Chambre double

Œuvres des membres (textes, histoires, dessins, photos...) Rappel du règlement du forum: Interdiction de publier des récits dessins photos etc...mettant en scène des mineurs.
Règles du forum
Vous devez être majeur pour parcourir le forum. Lire également les règles du forum.
sdc2
Régulier(ère)
Messages : 15
Inscription : 13 oct. 2016, 13:22
Pratique : Oui
Ligoté(e) :
Ce que j'adore : La même que sdc car c'est moi et il m'est impossible de récupérer mon compte !
Ce que je déteste : Voir au-dessus.

Chambre double

Message par sdc2 »

Bonjour.
Une petite histoire en 2 parties. Portez-vous bien :)

*



Mes yeux se plissent dès qu’ils retrouvent le plaisir de la
lumière. Je ne sais pas combien de temps j’ai gardé cette cagoule sur la tête
mais sa disparition ne me manquera pas. J’aperçois vaguement une silhouette en
face de moi qui tient une cagoule. Ma vision revenue à son état initiale, je finis
par comprendre que ce n’est pas la mienne. Une femme est dans le même état que
moi : ligotée, bâillonnée, chaussures ôtées et une chaussette en moins.
Elle doit certainement être dans sa bouche, tout comme la mienne.



La pièce semble être une chambre. Ou un bureau. Peu importe,
elle est vide de tout meuble et ne comporte qu’une seule porte. Elle vient
juste d’être fermée à clef par les 2 personnes qui nous ont déposées ici. Pas
un seul mot de leur part en quittant la pièce. Nous avons également choisi de
ne pas leur parler. Après avoir regardé la baie vitrée au store baissé, je me
plonge dans le regard de la femme qui partage le même sort que moi. Ses yeux
marrons ne me sont absolument pas familiers, sa chevelure lisse, longue et
brune aux pointes blondes encore moins. Sa bouche est cachée par du ruban
adhésif, lui faisant également le tour de la tête. C’est pareil pour moi, je
sens que ça tire si j’essaie de pencher ma tête. Et je bave énormément dans la
chaussette emplissant ma bouche. Son ruban adhésif est celui des chantiers, de
couleur orange. Je ne sais pas si j’ai le même mais nous avons chacun notre
chaussette gauche d’enlevée. Son pied est fin, largement plus que le mien. En
pliant légèrement ses doigts de pieds, j’aperçois un vernis bleu qui contraste
totalement avec le blanc de la moquette sur laquelle nous avons été déposés.
Face à face, chacun adossé au mur opposé, nous nous décidons enfin à bouger. Ou
plutôt à tester nos liens.



Nos jambes sont ligotées à 3 endroits : bas des
chevilles, en dessous et au-dessus des genoux. De mon point de vue c’est joli
mais surtout très efficace. J’arrive à peine à décaler un pied. Je regarde ma
partenaire de captivité et elle en arrive au même résultat. Son pied sans chaussette
ne remonte pas bien haut. Les tours de cordes complétés par d’autres tours
entre nos jambes nous rendent hermétiques à tous mouvements. Je me concentre un
instant sur son jean. Pratiquement de la même couleur que son vernis, il lui
colle littéralement à la peau. Un instant j’ai l’impression que les cordes ne
sont pas complètement serrées. C’est juste une impression car elle vient
d’essayer de toucher la corde de ses chevilles avec ses mains. Le spectacle fut
éloquent, le jean à avaler les cordes de ses genoux et ses doigts ont à peine
effleuré la corde. Elle s’est remise dans la position initiale en lâchant un
« Mmmmmmmfffff » de mécontentement. La libération s’annonce
compliquée. Surtout quand je tente de détacher mes mains. Croisées dans mon
dos, elles sont solidement liées et maintenues par des cordes autour de mon
torse. En tournant la tête, je m’aperçois que l’ensemble est fermement serré.
Les liens passant en dessous des manches du tee-shirt rentrent bien dans ma
peau sans pour autant me faire mal. C’est vraiment du travail de pro.



