulé en boule dans la bouche, gardant la paume de sa main appuyée dessus pour qu'elle ne puisse pas le recracher.

Je doute qu'elle en ait eu envie: elle aurait pu reculer ou la repousser puisqu'elle avait les mains libres, elle n'en fit rien, se laissant bâillonner par un foulard noué par dessus, proposant même ses poignets croisés devant elle pour être attachés avec une longue corde. Suffisamment longue pour ensuite faire le tour de sa taille plusieurs fois avant d'y faire un noeud serré énergiquement juste devant le nombril. L'ayant appuyée contre le rebord du coffre, la blonde entreprit ensuite de lui ligoter les chevilles puis la fit basculer à l'intérieur, pleine d'attention et de délicatesse.

De là où j'étais caché, je manquais quelques détail, si seulement j'avais pu m'approcher... Heureusement, je n'en fis rien: alors qu'elle avait refermé le coffre et s'apprêtait à remonter dans la voiture, une branche tomba derrière moi, le genre de bruit qu'on entend souvent en forêt, mais là assez fort pour attirer l'attention. Portière ouverte, elle se figea, tourna la tête dans ma direction, scrutant le sous-bois du regard. Je cessai de respirer, espérant qu'elle ne me verrait pas, jusqu'à ce qu'elle remonte enfin dans sa voiture et reparte.

Ce jour-là, je terminai ma marche plus vite qu'à l'accoutumée, l'esprit embrouillé par un mélange de peur, d'excitation et de questions diverses.

Le surlendemain, je me trouvai un excuse pour ne pas aller marcher. Pourtant je n'avais pas cessé de penser à cette scène étrange. Y aller, ne pas y aller. Passée l'heure fatidique, j'étais toujours chez moi et je regrettais d'y être resté.

Alors la semaine suivante, je repris le même chemin, même heure. Le temps était encore plus beau, une marche des plus agréables. Je croisai un homme qui promenait son chien, au début de mon parcours et puis plus personne. Comme j'arrivais près du sous-bois où je comptais attendre - de les attendre devrais-je dire - mon pouls s'accéléra et le sang se mit à battre très fort dans mes oreilles.

Et puis... Mince! Pas un bruit mais la voiture était déjà là, moteur arrêté, avec Monica, la femme brune aux cheveux courts, qui attendait appuyée sur le capot - j'allais apprendre son prénom plus tard ce jour-là - seule. Elle portait un imperméable ciré noir et brillant, curieuse tenue par ce beau temps, perchée sur des chaussures à talons pointus, un genre de sandales puisqu'il laissait son pied tout découvert et tenu par une lanière autour de la cheville, une autre par dessus les orteils. Lucie, la femme blonde, manquait, pourtant c'était toujours la même voiture. Ou bien j'étais arrivé trop tard: peut-être était-elle déjà ligotée et bâillonnée au fond du coffre et Monica faisait durer le plaisir...

J'en étais presque déçu. Et...

- Vous, là!

L'injonction venait de ma gauche, à l'opposé de là où je regardais. C'était Lucie, jeans moulant, des bottes qui montaient jusqu'en haut du mollet, un chemisier en satin, et c'est à moi qu'elle s'adressait.

- Oui, vous! Il n'y a personne d'autre. Approchez un peu.

Je... Pris la main dans le pot de confiture. Que dire d'autre? Techniquement, je n'avais rien fait de mal et j'arrivais tout juste. Même pas voyeur puisqu'il ne s'était rien passé. A priori. Alors je m'approchai. Pendant qu'elle rejoignait sa voiture.

- Alors?

- Je vous demande pardon?

- Allons, allons. Pas de ça. C'est vous qui étiez là la semaine dernière, n'est-ce pas? On aime se rincer l'oeil? Vous avez aimé j'espère.

- Je...

- Tu vois Monica, je te l'avais dit.

Monica s'était relevée du capot. Elle s'approchait tout doucement d'un air neutre, ni fâchée ni souriante.

- Alors?

Je tournais la tête de l'une à l'autre, sans savoir quoi faire ou quoi dire.

- Oui... Oui.

- Oui quoi?

- Et bien, je passe par le chemin là-haut très souvent - je le montrai du doigt - et en effet, je vous ai vues la semaine dernière.

Elle s'était rapprochée, vraiment très près, la voix un peu plus posée. Et encore plus près:

- Ca vous a plus? Elle est belle n'est-ce pas?

