Voisins vigilants

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Utten
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Voisins vigilants

Message par Utten »

C'est après un divorce compliqué que Laurence se décida à déménager, un peu pour s'éloigner des six ans de vie commune avec son ex-mari, un peu pour se rapprocher de son travail. Le bouche-à-oreille lui avait permis de trouver cette maison dans un lotissement, un compromis idéal entre le loyer et la distance. Quelques bras musclés directement associés aux bouches et aux oreilles avaient transporté les meubles et les cartons qui lui restaient une fois la séparation actée.

Les voisins semblaient sympathiques, un agréable mélange de jeunes couples et de retraités ou en passe de l'être. Quelques pseudo-célibataires également - difficiles à cerner - dont elle aurait bien fait son casse-croûte si elle avait eu plus d'aplomb. Mais elle se disait aussi qu'il valait mieux chercher ailleurs et surtout plus tard: après seulement 3 mois, il était encore trop tôt pour envisager une nouvelle relation, le divorce était trop frais.

De fait, elle jouait la bonne voisine, saluait, souriait, un petit coup de main à l'occasion, et sortait avec des copines mais loin de là où elle habitait et pas souvent. Aux beaux jours, elle profitait de la terrasse à l'arrière d'où elle voyait au moins trois maisons voisines les plus proches et parfois leurs occupants avant que les volets ne soient fermés.

C'est là qu'un soir ce type bizarre est arrivé. Sorti des années 80, jeans, baskets et un vieux blouson en cuir probablement volé dans une friperie. Volé: elle pensa à ça parce qu'il contournait la maison, elle compta dans sa tête, c'était le 12 de la rue à côté, en lorgnant sur la baie vitrée et surtout parce qu'il portait une cagoule de motard. La nuit tombait doucement, on distinguait moins bien les choses à l'extérieur et de mieux en mieux les gens à l'intérieur, éclairés par les lumières.

Cette maison était habitée par un couple pas encore quadra, Julie, une fille sympathique et Mickaël son mari, absent visiblement. Par la fenêtre, Laurence pouvait voir Julie toute seule, assise à table et penchée sur un journal, une tablette ou un ordinateur peut-être, ne se doutant pas qu'un inconnu l'épiait depuis son jardin, masqué qui plus est.

Tout cela était suffisamment étrange pour qu'elle se rapproche de son téléphone, un peu inquiète, et qu'elle en vienne à appeler la police lorsqu'elle vit le rôdeur surgir derrière sa voisine et se saisir d'elle, une main plaquée sur sa bouche, l'autre qui lui ceinturait le corps. Soulevée du sol, Julie ne put résister beaucoup. Laurence vit alors les volets roulants descendre mais déjà les secours étaient en route et consigne lui était donnée de se mettre à l'abri. On viendrait lui rendre visite dès la situation sous contrôle.

Dans de tels cas le temps passe lentement, très lentement même. Laurence ressentait de la peur, de l'angoisse, beaucoup de sentiments mélangés, espérant que tout allait bien se terminer pour sa voisine. Il fallut une heure avant qu'un véhicule de police ne s'arrête devant chez elle.

- Bonsoir madame. Brigadier Servant. C'est bien vous qui avez signalé une agression au numéro 12?

- Oui, c'est bien moi. C'est Julie, c'est ça? Est-ce qu'elle va bien?

- Oui madame, elle va bien.

- Vous l'avez attrapé?

- Eh bien, oui, non. C'est un peu compliqué mais si ça peut vous rassurer, personne n'a été agressé, votre voisine se porte très bien et...

- Mais, je l'...

- Comme je le disais, c'est un peu délicat mais pas d'inquiétude. Un petit malentendu c'est tout. Mais c'est très civique de votre part de nous avoir alerté: une simple vérification vaut mieux qu'un gros problème. Merci madame, bonne nuit.

Voilà. Bonne nuit, au revoir, merci. Logique administrative très loin de ce que Laurence avait en tête si bien que la nuit fut mauvaise, ruminant ce qu'elle avait cru voir. Au matin, la seule conclusion était qu'elle devait aller présenter ses excuses à ses voisins pour le dérangement, en espérant qu'ils ne seraient pas fâchés.

Il était un peu plus de onze heures lorsqu'elle sonna à leur porte. La voiture de Mickaël était là. C'est Julie qui ouvrit, pieds nus, en peignoir malgré l'heure avancée:

- Oh! bonjour. L... Laure, c'est bien ça?

- Laurence

- Ah oui, pardon.

- Il n'y a pas de mal. Ça ne fait que 3 mois. Je voulais m'excuser pour hier soir

- Hier soir?

- La police, c'est de ma faute. J'ai vu ou cru voir quelqu'un rentrer chez vous et v...

Julie parut extrêmement surprise, se retournant comme pour regarder par la baie vitrée de son salon. Elle n'avait pas imaginé qu'on pouvait la l'observer depuis l'autre côté. Et

- Entrez. C'est un peu gênant de parler de ça sur le pas de la porte.

Laurence avait peur de déranger mais se laissa convaincre d'entrer et offrir un café. Au passage, elle remarqua sur le porte manteau près de la porte ce qui aurait pu être ce vieux blouson des années 80 qu'elle avait cru voir hier d'où dépassait un morceau de tissu noir qui aurait pu être la cagoule du rôdeur. Tout cela lui semblait de plus en plus étrange.

En outre, Julie commença ainsi:

- C'est moi qui suis désolée. J'espère que ça n'aura pas de conséquence. C'est-à-dire que... Comment expliquer ça?