*



Je pensais avoir bien fait ce matin en mettant ce top satiné
aux manches longues, mais impossible de faire glisser les cordes dessus. Il
doit me prendre pour une folle à gigoter le haut de mon corps comme ça…normalement
le satin ça glisse ! Mais là il ne se passe rien. À part faire bouger ma
poitrine pourtant compressée par les cordes, je ne suis pas prête à me libérer.
Et à nous libérer par la même occasion.



J’ai froid au pied nu. L’idée de nous mettre une chaussette
dans la bouche c’est un peu dégueulasse. Idem pour les tours de ruban adhésif
autour de la tête, ça va être la misère à retirer. J’ai intérêt à faire très
attention en l’enlevant, enfin il faut d’abord qu’un de nous se détache pour en
arriver à ce stade. Mon compagnon d’enlèvement bouge moins que moi, on dirait
presque qu’il est résigné. Remarque depuis le temps que je remue dans mes
liens, aucune corde ne s’est desserrée. J’aimerai crier…et bien non, je mâche
ma chaussette en guise de mécontentement. Et j’avale énormément de salive que
je préfèrerai recracher. Malheureusement la situation ne me permet pas
grand-chose d’autre. Et ce n’est pas toute seule que je vais arriver à quoique
ce soit. Je lui montre mes mains et avec le visage lui fait un geste en direction
des siennes. Putain, il ne trouve pas mieux que de zieuter ma poitrine !
C’est pas gagné avec cet inconnu qui semble plus attiré par mes seins que par
nos liens. Bon j’avoue que je regarde souvent son entrejambe, son pantalon slim
laisse entrevoir un truc sympa. On se réveille ma grande, ce n’est absolument
pas le moment. Je me couche entièrement au sol en disant
« Mmmmmmmmmmfffffffffffééééééééééé ». C’est l’équivalent de
« fais pareil », j’espère qu’il a compris. Oui c’est bon, il fait
pareil. Le langage chaussette dans la bouche semble universel. La moquette est
douce, elle réchauffe un peu mon pied. Je croise comme je le peux mes pieds en
regardant mon futur compagnon d’évasion. Mon pied nu frotte ma chaussette
restante pendant que mes dents serrent celle dans ma bouche. Je donne un ultime
coup de bras avec l’espoir que les cordes descendent un peu. Peine perdue, ma
petite poitrine bien cernée par les cordes ne laisse rien passer. Ma seule
chance de m’en sortir c’est lui.



*



C’était hypnotisant sa séance de gigotage. À part ses seins,
rien d’autre n’a bougé ! Elle aura au moins essayé pour mon plus grand
plaisir. Maintenant on passe à la vitesse supérieure : on va bosser en
duo. Je vois à peu près où elle souhaite en venir, se mettre dos à dos pour libérer
nos bras. Le tout en cherchant les nœuds à l’aveugle. Idée un peu saugrenue
mais c’est la seule qui semble pouvoir nous sortir de là.



Je roule jusqu’à elle. On se retrouve face à face. Un face à
face très proche, je sens son délicat parfum ainsi qu’un léger souffle qui sort
de son petit nez. Elle colle sa bouche scellée contre la mienne. Ce n’est ni un
baiser ni une tentative de séduction. Elle remue sa tête par à-coups pour me
faire comprendre de me retourner. Du moins c’est ce que je comprends. Ou alors
elle essaie de décoller le ruban adhésif. Mais je n’y crois pas une seconde. Je
me mets donc de dos et elle en a fait de même car désormais nos mains se
touchent. Je pose mes pieds contre les siens en me disant que c’est bien
dommage que nous ayons la même chaussette d’enlevée, j’aurai aimé que nos pieds
nus se touchent. Tant pis. L’heure n’est pas au fantasme, mais plus à la
tentative de libération. Nos doigts se touchent, s’entremêlent, tirent les
cordes et…il ne se passe rien. Au bout d’un moment elle me pince un doigt. Je
suppose que c’est pour me dire de la laisser faire. J’ai tout bon : elle
passe un sacré moment à me caresser le dos, à tirer sur mes cordes ou encore à
chercher la fin de l’adhésif autour de ma nuque. Elle ne lâche rien mais le résultat
est sans appel, nous sommes toujours dans la situation initiale. À mon tour de
tenter quelque chose.