Oh, plus belle l'une que l'autre pour tout dire. Si un seul mot pouvait encore sortir de ma bouche. J'étais hypnotisé littéralement, incapable de sentir son amie se rapprocher dans mon dos, juste alerté par un clignement d'oeil alors qu'elle - Lucie - avait sorti de je ne sais où un rouleau d'adhésif toilé qui avait bien servi tellement il en restait peu qu'elle commençait à gratter du bout de l'ongle. Monica me tira les bras dans le dos avant que je puisse comprendre et réagir et me menotta les poignets.

- Mais... Attendez, qu...

Pas le temps de finir ma phrase: un long morceau d'adhésif vint se coller sur ma bouche, tenu fermement à deux mains, et sur mes joues, et les mains délicates de Lucie appuyées pour le lisser proprement. Probablement pas aussi lisse qu'elle l'aurait voulu puisque je le sentais rentrer légèrement sur mes lèvres, et le goût de la colle.

- Taisez-vous!

Quant aux menottes... Je n'avais jamais été menotté jusqu'alors et surtout pas avec ça: on a tous vu ces films américains avec des menottes métalliques toutes fines et reliées par une chaîne. Celles-là étaient différentes: métalliques aussi, mais relativement épaisses et lourdes. Pas de chaînette mais une grosse charnière centrale qui tenait les deux bracelets; ça, je ne l'ai vu que lorsqu'on met les a enlevées, bien plus tard. Ce que je peux dire sur l'instant, c'est qu'elles me laissaient une sensation très bizarre, très contraignante sans être douloureuse.

Sauf une fois enfermé dans le coffre. Elles me rentraient dans le dos et ce n'est qu'après m'être tourné sur le côté que j'ai pu trouver une position confortable, si l'on peut dire. Elles étaient deux à me manipuler si bien que je ne pus pas vraiment résister mais très attentionnées, très précises.

- Ne vous inquiétez pas: ce n'est que pour s'amuser. N'est-ce pas ma chérie?

Et le coffre s'est refermé. Rouvert aussitôt juste deux secondes pour que Lucie puisse attraper quelques cordes et autres accessoires qui traînaient là.

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foulards6384
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Re: Promenons-nous dans les bois

Message par foulards6384 »

Très sympa, quand on dit que la curiosité est un vilain défaut :lol: .
Il aurait dû se méfier, est-ce qu'il y auras une suite ou pas?
Comme toujours un vrai régal Utten.
je bouge pas :police: je ne regarde pas :bandeau: je ne parle pas :gagged:

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fredchl
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Re: Promenons-nous dans les bois

Message par fredchl »

C'est en jouant les voyeurs que l'on se fait prendre ! :lol:

Une bonne introduction qui met l'eau à la bouche ! :bravo:

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Utten
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Re: Promenons-nous dans les bois

Message par Utten »

foulards6384 a écrit : 12 juin 2019, 16:31 est-ce qu'il y auras une suite ou pas?
Bien sûr. Dès que j'ai les mains libres et un peu de temps, je m'y mets

:)

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Mad Hatter
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Re: Promenons-nous dans les bois

Message par Mad Hatter »

Cette rencontre de troisième type est assez particulière. :lol:
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Utten
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Re: Promenons-nous dans les bois

Message par Utten »

J'ai entendu une portière claquer puis une seconde un peu après et la voiture s'est mise à rouler tranquillement qui me balançait dans un peu tous les sens au rythme des virages et des lignes droites où l'on sentait l'accélération. J'avais perdu depuis longtemps toute notion du temps quand finalement elle s'est arrêtée et a coupé le moteur, et seuls quelques murmures en plus des claquements de porte me parvenaient. Mais personne pour ouvrir le coffre et me sortir de là.

Dans l'obscurité, j'avais fait de mon mieux pour rester calme malgré les menottes et le bâillon mais le silence assourdissant qui régnait alors laissait grandir cette idée d'avoir été abandonné au milieu de nulle part, peut-être jusqu'au lendemain ou jamais, et que c'est l'enquête de gendarmerie qui en viendrait à déterminer les circonstances de ma mort, là, misérable. Sans m'en rendre compte, je m'étais mis à lancer des "MMmmmphphphfff" désespérés, au bord des larmes ou presque, sans que personne ne vienne. Pauvre de moi, j'allais finir...

Le coffre s'est alors ouvert et, les yeux tout éblouis par la lumière, je devinai Lucie dans son chemisier en satin.

- Doucement là-dedans ou je vais dev...

- MMmmm! MmmMmm!

- Stop! Taisez-vous!

Le geste assuré, elle arracha l'adhésif de ma bouche d'un coup sec et je dus retenir le pire des jurons que je connaissais le temps que la douleur s'atténue.