- Pardon mais expliquer quoi?

Julie paraissait vraiment embarrassée.

- Voyez-vous, mon mari... nous jouons parfois, des petits jeux de rôles, c'est juste pour nous amuser, rien de très sérieux, même si on fait tout pour rendre ça crédible.

- Vous voulez dire que...

- Oh, je suis tellement désolée si vous saviez. On essaye d'être discrets, vous n'auriez pas dû voir ça.

- Oh mon dieu! C'était un jeu, c'est ça?

- Oui, un jeu, c'est tout

Autant Laurence est soulagée, autant Julie souffle et se met à sourire presque à rire. Les deux femmes se détendent et entament une discussion sans fin. Elles ont quasiment le même âge, c'est peut-être ce qui les rend complices, l'une évoquant sans détour son divorce et ses bonnes années de mariage, l'autre son mari un peu rustre mais tellement amoureux. Laurence se plaît à penser qu'elle vient enfin de se faire une amie dans le quartier. Et après plus d'une heure à papoter s'apprête à partir:

- Vous m'excuserez auprès de votre mari quand il sera là. Encore désolée.

- Ah, mais il...

Julie s'arrêta une seconde, prise d'un sourire coquin, les yeux glissant à droite et à gauche, avant de lever l'index devant sa bouche pour inviter au silence. Puis elle invita Laurence à la suivre, oh, pas loin, non, juste dans l'entrée, avant de lui faire comprendre à nouveau:

- Pas un bruit

Et d'ouvrir une porte de placard, un placard tout fin qu'on aurait pris pour un rangement pour un aspirateur ou des balais, une demi penderie, qui ne contenait pas de vêtement non, seulement son mari, ligoté et bâillonné. Il tenait là-dedans debout, de profil (pas assez large pour tenir autrement), perché sur une paire de chaussures blanches à talons pointus, habillé d'une petite culotte blanche satinée, de bas tout blancs suspendus à un porte-jarretelle et sur son torse, un soutien-gorge blanc également. Il avait les mains attachées dans le dos avec de la corde blanche, des noeuds bien faits et solides, se dit Laurence même si elle était loin de se considérer comme une experte sur le sujet, les coudes attachés aussi. Ses genoux et ses chevilles, pareil. Il avait sur les yeux ce qui ressemblait à un masque de ski totalement opaque et qui ne devait laisser passer aucune lumière. Et enfin il était bâillonné avec de l'adhésif noir tout lisse, tout brillant, trois ou quatre morceaux, qui lui recouvrait toute la bouche.

Ce spectacle laissa Laurence sans voix, la bouche en O et bientôt recouverte de ses deux mains, amusée plus que choquée. Elle revint à la réalité quand Julie referma la porte du placard et qu'elles sortirent.

- Voilà, j'espère que je vous comprenez maintenant

- Oui, en effet. C'est assez inattendu mais...

- Je peux compter sur votre discrétion?

- Bien sûr. Évidemment.

- Oh, merci. Et ne lui dites rien si vous le croisez. Mickaël, je veux dire. Autant que ça reste entre vous et moi pour le moment.

Elle était toujours en peignoir, sur le pas de la porte. Un coup de vent souffla qui lui arracha un frisson.

- Je vous aurais bien raccompagnée pour discuter un peu mais bon, dans cette tenue... Et puis je ne peux pas le laisser seul trop longtemps.

Poliment, Laurence répondit par un simple sourire.

- Est-ce que ça vous dirait de passer prendre un thé ou un café plus tard dans l'après-midi?

- Entendu. Fin d'après-midi. Je passerai. A tout à l'heure.


(...)

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moimoi2
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Re: Voisins vigilants

Message par moimoi2 »

Ohhhh mais elle démarre fort cette histoire ! J'aime bien l'idée de la voisine qui a repéré le couple faisant un JDR.

Et je vois encore mieux le couple s'occuper d'elle dans un JDR haha.

En tout cas, je lirai la suite sans aucun soucis ! ^^

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Mad Hatter
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Re: Voisins vigilants

Message par Mad Hatter »

J'aime beaucoup la personalité des personnages.

Image https://www.hentai-foundry.com/pictures ... Domination

:police:
De l'Ordre nait le Chaos.
Ou est-ce l'inverse ?
Jervis Tetch dans L'asile d'Arkham


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Utten
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Re: Voisins vigilants

Message par Utten »

Merci à tous les deux. Je me remets au travail pour la suite.

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Utten
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Re: Voisins vigilants

Message par Utten »

(...)

Laurence avait passé une bonne partie de son après-midi à ranger et chercher discrètement à apercevoir Mickaël - il était réapparu dans le jardin vers 15h - avant que Julie n'arrive la voir. Sans grande surprise, après une courte visite de sa maison, elles en revinrent au sujet brûlant de la journée et de la veille. La bonne nouvelle était que Julie s'en amusait encore.

- ... et donc j'étais à genoux la tête posée sur le fauteuil et les mains ligotées dans le dos avec de la corde. Ils ont débarqué à deux, ils se sont mis à crier, le grand a plaqué Mickaël contre le mur. J'ai bien réussi à me mettre debout mais comme j'avais un bâillon dans la bouche je ne pouvais rien dire. Je vous rassure, ça s'est vite terminé. C'était un peu gênant mais ils sont repartis avec le sourire.