*



J’abandonne, je n’arrive à rien. Je lui passe un doigt dans
le creux de sa main pour lui laisser le champ libre, s’il veut bien tenter
quelque chose. Et il y va. Il glisse tout doucement vers mes pieds. Ses mains
suivent les courbes de mon corps. Malgré tout, j’apprécie ce contact car je ne
suis pas seule dans cette situation. Et puis il est doux dans ses gestes. On
dirait que les cordes ne l’empêchent pas de se mouvoir tout en gardant un
semblant de sensualité dans cette houleuse situation.



Mes jambes devenues fil d’Arianne, il les a suivies et
caressées jusqu’au terminus : mes pieds. J’en profite pour passer mon pied
nu sur une de ses mains dans l’espoir qu’il me le frotte un peu pour le
réchauffer. Et c’est ce qu’il fait avant de s’attaquer au nœud. Je baisse la
tête et je vois qu’il l’a trouvé. Le ruban adhésif me tire sur les cheveux mais
je garde un œil sur le déroulement de l’opération. J’avale une gorgée de salive
en disant « Mmmmoooooouuuiiiiii ». J’en ai marre de cette chaussette.
Le désespoir vient du fait qu’il ne peut utiliser qu’une main pour tenter de
défaire le nœud. Un simple double nœud. J’aimerai l’encourager ou lui donner
des indications mais je ne peux rien faire à part être spectatrice.



*



Si j’y arrive ce sera un bon début. Elle aura les pieds
détachées et pourra…enfin elle pourra…faire quoi ? Au lieu de continuer à
travailler la libération de nos mains, je perds de l’énergie à la délivrance de
ses pieds. Et après ? Comment va-t-elle se relever ? Elle va ouvrir
la porte avec ses pieds ? Me délier les mains ? C’est quoi le
plan ? Ah, j’ai réussi ! Et d’une main.



Je retire la corde en suivant son seul mouvement. Le fait
qu’elle bouge ses pieds accélère la cadence. La corde blanche finit sur la
moquette. Je me tourne pour voir le résultat et je tombe sur ses pieds libres. Un
peu plus libres mais loin de l’être complètement. Je lève la tête et je vois
dans ses yeux qu’elle est contente. Elle arrive à être enjouée dans cette
situation. Moi aussi mais dans une moindre mesure. Son pied nu vient se coller
sur le ruban adhésif de ma bouche. Elle essaie de le tirer vers le bas avec son
gros orteil. Le résultat est sans appel : il finit souvent sur mon nez. Mais
elle ne lâche rien, elle croit pouvoir y arriver. C’est vrai que j’aimerai bien
pouvoir recracher ma chaussette et lui faire un petit bisou sur le pied pour la
remercier de cet exploit. Mais je n’en ferai rien. Elle abandonne. Je me
tortille jusqu’à ce que nos têtes soient au même niveau.
« Mmmmouaaaaaiiiiiiii », c’est le seul truc qu'il me vient à dire.



*



J’ai les pieds libres et j’en ai marre. Je ne peux pas faire
grand-chose avec. En posant ma tête contre la sienne, je cherche du réconfort
qu’il arrive à me renvoyer. Je souffle par le nez avec insistance. Il se
redresse un peu et pose le ruban adhésif de sa bouche sur mon front, comme pour
me faire un bisou. En réalité je suis sûre qu’il m’en fait un. Ça m’apaise un
peu. Seule j’aurai peut-être déjà perdu espoir. Mais là je l’ai gardé. J’ai juste
besoin d’un peu de repos pour retrouver mes esprits. Je me blottis contre lui
en fermant les yeux. Ma poitrine serrée contre son torse, je sens les
battements de mon cœur s’intensifier. Mon esprit se vide petit à petit. Le
temps passe sans un bruit. Il n’y aucun bruit venant de l’extérieur ou d’une
autre pièce. Mon cœur revient à une allure normale. Je commence à m’endormir
dans cette position pourtant inconfortable mais bien réconfortante.



*



Elle s’est endormie. Elle a donné son maximum. Je crois que
je vais en faire autant pour retenter quelque chose plus tard. Malheureusement
la porte s’ouvre et laisse entrer nos 2 kidnappeurs du jour. Et ils ne rentrent
pas les mains vides.