- Allez, dehors!

Maladroitement, je me dépliai, me tordis, roulai sur le côté pour essayer de sortir de là ce qui s'avéra compliqué avec les mains entravées dans le dos et le sourire moqueur de Lucie mais je réussi à me mettre debout sans son aide et sans vraiment regarder autour de moi sauf mes pieds et mes jambes pour me sortir de ce coffre. Aussi à peine debout elle put m'enfoncer un bâillon-boule dans la bouche et en serrer la sangle sur ma nuque avant que j'aie le temps de protester ou de résister. Et cerise sur le gâteau, de m'enfiler un sac en toile sur la tête.

Je fus ainsi promené quelques instant dans le noir presque complet, bâillonné et entravé. Elle me tenait par le bras pour me guider, tirant à gauche, poussant à droite. A chaque pas dans l'herbe j'hésitais de peur de trébucher ou de tomber. Jusqu'à entrer dans un bâtiment, un garage ou un hangar peut-être, qui résonnait où on me fit asseoir sur une chaise d'un métal froid.

- Tu en as mis du temps ma chérie...

C'était la voix de Monica.

- Tu veux que je refasse un tour avec notre ami?

- Non, j'ai presque fini d'attacher ton petit chéri et... Oh! Mais enlève-lui ça de la tête.

Je découvris alors cette grande pièce, vide ou presque, froide, au sol bétonné et agrémentée de quelques grands poteaux, de chaises et de tables, sur l'une d'elles bien alignés toute une collection de cordes, de foulards et de rouleaux d'adhésif de toutes les couleurs, tous bien pliés, des sangles, des ceintures mais pas de menottes. Il semblait que les seules dans les environs se trouvaient à mes poignets. Le long du mur, il y avait de grandes armoires fermées sauf une où pendaient des vêtements, noirs ou rouges pour la plupart. Sur la table à côté, je pus deviner un ensemble de bâillons, non pas que j'y connaisse grand chose en la matière mais entre quelques vagues souvenirs de scènes de film et ce que Lucie m'avait enfoncé dans la bouche peu avant j'avais vite saisi.

Et il va sans dire que de voir Monica à l'ouvrage là-bas devant moi effaçait tout doute s'il en restait. Toujours sanglée dans son ciré noir et perchée sur ses talons, elle était accroupie au pied d'un des poteaux contre lequel se tenait un homme. Un homme... si l'on peut dire: habillé d'une robe droite sans manche qui lui tombait à mi-cuisses, gris foncé ou noire, des chaussures à talons pointus et une paire de bas ou des collants. Je supposai même qu'il portait sous sa robe un soutien-gorge un peu rembourré.

Ligoté et bâillonné. Elle avait lié ses poignets avec une corde, derrière le poteau, et une autre corde lui enserrait la taille et les poignets, qui formait une large bande autour de lui. Une autre encore lui serrait la poitrine et les bras. On lui avait lié les chevilles et les jambes, juste au-dessus des genoux et juste en dessous, et une dernière en haut des cuisses qui avait l'air de passer pile au ras des fesses. Sa bouche était bâillonnée, un chiffon rose enfoncé dedans qui dépassait tout juste et maintenu en place par du scotch tout simple, le même que j'utilise au bureau, et qui faisait le tour de sa tête en passant par la commissure des lèvres.

Je me demandai sur le moment si ce pouvait être le mari de Lucie mais de loin je lui donnais dix ans de moins que Lucie. Pourtant Monica avait bien dit: ton petit chéri. Donc possible mais peu probable. Ou peut-être que de l'avoir travesti de la sorte lui avait redonné une certaine jeunesse.

Cette pensée qui m'avait traversé la tête me terrifia plus qu'autre chose: j'imaginai Lucie m'obligeant à me mettre nu et ensuite à me rhabiller avec des vêtements féminins, des bas, des porte-jarretelles, une longue jupe droite serrée, un chemisier en satin, que sais-je. Me maquiller après m'avoir ligoté à nouveau sur ma chaise.

Justement, elle se retourna, là devant moi, et j'écarquillai les yeux en me raidissant.

- Allons, allons, ne vous inquiétez pas. Je vais seulement...

Elle s'accroupit juste devant moi, saisissant chacune de mes chevilles.

- ... attacher vos jambes.

Quelques longueurs de corde tout autour de mes pieds côte à côte suffirent, serré bien sûr, et ramenés sous la chaise, la corde nouée à un barreau métallique quelque part derrière. Elle semblait satisfaite et moi soulagé après avoir imaginé le pire.

- Service minimum.