Elle continua son récit sans pudeur, évoquant presque sans pudeur la suite de leurs ébats. Rapidement quand même. Laurence n'en demandait pas tant et se tenait prête à l'arrêter. A vrai dire ce qui l'intéressait plus c'était ce à quoi elle avait assisté très brièvement le matin-là, comment avait-il donc pu se retrouver en lingerie, ligoté et bâillonné dans le placard?

- Oh ça. Figurez-vous que ce matin il lui restait de l'énergie, il en voulait encore le bougre. Quand je me suis levée il avait enfilé sa cagoule à nouveau et m'attendait un pistolet en plastique à la main. J'ai fait la demoiselle en détresse, non, non, ne me faites pas de mal, s'il vous plaît, et je me suis retrouvée à genoux face à lui dans la chambre, prête pour une petite gâterie, les mains en avant pour saisir son engin. C'est là que je lui ai attrapé son pistolet sans qu'il puisse réagir et que j'ai en quelque sorte inversé les rôles. Mains en l'air, face au mur, ne bouge surtout pas, et tout et tout. Je l'ai fait se déshabiller et revêtir sa petite tenue - jolie n'est-ce pas? - tout en continuant de le menacer. Il jouait le jeu, pas très fier, en me disant de faire attention, la détente est sensible. Ensuite je lui ai attaché les poignets et les coudes et je lui ai mis le masque sur les yeux. Toujours à fond, il geignait, me demandait de le laisser partir. Je lui ai dit de se taire et s'il le fallait je le bâillonnerais. Non, pas ça, s'il vous plaît, pas de bâillon. Alors je lui ai enfoncé ma petite culotte de la veille dans la bouche et un peu de scotch par dessus - il adore être bâillonné - et je l'ai conduit jusque dans l'entrée où j'ai fini de lui attacher les jambes avant de l'enfermer dans le placard. Ou presque. Je ne suis pas si méchante: il l'a eue sa petite gâterie, conclut-elle.

Laurence l'écoutait bouche bée. Pour elle, c'était digne d'un roman ou d'un film.

- Ben ça! J'étais loin d'imaginer que... enfin... ça, quoi!

- J'espère bien! Ça m'ennuierait que tout le monde soit au courant de mes petites fantaisies.

Malgré tout, elle venait d'en raconter beaucoup à quelqu'un qu'elle connaissait à peine depuis 3 mois et de loin. Mais assez fière de ça.

- Les vôtres ou les siennes?

Julie hésita une seconde et répondit en souriant:

- Mmmm... les nôtres, je crois.

- Ça a commencé comment?

- Hé bien, ça a commencé quand j'habitais avec une copine juste après mes études. Elle cachait des menottes dans sa chambre que je lui empruntais parfois pour me faire plaisir toute seule discrètement. Enfin c'est ce que j'ai cru pendant longtemps. Et puis un matin, très tôt, je dormais dans ma chambre, elle m'a réveillée en me tenant les mains et m'a menotté les poignets à la tête de lit. Souriante. Avec une grande douceur. Ce n'était pas un rêve mais je l'avoue j'en avais rêvé souvent. Aussi quand elle m'a bâillonnée avec du tape gris collé sur la bouche, je me suis laissée faire. Ne t'inquiète pas, a-t-elle chuchoté, ça ne sera pas long. Ca l'a été pourtant, un peu, pas trop quand même. Moi, j'attendais pendant ce temps, pas inquiète du tout. Si besoin, je pouvais facilement décoller mon bâillon toute seule et appeler à l'aide. Mais je me trouvais bien. Je n'ai jamais su qui était son invité ce jour-là, juste qu'ils ont pris un pied énorme ensemble. Elle m'a juste dit que c'était quelqu'un de connu et qu'il ne pouvait pas se permettre que ça se sache. Si je voulais, je pourrais l'attacher en échange quand Mickaël serait de passage - on venait de se mettre ensemble. Ce que j'ai fait assez rapidement, je dois dire, avec son total consentement. J'ai découvert qu'en plus des menottes elle disposait de cordes et de foulards. Donc un après-midi je l'ai ligotée sur son lit en leggings noir et t-shirt blanc, les mains dans le dos poignets croisés, les coudes reliés par une corde, genoux et chevilles attachés. Je n'ai pas fait partie des scouts alors c'est elle qui me disait comment faire jusqu'à lui bander les yeux avec un foulard et la bâillonner avec un autre. J'ai fermé les volets de sa chambre et je l'ai laissée là dans le noir. Mickaël est arrivé peu après, j'ai joui comme jamais, plusieurs fois. Quand on a eu fini, il m'a demandé quand ma coloc devait rentrer. J'ai hésité, je lui ai demandé de ne pas faire de bruit et j'ai ouvert la porte de sa chambre pour lui montrer. Comme il était tout nu, il n'a pas réussi à cacher son excitation. J'ai refermé la porte, je l'ai repoussé dans le séjour, je l'ai fait asseoir sur une chaise et je suis retourné dans la chambre de ma coloc chercher les menottes. J'ai pris l'adhésif aussi dans le tiroir et puis je l'ai menotté à la chaise. Il s'est laissé faire mais demandait bêtement qu'est-ce que tu fais? J'ai dû répondre quelque chose comme à ton avis? Puis je l'ai bâillonné avec plusieurs tours de tape tout autour de sa tête. Pour finir, je lui ai scotché les chevilles aux pieds de sa chaise. Et puis je l'ai sucé à genoux entre ses jambes. Très très longtemps...

Elle s'arrêta un instant. Laurence restait interdite.

- Pffffiouoououou! Ça me rend toute chose d'y repenser. Et vous alors?