*

Avatar de l’utilisateur
Mad Hatter
JdL, c'est ma vie
Messages : 2071
Inscription : 19 juil. 2013, 17:25
Ce que j'adore : Le jeu d'acteur, les bandes dessinées, les nouvelles, les ballades en vélo, l'histoire
Ce que je déteste : Le manque de respect envers autrui, les bettraves, les chiens quand ils veulent jouer avec les cyclistes ;p
Localisation : Partout et nulle part à la fois.

Re: Chambre double

Message par Mad Hatter »

:admire: Mignonne comme fin d'histoire pour la dame, même si ce qui arrive peut dêtre un peu moins mignon au retour des ravisseurs.
De l'Ordre nait le Chaos.
Ou est-ce l'inverse ?
Jervis Tetch dans L'asile d'Arkham


Image
les synonymes de fou sont intéressants Image

sdc2
Régulier(ère)
Messages : 15
Inscription : 13 oct. 2016, 13:22
Pratique : Oui
Ligoté(e) :
Ce que j'adore : La même que sdc car c'est moi et il m'est impossible de récupérer mon compte !
Ce que je déteste : Voir au-dessus.

Re: Chambre double

Message par sdc2 »

Je suis dans une période mignonne, alors j'en fais profiter ;)
Voici la fin avec probablement une mise en page douteuse: mon PC part en sucette. Toutes mes excuses.

*



Malgré leur visage dissimulé sous une cagoule, ils sont surpris par ce qu’ils découvrent. Ils marquent un temps d’arrêt en nous regardant. Je vois que l’un porte un sac et l’autre ce qu’il me semble être 2 grosses valises. Ou bien 2 tables de massages pliantes car l’extérieur me semble rembourré. Celui qui porte le sac chuchote dans l’oreille cachée de
l’autre. Il finit par acquiescer et repart avec les valises. Le bavard laisse le sac dans la pièce et nous fait entendre sa voix la plus neutre possible « On vous laisse encore un peu de temps. Mais on va revenir. ».
Toujours blottie contre moi, elle n’a pas ouvert les yeux. Cette phrase ne lui a fait aucun effet. Pour moi en revanche elle m’a vraiment coupé les jambes. Je suis donc le même programme que ma compagne d’infortune. Je ferme les yeux, respire un peu fort et passe en mode repos. En espérant que cela nous soit utile pour la suite.



*



Normalement après une sieste je m’étire comme mon chat. Cette fois-ci c’est peine perdue. Il a également succombé à l’appel du repos. Mon frottement des pieds lui fait ouvrir un œil. On dirait qu’il me sourit sous son bâillon. Pour un premier réveil dans cet état, je suis assez calme. En même temps je n’ai pas le choix. Et puis je ne suis pas seule. Bon d’accord, nous ne sommes pas libres de nos mouvements mais je ne suis pas seule.



Le temps passe et nous avons vraiment du mal à nous remettre dans le bain de la délivrance. Il faut dire qu’avec mes seuls pieds de libres, je ne peux pas faire grand-chose. Du coup je me colle encore plus à lui. Son regard au reflet vert m’apaise vraiment. S’il n’y avait pas ces cordes je l’enlacerai avec plaisir. Ou bien je ne l’aurai même pas calculé. C’est la situation qui provoque cette attirance…réciproque. Et dire que le petit somme était censé me vider l’esprit. Il me l’a bien vidé oui, mais une sensation de bien-être l’a rempli. Tiens la porte s’ouvre. Je ne vais même pas prendre la peine de me retourner pour voir ce qu’il se passe. De toute façon je ne suis pas maître du déroulement. Ni lui d’ailleurs. Je vais attendre la suite. Et profiter de la moindre occasion pour tenter quelque chose.



