Presse

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Triskel

Presse

Message par Triskel »

http://www.lesinrocks.com/2016/05/04/ac ... -11824380/
il faut un accès abonné pour tout voir :/
si quelqu'un qui en a un peut faire une copie d'écran & balancer l'image, je me mets à genoux (et plus si affinité)

merci de votre aide !

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Utten
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Re: Presse

Message par Utten »

C'est ton tout premier message sur le forum, c'est bien ça?

Triskel

Re: Presse

Message par Triskel »

oui
bien souvent je prefère causer sur irc que sur des forums

Eloi

Re: Presse

Message par Eloi »

Le trailer me parait bien étrange et torturé...

Bouya2

Re: Presse

Message par Bouya2 »

Ça c'est un vieux message que j'avais mis dans à l'époque dans la section "Château" du forum.
Je le remet ici dans une version plus facilement accessible à la lecture :

« La liberté dans les cordes », Charlie Hebdo n°1135, p15, rubrique « reportage », 19 mars 2014
Dans ce numéro, le Charlie Hebdo a parlé de nous. Et dans des termes plutôt élogieux. Il s'agit d'un reportage du journaliste Antonio Flechetti, et du journaliste-dessinateur Luz. Les deux articles qui en ressortent tiennent une page entière du journal.
Voici ce qu'ils ont dit. Je respecte la topographie, et l'alternance de l'encre rouge et de l'encre noire. Je poste ici, afin que l'articile ne soit pas visible de tout-le-monde sur internet, et donc éviter d'éventuels problèmes de copyright. L'article-fleuve d'Antonio Flechetti d'abord :
LA LIBERTÉ DANS LES CORDES

Le bondage, pratique consistant à attacher son partenaire, a longtemps été cantonné dans l'univers sado-maso. Mais il gagne aujourd'hui un plus large public, au point d'être enseigné dans des écoles récemment ouvertes à Paris. Nous n'avons pas hésité à payer de notre corps pour vous informer.


Si
vous vous attendez à du hot, remballez vos fantasmes. D'abord, le lieu ne paie pas de mine, genre salle polyvalente de maison de quartier. Le dressing code est assorti : shot et tee-shirt a minima. Cela pourrait ressembler à un cours de yoga ou de gymnastique douce. À la différence qu'on est là pour apprendre à s'attacher. Une trentaine de personnes, 30 à 40 ans de moyenne d'âge. Autant d'hommes que de femmes. Certains ont l'air en couple, d'autres non. Pas de profil type. Il y a bien deux mecs dont on se dit qu'ils ne dépareilleraient pas dans le quartier gay du Marais, tout proche, et deux filles dont les tatouages et l'évidente complicité feraient tache dans une manif anti-mariage pour tous. Mais à part ça, ni cuir, ni latex, ni piercings ostentatoires, pas plus de signes distinctifs que dans un cours de yoga, on vous dit.
Le maître de cérémonie est Nicolas Yoroï. Il s'est formé au bondage au Japon, et il en vit depuis, entre show, cours et séances privées. Sa méthode à lui, baptisée Shibari, privilégie les sensations plutôt que la technique : « Je la définis comme l'art d'attacher une personne de façon esthétique. L'intéressant n'est pas le résultat, mais le processus pour y arriver. C'est la façon de faire bouger le partenaire et d'installer un rythme pour le faire chavirer émotionnellement. »
Pour commencer, démonstration. Tango techno en fond musical. Dans un cercle de bougies, assis sur une chaise, la « modèle » en robe noire. Aux cordes, Nicolas. Il enserre un mollet, plie un genou, passe la corde derrière la tête, accélère, ralentit, frôle le visage de sa partenaire, pose la main sur son ventre, la pénètre du regard. On image l'odeur de la corde, et le chuintement de son glissement sur la peau. La fille bascule la tête en arrière, frémit, soupire, se relâche ou se raidit, avant de finir joliment encordée. Pas de doute, on peut appeler ça faire l'amour.

L'AMOUR EST DANS LE NŒUD

Pour Luz et moi, il sera difficile de s'aligner, malgré l'affection que nous portons. C'est Raymond, l'assistant de maître, qui nous guide. Contrairement à ce que nous pensions, la technique n'a rien de compliqué. Seuls deux impératifs : un premier nœud sur les poignets, deux tours pour réduire la pression, et ne pas nouer l'autre extrémité, mais l'entortiller pour se libérer facilement au besoin (sinon, en cas d'incendie, on serait cons...). Pour le reste, quartier libre. « Amusez-vous », lance Nicolas. Oui, mais comment ? Je ne sais pas quoi faire de cette corde. Raymond nous explique qu'« il faut ressentir l'autre. Sinon, on pourrait aussi bien attacher un homme, qu'une femme ou un tronc d'arbre ». J'essaie de me concentrer sur la respiration de Luz et la chaleur de sa peau, tout en lui ramenant les bras dans le dos, avant d'entortiller les cordes sur son ventre. À côté, les autres sont nettement plus à l'aise. Ils enlacent langoureusement leur partenaire en lui effleurant le visage, s'allongent au sol dans un lit de cordes, ou se lançant dans de subtiles acrobaties... J'ai beau faire, je n'ai pas l'impression de déclencher d'émotions chez Luz, qui finira saucissonné dans un magma de nœuds aussi disgracieux que douloureux. Ce que j'en retire, c'est qu'attacher est comme faire l'amour : simple en théorie, mais rarement réussi la première fois.
Maintenant, Luz est aux cordes. Que vais-je ressentir ? Eh bien oui, j'avoue, comment dire, il y a quelque chose de l'ordre de l'abandon. Rien de sexuel, non (quoique, en insistant, un début d'érection ne serait peut-être pas impossible), mais un plaisir ludique évoquant de de vagues émotions enfantines. Ce qui rejoint d'ailleurs les souvenirs de notre coach Raymond : « La première fois que j'ai ressenti le plaisir des cordes, c'était en jouant aux cow-boys et aux Indiens. » En fait, il y a une expression clé : « lâcher prise ».
On est loin de la vulgate porno où les femmes ligotées ne sont qu'objets sexuels soumis et humiliés. À l'origine, le bondage n'est d'ailleurs pas sexuel. Il s'inscrit totalement dans la culture japonaise, sur les pans esthétiques et philosophique. Regardez les origamis, les bonsaï, les bandages kimono, les tableaux miniatures... Tout ce qui est enserré, ligoté, confiné, les Japonais aiment ça. Le bondage vient de là. Et même s'il est aujourd'hui, de par le monde. Et même s'il est aujourd'hui, de par le monde, réinvesti de multiples façons, il n'est pas forcément associé à des pratiques sexuelles. Certains s'attachent pour baiser, mais beaucoup se contentent d'un plaisir cérébral et considèrent, comme Nicolas, que « le bondage est une activité à part entière qui se suffit à elle-même. »