- Comment ça, moi?

- Pas de coloc?

Laurence réfléchissait presque honteuse d'avouer que ses années de mariage s'étaient déroulées sans beaucoup de fantaisie. S'il fallait résumer de façon peut réjouissante, ça serait quatre ans de mariage et six ans d'ennui. Avant...

- Non, pas de colocation. Malheureusement ou heureusement.

- Ah...

- Est-ce que ça compte la fessée?

- Seulement si vous me dites tout.

- Hé bien, j'étais encore étudiante et célibataire à cette époque. Une femme dans la cinquantaine m'a abordée, très belle, fortunée, souriante, qui me proposait de donner la fessée à son mari. Elle a mis beaucoup d'effort à me convaincre, j'ignore comment j'ai pu accepter mais je l'ai fait. Le jour même je suis allée chez elle si l'on peut dire, un cinq étoile du centre-ville, où son mari attendait habillé d'une robe de princesse en satin rose, maquillé, avec une perruque blonde. Il n'a pas dit un mot. S'est mis en position, penché sur un bureau, jambes écartées. Elle a relevé sa robe. Il portait une culotte en soie. Et m'a demandé de commencer à lui donner la fessée, ce que j'ai fait. Elle me disait d'y aller plus fort aux premiers coups, de ne pas hésiter, assurant qu'il aimait ça. Il recevait sans rien dire, serrait les dents. Puis elle me tendit une sorte de tapette en cuir, quarante centimètres de long, dix de large, pour que je continue. J'ai continué. Il a commencé à pousser des petits gémissements alors elle lui a enfoncé sa culotte dans la bouche en lui criant de se taire. A la fin, elle m'a stoppée d'un simple merci mademoiselle. Je crois qu'il avait joui. Elle m'a donné un peu d'argent soit-disant pour payer le taxi pour rentrer - il y avait cinq fois ce qu'il fallait - et m'a demandé si j'étais disponible la semaine suivante. Je les ai revus quatre fois. La dernière fois, le mari était tout nu sous un manteau de pluie transparent, elle, elle portait une tenue de soubrette. Elle était agenouillée devant le sofa, les mains dans le dos liées avec un foulard.

- Ah vous voyez!

- Que...

- Ligotée!

- Oui, en effet. Je n'y pensais plus. Et en plus elle avait une boule rouge dans la bouche, comme Bruce Willis dans Pulp Fiction,

- Un bâillon-boule

- Un bâillon, oui. Bref, il m'a tendu la tapette puis il a relevé la petite robe de sa femme pour dévoiler ses fesses. Dessus il y avait trois morceaux d'adhésif rouge collés. Il les a pris et s'est bâillonné avec. Ensuite il s'est menotté tout seul, dans le dos, des menottes en fourrure rose qui faisaient un peu gadget, et il s'est mis à genoux à côté d'elle. Je leur ai donné la fessée à tous les deux.

- Et?

- Et rien. Ils ont reçu ce qu'ils attendaient mais après ça, plus de nouvelle.

- Oh! Quel dommage, n'est-ce pas?

Julie en était presque déçue, ça s'entendait dans sa voix.

- Peut-être oui, je sais pas

- Envie de réessayer?

Laurence manqua de rire

- Vous voulez dire avec vous et votre mari?

- Par exemple. Même si je ne suis pas une adepte de la fessée. Être attachée me suffit amplement...

- Malheureusement, je ne suis pas sûre de pouvoir le faire aussi bien que ce que j'ai vu ce matin. Toutes ces cordes, tous ces noeuds, ça a l'air si compliqué. Est-ce que ça fait mal?

- Si je vous dis que non, est-ce que vous me croirez sur parole? Entre nous, le mieux serait de...

Le mieux serait d'expérimenter la chose, c'est ce qui ressortit de leur conversation. Il était facile pour Laurence d'imaginer se faire attacher par sa voisine, un moment doux et sensuel, peut-être un bandeau sur les yeux, d'inverser les rôles. Quant à son mari, MhmmMMmm...

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Utten
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Re: Voisins vigilants

Message par Utten »

(...)

Vendredi. Comme convenu avec Julie. Elle avait dit un peu avant 18h, la bonne heure, le vendredi Mickaël finit plus tôt, il devrait être là. Il était 17h48, ça devait être bon, n'est-ce pas?

Toute la semaine Laurence s'était demandé quoi porter, une tenue trop sexy ne conviendrait pas aux jeux de rôle de ses voisins se disait-elle, mais pour le peu qu'elle en avait vu, elle se trompait peut-être. Et sans aucun détail sur ce qui allait se passer - Julie lui avait seulement dit de ne pas s'inquiéter et donné un signe d'alerte valable pour tous les trois - pas très simple de choisir.

Elle avait donc opté pour une jupe mi-longue en velours marron, boutonnée de la taille jusqu'aux mollets, et d'un pull blanc moulant. Ainsi sa poitrine était bien mise en avant sans qu'elle attire l'oeil dans la rue. Dessous elle avait quand même enfilé de la lingerie, string beige presque transparent, porte jarretelle, bas foncés et un push-up, sans oublier ses plus hauts talons.

Étrange quand même que personne ne vienne lui ouvrir. Deuxième coup de sonnette, troisième. Toc-toc sur la porte. Bizarre. Pourtant elle avait aperçu Julie rapidement dans l'après-midi par sa fenêtre et la porte du garage n'était pas complètement fermée. Julie n'était définitivement pas le genre à réparer un moteur ou découper du bois mais il n'était pas impossible qu'elle soit dans le garage et ne l'entende pas. Elle s'en approcha donc, hésitante, remarquant que la voiture de Mickaël n'était pas là, et en appelant tout doucement: Julie? Il y a quelqu'un?