*



Ce coup-ci ils voient les choses en plus grand. Ils rentrent avec une grande table de massage matelassé. On dirait vraiment une grosse valise mais il n’en est rien. Une fois dépliée dans la pièce, ils nous séparent. « On va vous enlever vos bâillons. S’il vous plaît, ne criez pas. Ou faites-le doucement. », nos kidnappeurs ont de l’humour. Ils nous enlèvent le ruban adhésif en même temps, et avec beaucoup de délicatesse. Ma compagne de captivité ferme les yeux lors du dernier tour, ses cheveux collés
doivent bien lui faire mal. Elle recrache aussitôt sa chau…ma chaussette noire. Et moi je recrache donc sa chaussette rose. Mais comment c’est possible ?
On se fixe du regard sans dire un mot. Nous ne nous connaissons pas, c’est une certitude. « Surpris n’est-ce pas ? » lance le geôlier bavard.
On ne répond pas. La corde de mes pieds est enlevée et notre dernière chaussette aussi « On vous les garde pour plus tard. ». Trop aimable.
Je finis par dire un simple « Ça va ? »en direction du joli sourire qu’elle me fait. Sa réponse est aussi simple « Oui merci. ». Nous ne nous dirons rien d’autre. Nous sommes relevés et nous nous tenons dos au mur, toujours face à face. On les laisse déplacer la
table devant la baie vitrée sans broncher. Elle a le visage serein, comme si elle savait que tout se passerait bien. Je la regarde des pieds à la tête et malgré la situation je la trouve jolie. Son jean s’est un peu baissé, j’entraperçois un petit bout de sa culotte. Elle est satinée comme son haut. J’ai encore plus envie de l’enlacer.



*



Je l’ai regardé tout le temps alors qu’ils mettaient la table en place. Il ne fléchit pas et j’ai adoré qu’il me demande si j’allais bien. On doit avoir le même âge je pense, la trentaine passée. Il a des petites fossettes qui apparaissent quand il sourit. Et surtout il n’arrête pas de me regarder. Je n’ai pas envie de lui parler, je veux juste l’entourer de mes bras. Chose impossible car nous sommes dorénavant guidés vers la table. La pièce n’est pas bien grande et une dizaine de petits pas nous amènent vers la
suite du programme. Leur programme. Nous sommes placés sur le ventre. Il est juste à ma gauche. Je tourne ma tête pour lui faire un sourire. Mon geôlier me la replace bien droite. « Désolé mais ce n’est pas prévu. ». Alors on se regarde dans le reflet de la baie vitrée. Pendant que l’on me fait une queuede cheval, on ne se quitte plus du regard. L’élastique dans mes cheveux est
vraiment serré, mais cela ne me dérange pas. Je vois passer des lanières en cuir devant moi, ainsi qu’une boule rouge. Je sens la boule sur mes lèvres, me forçant à ouvrir la bouche. On dirait une sorte de harnais de tête qui se resserre
par à-coup. Je bave rapidement. Je la laisse s’écouler le long de mon menton. Il subit le même traitement que moi. Je sens ma tête se relever, une corde semble lui tirer dessus depuis un point fixe d’une lanière en cuir. « Bon, ce n’était pas prévu mais on va agrémenter a situation. »



*



Agrémenter ? Nous sommes côte à côte donc ça me va. On nous détache les mains. Enfin on nous rattache directemen une main vers le haut du harnais de corps. Ce coup-ci c’est vraiment serré. Ah oui ! C’est une très bonne idée de croiser nos bras restants. J’ai le cœur qui bat la chamade. Nos mains s’imbriquent directement. Des cordes viennent sceller cette union forcée mais totalement bienvenue. Je sens que ça tire surma peau, c’est vraiment très serré. Mais je m’en fous, nous nous tenons la main. Pour le meilleur du pire. Nos pieds sont rapidement religotés comme au début. À la différence qu’ils sont ramenés et maintenus vers nos fesses. C’est douloureux 10 secondes, jusqu’à ce qu’elle me serre la main. Je suis incapable de bouger. La vitre m’indique que c’est pareil pour elle. Elle. Elle sera son prénom du jour. Elle me tient la main. Et je tiens à Elle. Le bavard prend la parole en appuyant sur le bouton du store automatique « Vous voilà prêts. ».