ATTACHÉS, ATTACHEURS, MÊME COMBAT

Il y a tout de même un aspect du bondage sur lequel on peut s'interroger : n'est-il pas l'expression d'une domination de la femme ? Aussi bien dans les mangas que dans les films pornos ou les photos artistiques d'un Akari, ce sont essentiellement des femmes qui sont ligotées. Nicolas l'admet, tout en précisant que ces représentations ne reflètent pas la pratique du bondage, « où les hommes se font autant attacher que les femmes ». De fait, dans la séance d'aujourd'hui, la parité est respectée entre attachés et attacheurs. On s'attache autant entre homme et homme, femme et femme, ou homme et femme. Puis l'on inverse les rôles. Et l'on change de partenaire comme un bal où les danseurs s'enchaînent, sans la moindre ambiguïté, des rocks sensuels avec d'autres cavaliers ou cavalières que leur partenaire attitré. D'une certain façon, il y a moins de domination masculines dans ces ligotages que dans le scénario classique de l'homme invitant une femme au resto pour la séduire. Autre cliché à revoir : le bondage ne se limite pas à un simple jeu érotique. Au sein d'une relation amoureuse, il peut même accéder, selon Raymond, au rang de symbole, car « la corde est une façon de concrétiser le lien dans un couple. »
Il y a sûrement autant de motivations intimes que d'adeptes du bondage. Des adeptes de plus en plus nombreux : au moins trois écoles récemment ouvertes, rien qu'à Paris. À une époque où il est de bon ton d'ériger en valeurs suprêmes des notions telles que « indépendance », « émancipation » ou « égalité sexuelle », il est plutôt étonnant de voir des gens sains d'esprit trouver le bonheur en s'attachant. Cela dit, sains d'esprits, ils ne le sont pas forcément pour les psychiatres. Le manuel des troubles mentaux, le fameux DSM, range en effet le bondage dans les perversions au même titre que le fétichisme, le sadisme ou le masochisme. Quand on sait que ce répertoire considérait l'homosexualité comme une maladie mentale jusqu'en 1973, c'est bien la preuve que les professionnels de la santé mentale ont un train de retard sur les mœurs.
À la fin de la séance, regardant ces gens s'éloigner dans la nuit, je me dis qu'ils prouvent une chose essentielle : à chacun sa façon de jouir, et, dès lors qu'elle ne cause aucun tort à autrui, il n'appartient à personne, ni magistrat ni médecin, de prétendre la normaliser au nom de quelque principe que ce soit.
A la suite de cela, Antonio Flechetti donne le lien vers le site de Nicolas Yoroï : yoroishibari.net/

Et il y avait également une interview de la part de Luz. C'est une interview dessinée en 2 cases, avec le portrait de la femme interviewée. Chaque fois qu'il y a un retour à la ligne et des guillemets, ça représente une bulle de BD. Sans guillemet et en gras, ce sont des légendes. (J'avoue que la partie de cette interview sur les maladies terminales m'a mis assez mal-à-l'aise.)
Aloÿsse est encordeuse (mais aussi dominatrice)
« Tout a commencé le jour de ma naissance où j'ai dû avoir un plâtre et les hanches bandées. »
« Pas étonnant que je sois devenu fétiche du latex et du corset »
« Le bondage c'est venu en jouant aux cowboys et aux indiends. »
« Pendant des années je me trimballais avec mes cordes dans les soirées et tout le monde s'en foutait. »
« Maintenant, j'aide par ce biais des personnes en phases terminale à lâcher prise et à oublier leur maladie »...
Malgré l'ambiance musicale électro-tango un peu surannée, on reste fasciné par le spectacle de ces lents ballets intimes, jaloux, même de ne pas être assez expert pour ne pas en être vraiment acteur (actif ou passif). La séance se termine agréablement sur The End de The Doors
« On ne voudrait jamais que ça finisse ! Les fins sont tellement tristes. »
Interview de Luz jointe à l'article.
Luz a également fait plusieurs dessins. Mais je n'ai pas de scanner pour vous les partager. Et en plus, ceux qui connaissent Luz savent que ces dessins sont parfois assez troubles, et où il est relativement difficile de deviner ce qui a été représenté. Donc, je vous résume juste ce que les légendes précisent : certains couples ne se connaissaient pas avant la séance ; Yoroï a fait une démonstration de shibari ; après les séances il y avait des traces de cordes sur la peau ; il y avait des gâteaux maison.

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