La seule réponse fut un bruit sourd suivi d'un son étouffé, comme MMmmm. Laurence s’avança donc et le temps que ses yeux s'habituent à l'obscurité du garage...

- Julie! Oh bon sang!

Julie se trouvait au fond du garage, assise par terre contre un établi assez imposant, bâillonnée et complètement ligotée avec de l'adhésif transparent. Elle portait un long imperméable in vinyle rouge fermé de haut en bas jusqu'à ses bottes en cuir froissé, noires les bottes, la ceinture à la taille serrée bien trop fort, la capuche remontée et refermée par son cordon. Les mains dans le dos, très certainement attachées ou menottées, elle était entourée de scotch disposé en larges bandes et incapable de bouger: au-dessus et en-dessous de la poitrine, à la taille en plus de la ceinture, tout en haut des cuisses, juste au-dessus des genoux, une bande à hauteur des mollets qui retenait aussi bien le haut de ses bottes que le bas de son imper et bien sûr les chevilles. Sans oublier plusieurs tours du même adhésif sur sa bouche qui recouvraient un bandana jaune noué en travers de ses lèvres.

Affolée, Laurence se rua sur sa voisine et s'agenouilla à côté d'elle

- C'est moi! Ne vous inquiétez pas, je vais vous détacher, juste une seconde.

Mais par où commencer? Reprendre son calme, ne pas paniquer, réfléchir avant de paniquer. Pas si simple. Instinctivement, elle se mit à inspecter Julie, tâcher de comprendre comment elle était ligotée, et découvrit vite que ses poignets étaient solidement attachés dans son dos, toujours avec ce scotch enroulé plusieurs fois autour et par dessus des gants de ménage en caoutchouc jaune. Une telle épaisseur de scotch qu'il lui faudrait quelque chose pour la couper. Le bâillon peut-être alors? Malheureusement non : trop serré celui-là, ses doigts seuls n'y suffiraient pas.

- MMmmphphphfffff...

Julie les yeux écarquillés essayait de dire quelque chose.

- Je... Il me faut quelque chose qui...

Désespérée, Laurence venait de réaliser qu'elle était au meilleur endroit pour trouver des outils et releva la tête mais l'établi était vide, mince, tout était trop bien rangé ici. Elle tourna la tête vers le mur et se redressa. Là, dans les étagères! où elle commença à chercher.

Derrière, sa voisine continuait de gémir, de plus en plus fort.

- MMmmm... MMMMfff

C'est à ce moment qu'elle sentit un bras l'agripper à la taille fermement. Elle prit peur, prête à crier, mais avant que le moindre son n'en sorte une main fut plaquée sur sa bouche. Elle commença à se débattre et sentit l'étreinte se resserrer jusqu'à en être soulevée. De toute évidence, c'était un homme et un costaud, plus grand que le mari de Julie d'au moins une tête. Une voix retentit alors:

- Qu'est-ce qui se passe ici?

Une voix de femme. L'homme fit demi-tour en portant Laurence. Brunette, cheveux tirés en arrière, une minuscule queue de cheval, taille moyenne, les tempes rasées, habillée d'un leggings noir, de sneakers et d'un sweat vert foncé marqué UCLA. Aucune chance qu'elle ait étudié à UCLA. De plus, elle avait un foulard rouge noué sur le visage, comme les bandits dans les westerns.

- La porte du garage, vite, referme-la!

Ce qu'elle fit aussitôt:

- Mais c'est qui celle-là?

- Sais pas. Je l'ai trouvée là. Qu'est-ce qu'on en fait?

Elle lança un simple regard vers Julie, c'est là qu'elle trouva:

- Je sais. Amène-la dans le séjour.

A nouveau Laurence fut soulevée comme une crêpe et amenée ainsi dans la maison apercevant furtivement la tête de l'homme. Tout ce qu'elle put voir est qu'il portait un tour de cou de moto, le genre de machin noir qui remonte jusque sur le nez, et les cheveux ultra-courts. Inutile de continuer à se débattre, ça elle l'avait compris. C'est peut-être pour ça qu'il relâcha son étreinte.

- Toi tu ne bouges pas

Là-dessus, la brunette réapparu en laissant tomber un long sac de sport à terre, taille XXL, d'où sortaient quelques bouts de corde blanche.

- Qu'e... ?

- Vas-y, commence à fouiller. J'ai trouvé tout ce qu'il faut là-dedans pour l'attacher.

Laurence tétanisée ouvrit juste la bouche pour protester mais se ravisa aussitôt.

- Sûre?

- Vas-y, je m'occupe d'elle. Elle va rester tranquille, n'est-ce pas ma jolie?

Laurence se contenta d'opiner de la tête. De toute façon, elle se sentait incapable de prononcer le moindre mot sans bafouiller.

- Allez, tourne-toi et mets les mains dans le dos.

Hésitante, elle mit ses mains derrière elle, vite empoignées par la brunette armée d'une corde qui lui croisa les poignets et commença à les lier, trois tours, quatre puis quelques autres, croisés et enfin serrés fortement. Ça faisait longtemps, très longtemps même qu'elle n'avait pas été ligotée - elle n'en avait pas parlé à Julie - elle avait presque oublié ce que ça faisait. Se sentir impuissante, à la merci de quelqu'un d'autre. Et ça ne faisait que commencer.