- Comment ça? Simple oui, mais efficace.

- Mmmouais: menottes et chevilles. J'ai connu mieux, à mes dépends...

- Pas la première fois, Monica.

- C'est vrai. Mais si l'on considère qu'il nous espionnait depuis au moins deux semaines, peut-être plus, il faudrait revoir le décompte.

- Tu es trop sévère, ma chérie, mais je te l'accorde: allons prendre un café, ensuite on s'en occupera.

Il ne fallut pas longtemps après qu'elles nous aient laissés, moi et mon compagnon d'infortune, pour que je redouble d'effort pour me détacher, insistant d'abord sur mes pieds: si je parvenais à desserrer la corde, je gardais l'espoir de trouver une clé pour les menottes, là-bas au milieu de tout l'attirail exposé sur l'une des tables ou dans les armoires.

J'essayais en tirant. Puis en faisant glisser un pied vers le haut, l'autre vers le bas. En les faisant tourner un peu aussi. Mais ça ne venait pas. Quelques pauses et je reprenais, mâchouillant le bâillon-boule sans m'en rendre compte.

Je n'entendais que mes propres grognements.

Pourtant quand au bord de l'abandon je tentais de reprendre mon calme, j'avais l'impression que le petit chéri, là en face, remuait sans faire de bruit. Deux fois, trois fois. Je me concentrai et observai plus attentivement: tout en silence, on pouvait distinguer quelques mouvements, une épaule, le coude et bientôt les doigts qui grattaient le noeud autour de ses poignets jusqu'à deviner un bout de corde qui pendait.

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Re: Promenons-nous dans les bois

Message par Mad Hatter »

Oh mais c'est que ces dames pourraient avoir une petite surprise en rentrant.
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Re: Promenons-nous dans les bois

Message par foulards6384 »

Voilà deux pleine de surprises.
Je partage ton avis Mad Hatter, il se pourrait que les prisonniers du jour réserve une surprise à leurs ligoteuse :lol:
je bouge pas :police: je ne regarde pas :bandeau: je ne parle pas :gagged:

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fredchl
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Re: Promenons-nous dans les bois

Message par fredchl »

Ou alors, la ligoteuse va revenir et les surprendre en pleine tentative de délivrance... C'est une option. :-)

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Utten
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Re: Promenons-nous dans les bois

Message par Utten »

Mon inexpérience me laissait penser que d'ici peu il serait libre et assurément viendrait me détacher. Solidarité entre prisonnier j'imagine. Je l'espérai fortement et si j'avais pu je l'aurais encouragé voire guidé puisque de ma chaise je pouvais distinguer quels noeuds essayer d'attraper pour y parvenir. Mais c'était sans compter sur le nombre de corde que Monica avait nouées autour de lui.

Quand j'eus réalisé tout le temps qu'il lui faudrait, je redoublai d'effort, consciencieusement, comme au travail. Je me penchai en avant le plus possible pour étudier la corde qui m'entravait les chevilles et comment elle pouvait se détendre quand faisait glisser mes jambes d'un côté ou de l'autre. Une telle posture était assez inconfortable d'autant plus que le bâillon-boule dans ma bouche me faisait saliver. Quelques taches humides s'étaient formées sur mon pantalon au niveau des genoux mais je sentais petit à petit l'étreinte se relâcher, un peu. Il me fallait du temps et oublier que mes deux ravisseuses pouvaient revenir à tout moment: cette idée ne faisait que me déconcentrer.

Entre les deux justement, on aurait pu penser que Lucie était plus experte dans l'art d'attacher, de par sa manière de commander et diriger les opérations, ici ou là-bas sur l'aire de stationnement. En fait, je commençai à changer d'opinion puisque tout doucement je sentais mes chevilles bouger un peu plus. Jusqu'à les desserrer suffisamment pour que l'une sorte de la boucle qui l'entourait. Puis l'autre.

Je lâchai un râle de soulagement par mégarde, attirant l'attention du petit chéri qui lui semblait ne plus progresser, et me levai. Toujours menotté et bâillonné mais avec un espoir encore plus grand de m'échapper. D'autant plus qu'une fois debout, malgré tout ces instruments que je découvrais soudain plus précisément, étalés sur les tables ou suspendus à côté - des cagoules de diverses matières, certaines ouvertes uniquement au niveau de la bouche, d'autres aux yeux mais équipées d'un rabat qui devait servir de bandeau, des sacs en caoutchouc de la taille d'un homme et équipés ou pas de sangles, des sangles de toutes les longueurs et bien d'autres encore - il y avait là ce qui pouvait être une clé pour mes menottes. Il me restait à pouvoir l'utiliser avec les mains dans le dos.