*



La vue est splendide. Le soleil se couche lentement dans l’océan. Je ne vais pas perdre mon temps à me demander comment
cela est possible, je vais profiter de la vue. Et de la main de mon conjoint de corde. De cette hauteur, nous voyons une énorme plage déserte. Il n’y a vraiment personne qui se balade. Ou alors ils ont la couleur du sable. Si on m’avait dit un jour que j’allais baver de plaisir en tenant la main d’un inconnu je ne l’aurai jamais cru. La douleur de la position n’est plus qu’un mauvais
souvenir. Mon esprit est dopé par la situation invraisemblable dans laquelle je suis. Depuis qu’ils nous ont laissé seuls, je suis aux anges. Et lorsqu’il me serre tendrement la main je me rapproche doucement du bien-être absolu. Ce n’est
pas un orgasme, c’est au-dessus. C’est une nouvelle sensation. Cette façon d’être privée de mouvement et de parole m’incite à me recentrer sur moi. Avec pour seul lien social une main partageant le même moment dans la même condition. De temps en temps je perds pied tout en le prenant. Cet instant restera gravé en moi.



*



Le soleil a rejoint l’autre horizon depuis un moment. La nuit tombe et je lui tiens toujours la main. Nous nous tenons toujours la main. J’aimerai que cet instant…la porte s’ouvre. Ils sont de retour. Sans dire un mot, ils libèrent notre tête de sa position fixe. Avec douceur. Nos mentons se posent dans notre propre bave. Nos bâillons sont enlevés avec une délicatesse extrême. Dans la vitre, je vois qu’elle a les marques des lanières. Je dois avoir pareil. La queue de cheval lui va bien. Je remue un peu ma mâchoire histoire de la dégourdir. C’était complètement fou ce moment. Mais je n’ai pas le temps de m’en remettre que je vois sa paire de chaussettes rose devant moi. Et elle a les miennes face à sa bouche. « On les a gardées pour le final. » dit la voix monocorde. Elles sont insérées de force dans nos bouches. Puis, comme au début, ils font des tours d’adhésif pour qu’on ne les recrache pas. Et c’est aussi serré. On se serre les mains comme si on savait que l’on allait être séparés. On se regarde une dernière fois. Et puis nos cagoules sont remises.



*



Quand j’ai enlevé la cagoule, j’étais dans ma chambre. Comme convenue. J’ai galéré pour retirer le tape autour de ma bouche mais ça valait le coup. Puis j’ai retiré délicatement le souvenir de mon compagnon d’un soir, sa paire de chaussettes. J’étais dans un état d’extase. Je me suis couchée dans les 10 minutes qui ont suivi. La nuit fût merveilleuse. J’étais fatiguée mais totalement apaisée. Il m’a fallu 3 jours pour redescendre de mon nuage. Et pour trouver le courage de mettre en vente ses chaussettes sur mon profil Vinted. J’espère qu’il aura la présence d’esprit de chercher ici. Car tous les jours je cherche ma paire de chaussettes ici.



*



« Vend/échange paire de chaussettes pour homme. Taille inconnue mais il avait la main chaleureuse. Tiennent bien en bouche. Échange possible contre paire de chaussette féminine d’une certaine couleur. »
Je n’y crois pas, elle a osé. Cela fait 2 jours que je regarde l’annonce. Mais aujourd’hui je vais y répondre :


« Ça va ? »

Avatar de l’utilisateur
Mad Hatter
JdL, c'est ma vie
Messages : 2071
Inscription : 19 juil. 2013, 17:25
Ce que j'adore : Le jeu d'acteur, les bandes dessinées, les nouvelles, les ballades en vélo, l'histoire
Ce que je déteste : Le manque de respect envers autrui, les bettraves, les chiens quand ils veulent jouer avec les cyclistes ;p
Localisation : Partout et nulle part à la fois.

Re: Chambre double

Message par Mad Hatter »

Sacré agence matrimoniale que voilà.
De l'Ordre nait le Chaos.
Ou est-ce l'inverse ?
Jervis Tetch dans L'asile d'Arkham


Image
les synonymes de fou sont intéressants Image

sdc2
Régulier(ère)
Messages : 15
Inscription : 13 oct. 2016, 13:22
Pratique : Oui
Ligoté(e) :
Ce que j'adore : La même que sdc car c'est moi et il m'est impossible de récupérer mon compte !
Ce que je déteste : Voir au-dessus.

Re: Chambre double

Message par sdc2 »

Mad Hatter a écrit : 30 sept. 2021, 17:49 Sacré agence matrimoniale que voilà.
Je l'avais (un peu) oublié ce film alors que j'en ai un bon souvenir.

Répondre