Une autre corde fut passée à ses avant-bras, assez haut, et plusieurs tours effectués avant d'être enroulée tout autour de son ventre trois fois au moins. Les bras collés contre le dos et les épaules tordues, voilà qui la réduisait un peu plus à l'impuissance. Puis on compléta son ligotage par quelques tours de corde sur la poitrine, au-dessus et au-dessous des seins, presque écrabouillée tellement c'était serré. Chaque tour de corde était fixé dans son dos entre les épaules et pour terminer la brunette en noua les deux extrémités de chaque côté, sous les aisselles, écrasant un petit peu plus la poitrine de la pauvre Laurence.

Celle-ci soufflait et gémissait tout bas, retenant ses larmes.

- Ne t'inquiète pas ma jolie, on ne te veut aucun mal. On va juste vous garder au chaud toi et ta copine.

- Julie?

- Oui, Julie. Le temps de fouiller la maison tranquillement. Maintenant assieds-toi par là sur le canapé.

Laurence obtempéra sans discuter et parvint à trouver pour quelques secondes une position pas trop inconfortable, juste quelques secondes, le temps pour l'autre de s'agenouiller devant elle et de lui attraper les pieds. Elle se retrouva vite chevilles croisées et ligotées aussi solidement que ses poignets - fichtre, elle serrait fort - et bientôt la jupe relevée pour qu'elle puisse lui attacher les genoux. Un instant elle avait craint de se retrouver exposée la petite culotte en évidence.

- Voilà. Tu restes calme et tout ira bien, ok?

Elle opina de la tête à nouveau sans un mot, sans bouger, et se retrouva seule. Les deux cambrioleurs vaquaient à leurs occupations - fouiller toutes les pièces de la maison en commençant par le rez-de-chaussée. Le temps qu'elle se fasse ligoter l'homme se trouvait dans le bureau au bout du couloir. On ne l'entendait pas. Sa complice partit dans la cuisine. Laurence entendait les portes de placard ouvertes puis refermées pendant qu'elle se tortillait en essayant de desserrer ses liens. En vain en ce qui concernait ses jambes. A peine pour le reste: la poitrine et les bras, les noeuds étaient trop solides, ça ne bougeait pas. Par contre, du bout des doigts elle arrivait à gratter les cordes et gardait espoir de se libérer avec du temps. Du temps et de la discrétion.

L'homme venait d'apparaître là dans le salon. Par réflexe elle s'était figée et avait baissé les yeux si bien qu'il l'ignora et continua jusqu'à l'entrée de la cuisine.

- Alors?

Ils se mirent à parler si bas qu'elle n'entendit pas la suite, tâchant de rester le plus immobile possible, risquant un regard vers eux. Ca parlait d'elle, sûr et certain, et de Julie aussi. L'un pointait le pouce en direction du garage, l'autre désignait le sofa du menton. Laurence fit semblant de n'avoir rien remarqué, les yeux baissés. Lorsqu'elle les releva, l'homme avait disparut et la brunette s'approchait, un torchon à carreaux dans chaque main.

- S'il vous plaît, non. Qu'est-ce qui se passe?

Elle avait commencé à en plier un par la diagonale pour y faire un gros noeud par le milieu.

- Chuttttt... On ne vous veut aucun mal: je vais juste vous bâillonner.

- Non, s'il vous plaît. Je reste tranquille, je ne dirai pas un mot, promis.

- Chhhhh... Bien sûr. C'est juste au cas où.

Glissé entre ses lèvres, le noeud enfoncé dans sa bouche, Laurence se retrouve bâillonnée sans qu'elle puisse rien y faire, doublement même puisque qu'aussitôt le deuxième torchon plié en une large bande est appliqué par dessus le premier. Elle sentait monter une vague d'émotion tellement elle se était impuissante, se retenant de pleurer ou gémir, de toute façon le bâillon aurait étouffé ses plaintes.

Après quelques secondes, sa ligoteuse s'étant écartée, elle essaya de reprendre une position de repos dans le canapé. C'est alors que l'homme revint qui transportait Julie sur son épaule comme un sac de ciment et qu'il déposa à côté d'elle sur le sofa, délicatement il fallait le reconnaître. A priori rien n'avait changé: Julie restait toute attachée, scotchée de bas en haut dans son imper rouge, doublement bâillonnée elle aussi même si Laurence préférait sentir le tissu des torchons plutôt que l'adhésif collé sur sa peau. Comme elle était calme!

- Mmmgrrmgn... Ggnmfrrg...

- Mpffffgnnnhhh...

Impossible de se parler. Laurence aurait tant voulu qu'on la réconforte, juste un mot. Les bâillons étaient trop efficaces, trop bien faits. Et puis le garde-chiourme était encore là et sa complice pas loin:

- Stop vous deux! Encore un bruit et je...

- Du calme, du calme. Je suis sûre qu'elles vont se calmer.

- Elles ont intérêt. Sinon...

- Il y a un grand sac en toile de juste sous l'escalier. On met celle-là dedans - elle pointait Julie du doigt - et on l'enferme dans le placard à balais.

- C'est ça. Et l'autre, dans le coffre de toit qui traîne dans le garage.

Ensemble Julie et Laurence commencèrent alors à gémir, effrayées, et à secouer la tête. Par moment leur regard se croisait, plein d'inquiétude, sans qu'on sache si l'une préférait le sort de l'autre ou la plaignait. Au deux l'on promettait d'être enfermée dans le noir et probablement pour un long moment. Aussi après quelques secondes elles se calmèrent, naturellement, sans qu'on les menace plus et quand le silence fut fait elles se retrouvèrent seules à nouveau: la fouille minutieuse de la maison se poursuivait.