Miracle! C'était la bonne: il me fallut quelques minutes pour ouvrir le premier bracelet, à l'aveugle, mais j'y parvins. Le second, une simple formalité. Et un soulagement. Si bien que je pris quelques secondes pour me masser les poignets, faire disparaître ces affreuses traces rouges, avant d'enlever le bâillon. Quelle horreur: toute ma mâchoire était ankylosée.

Malheureusement dans ce bref instant d'euphorie, je n'avais plus prêté attention à rien et pas entendu Lucie et Monica s'approcher à pas feutrés si bien que l'une m'attrapa par le cou en me faisant une clé de bras. Surpris, étranglé ou presque, j'essayai de me dégager mais l'autre m'avait saisi le bras et me faisait plier le genou. Je me retrouvai à terre à plat ventre avant de pouvoir réagir sous les poids des deux furies, les deux bras coincés entre les genoux de l'une d'elle assise sur mon dos, et impuissant.

- Tiens-le bien, ne le laisse pas utiliser ses bras!

- Vite. De quoi l'attacher!

Je continuai de me débattre, bien décidé à ne pas me laisser faire cette fois.

- Mais comment est-ce qu'il a fait?

La question n'eut pas de réponse, elle n'en attendait pas réellement, et alors que l'une m'attachait les mains dans le dos avec une corde, l'autre me plaquait sa main sur la bouche pour m'empêcher de parler en se positionnant un peu plus haut sur mon dos. Et ça marchait.

- MMmmm... PPfffMmmmghghhg.

Quand je m'en rappelle, j'ai presque honte de ces sons qui sortaient de ma bouche. Sur le moment c'était je crois le seul degré de liberté qui me restait.

- Bon sang, mais qu'est-ce qu'il s'agite. Passe-moi du scotch et trouve-moi quelque chose à lui mettre dans la bouche.

Petit à petit, je m'épuisais mais je continuais néanmoins à lutter, battant des pieds sans que cela serve à quoi que ce soit, incapable de lever suffisamment la tête pour voir qui était qui. Le nez à peine relevé du sol, je ne voyais que des pieds aller de-ci de-là et le pouce de la main plaquée sur ma bouche. Oh! cependant je distinguai parfaitement le quelque chose qu'on allait me mettre dans la bouche, cette culotte noire toute fine et brillante, bientôt roulée en une petite boule compacte et présentée devant ma bouche.

- Ouvrez la bouche!

Je n'en voulais pas, ça non, je refusai d'ouvrir la bouche. D'aussi près, le mélange de transpiration et d'urine me révoltait. Je gardai mes lèvres serrées autant que possible.

- Allez!

Jusqu'à ce qu'elle me pince le nez, m'obligeant à respirer par la bouche au bout d'un moment. Je sais retenir ma respiration longtemps, j'en suis assez fier d'ailleurs, deux minutes aisément, jusqu'à trois minutes et trente secondes mais pas en luttant contre deux furies. Alors elle m'enfonça cette culotte dans la bouche, poussant bien à l'intérieur jusqu'à ce que je puisse refermer complètement les lèvres. La main à nouveau plaquée sur ma bouche pour m'empêcher de la recracher, le temps que sa comparse déroule son scotch transparent.

- Là... Oui, très bien. C'est très bien. Inutile de vous agiter.

Elle avait entièrement raison bien que ça soit difficile de l'admettre. Très difficile même. Mais dès lors que je cessai de lutter les choses devinrent moins pénibles: Lucie - car c'était elle qui m'écrasait le dos - enleva sa main de ma bouche pour permettre à Monica d'appliquer son adhésif sur mes lèvres fermées et de l'enrouler tout autour de ma tête. Combien de tours faut-il pour bâillonner quelqu'un correctement? Je ne saurais le dire. Pour Monica c'était quatre: quatre tours bien serrés.

Cela fait, elles continuèrent de m'attacher avec des cordes. L'une me ligotait les chevilles pendant que l'autre m'attachait les coudes. Puis les cuisses et les genoux, soigneusement et fermement jusqu'à me retrouver complètement saucissonné là par terre mais pas assez semblait-il à leur goût puisque alors que Monica revenait tout sourire avec un large morceau de caoutchouc dans la main, Lucie me pliait les jambes en deux, les pieds vers les fesses, et fixait le bout de corde qu'elle tenait à mes poignets. Quant à la pièce en caoutchouc, elle fut nouée comme un foulard sur ma bouche, par dessus le premier bâillon.

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