L'un des deux cambrioleurs repassait par moments, l'air de vérifier que les captives restaient bien sages, ce qu'elles faisaient globalement. Laurence pourtant continuait de se tortiller dans ses liens autant pour se mettre plus à l'aise que pour essayer de les desserrer. Tentatives vouées à l'échec à son grand désespoir. Julie quant à elle semblait un peu plus résignée: à chaque mouvement l'adhésif qui l'attachait émettait des crraacc! qui allaient vite attirer l'attention. Elle s'était rapidement reposée sur l'accoudoir du canapé sans plus bouger ou très peu. L'une comme l'autre se trémoussait de temps en temps et laissait passer une plainte étouffée par le bâillon.

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Utten
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Re: Voisins vigilants

Message par Utten »

(...)

Après plus d'une heure, ces plaintes se firent de plus en plus fréquentes, surtout du côté de Julie qui se réveilla soudain alors que la brunette passait par là.

- MMMmmmm! MMmfff!!

- Un problème, ma jolie?

- Mmmphphphmmm!

- Quoi? Quoi? Qu'est-ce que tu veux que je comprenne avec ton bâillon?

Mais elle continuait d'appeler plaintivement. L'autre s'approcha.

- Ok, Ok. Écoute: je te l'enlève si tu promets de ne pas crier.

Julie hocha la tête. La brunette s'approcha encore et commença à décoller l'adhésif sans grande délicatesse avant de le chiffonner et de le jeter par terre. Puis elle fit glisser le bandana de sa bouche.

- Bon, quoi?

- J'ai besoin de... Il faut que j'aille aux toilettes. S'il vous plaît.

- Oh, bon sang. D'accord. Attends un peu.

Elle semblait décontenancée. C'était tellement imprévu et sûrement pas prévu dans son manuel du cambriolage parfait qu'elle replaça le bandana entre les lèvres de Julie et quitta la pièce.

Ils revinrent à deux, elle et son complice. Celui-ci tenait un couteau à la main. La brunette mit Julie debout; son acolyte entreprit de couper une à une les bandes d'adhésif qui la ligotaient, du haut vers le bas, sans prendre la peine de les décoller, avant d'ouvrir l'imper et de l'enlever d'un bloc. En dessous, Julie ne portait que le minimum: une culotte blanche et brillante qui remontait très haut sur les hanches, et une brassière assortie qui mettait très en valeur sa poitrine. Elle se retrouva ainsi debout, le bandana dans la bouche, en petite tenue, avec ses bottes et les gants de ménage.

A son retour de la salle de bain toujours tenue par le bras, elle fut jetée sur le sofa. Elle avait encore le bâillon dans la bouche mais les gants avaient disparu.

- Et maintenant? Tu as trouvé ce qu'il te fallait?

- Oui, c'est bon. Je l'ai.

- Génial. Et ces deux-là, qu'est-ce qu'on en fait?

- On les laisse attachées. Comme ça on peut partir tranquille et quelqu'un finira bien par les trouver là. Le mari.

- D'accord. Je...

- Non, attends. Là-haut dans la chambre: je voudrais pas qu'un voisin les voie par la fenêtre, ça nous laissera plus de temps.

La brunette se pencha alors pour ramasser le sac à malice de Julie d'où dépassait une quantité importante de cordes. Et bien plus: ça, Julie le savait et redoutait un peu le moment où elle risquait de trouver les bâillons de toute sorte, les sangles et tout ce qui pouvait servir à l'attacher. Ça se lisait sur son visage.

- Allez ma belle, viens avec moi

Sans résistance elle se leva et se laissa emmener à l'étage. Laurence se retrouva seule avec l'homme.

- A toi maintenant.

En le voyant s'approcher, elle s'imagina chargée sur son épaule comme il l'avait fait avec Julie et se débattit légèrement avant même qu'il ne la touche.

- Quoi? Qu'est-ce qu'il y a?

- MMmmpgggffggmmm!

- C'est quoi ça? Salle de bain toi aussi?

Laurence secoua la tête.

- Mmmphphphmmm!

Il s'assit alors près d'elle pour défaire le bâillon, le premier puis le second.


- J'ai soif. Est-ce que je peux avoir un peu d'eau s'il vous plaît?

- Ah! c'est ça. Bouge pas.

Il la fit boire quelques gorgées d'eau à la bouteille, plein d'attentions, après quoi il posa la bouteille sur le côté et commença à lui délier les chevilles.

- Merci

- Pas de blague, hein? Je te détache seulement les jambes, ok?

- Oui, oui.

Puis il releva sa jupe pour pouvoir lui détacher les genoux, la fit se mettre debout et déboutonna la jupe qui tomba aux pieds de Laurence. Elle prit peur mais celui-là semblait nettement moins agressif que sa complice, quelque chose dans la voix le lui disait, les mots qu'il utilisait aussi.

- Allez, avance. En haut.

Obéissante, Laurence avança lentement. Elle connaissait peu ou pas la maison mais l'étage: il lui suffisait d'emprunter l'escalier. Marcher les bras et la poitrine attachés la faisait se sentir humiliée d'autant plus qu'elle sentait le regard du cambrioleur derrière elle posé sur son string et ses jambes. Mine de rien, elle se réjouissait d'avoir enfilé une culotte, l'idée de ne pas en porter lui ayant traversé l'esprit avant de venir. A mi-chemin dans l'escalier elle regretta d'avoir mis des talons si hauts: si seulement elle avait imaginé un instant déambuler ainsi ligotée. Non, tout ça n'était pas prévisible...

Julie se trouvait dans la première chambre à l'étage, une pièce vaste et lumineuse, assise au bord du lit. Plus de botte, juste ses sous-vêtements. Elle avait les poignets attachés devant elle avec une corde blanche, les genoux aussi et la brunette finissait de lui lier les chevilles avec le plus grand soin. Elle ne prêta même pas attention à Laurence, trop occupée à terminer son ouvrage, saisissant les poignets de Julie pour les fixer d'un solide noeud à la corde en travers de ses genoux. Cela fait, elle fit basculer Julie sur le côté, sur le lit, pliée en deux, sans qu'elle dise un mot comme résignée.

- Joli travail, ma chérie!

- Merci. Au moins elle ne pourra pas s'échapper de si tôt. Quant à l'autre...

Elle parut réfléchir une seconde et improvisa:

- Allonge-la sur le lit, sur le ventre. Je vais m'en occuper.

Ce qu'il fit immédiatement. Laurence de moins en moins sereine se sentait plus sac de marchandise que victime; plus que s'allonger, celle-ci tomba maladroitement la tête sur l'oreiller près de Julie prostrée avant de se sentir tirée vers le bas du lit par les pieds. On lui attacha les chevilles puis les genoux et aussi les cuisses, serrant les cordes bien plus que nécessaire. A son avis. Ligotée de la sorte que pouvait-elle faire? Attendre que Mickaël soit de retour? Appeler au secours peut-être en espérant qu'un voisin ou un passant les entende?

Ses maigres espoirs s'envolèrent très vite alors qu'elle pensait encore à ses liens, les yeux à moitié fermés lorsqu'on lui enfonça une boule en caoutchouc dans la bouche. Fichtre! rien qu'une seconde d'inattention et trop vite pour résister, elle se retrouva bâillonnée, Julie avait appelé ça un bâillon-boule, elle s'en rappelait, recouvert d'un morceau de cuir ou de plastique qui lui recouvrait toute la bouche jusqu'au nez et attaché sur sa nuque avec une sangle.

- MMMMmmmmm...

- Oui, je sais, je sais... Mais tu restes sage, hein, sinon je serre un peu plus, d'accord?

Bien sûr la question n'attendait pas de réponse. Il s'agissait plutôt d'une menace qui fit l'effet escompté. Malgré ce bâillon affreux, sa bouche remplie de caoutchouc et la sangle déjà très serrée, Laurence cessa de se plaindre aussitôt. C'est alors qu'elle sentit ses pieds relevés, tirés vers ses fesses et finalement attachés à ses poignets. Peu avant, elle s'était dit 'Pauvre Julie' mais à présent elle n'en était plus très sûre. Ficelée comme un dindon, c'est à cela qu'elle pensait. Et chacun de ses mouvements tirait à la fois sur ses bras et ses jambes. Et pourtant...

Tournant la tête de côté, elle pouvait voir Julie très calme, immobile, qui baissait les yeux pendant qu'au bout du lit quelqu'un déroulait de l'adhésif. Pas besoin d'être experte en ligotage pour reconnaître ce bruit. Une main surgit alors, celle de la femme, pour enfoncer ce qui ressemblait à une petite culotte dans la bouche de Julie en lui arrachant des plaintes vite étouffées par le tissu. Julie se trémoussa en essayant de résister un instant mais ne put pas grand chose et se retrouva bientôt bâillonnée, la culotte dans la bouche et quatre morceaux de tape gris collés en travers. Laurence espérait seulement que celle-ci était propre.

Un bruit de moteur se fit alors entendre à l'extérieur, une voiture qui se garait puis une portière qui claquait. Julie ouvrit grand les yeux: elle avait reconnu la voiture de son mari. Les deux cambrioleurs se figèrent d'un coup avant de s'adresser des signes. Laurence fut basculée à son tour sur le côté.

- Chérie! C'est moi!

La voix venait d'en bas. Mickaël venait de rentrer et s'arrêta tout de suite en découvrant dans le salon des vêtements éparpillés au milieu des morceaux de scotch chiffonnées.

- Mais... Chérie? Tu es où?

Pour seule réponse, il entendit une porte de placard claquer à l'étage sans imaginer un seul instant qu'il s'agissait d'un piège pour l'attirer là-haut. Il monta donc et arriva dans la chambre, chaussettes, jeans et t-shirt blanc, pour découvrir son épouse et Laurence ligotées et bâillonnées face à face sur le lit, quasiment nues.

- Ju...

La brunette s'était mise dans un coin au plus loin pendant que son acolyte attendait derrière la porte. Plus grand et plus costaud que Mickaël, il lui sauta dessus et le maîtrisa rapidement en le poussant contre le mur et en lui tenant les bras dans le dos.

- Du calme, du calme. Laisse-toi faire ou je m'en prends aux filles.

Devant la menace ou l'évidence, il cessa de s'agiter: il venait de réaliser que son assaillant n'était pas seul, sa complice s'approchant une corde à la main en tirant une chaise. Bien malgré lui on le fit s'y asseoir, les mains placées derrière le dossier, et aussitôt il sentit un noeud coulant se refermer sur ses poignets et lui mordre la peau. Il suffit de quelques tours et d'un dernier noeud entre les poignets pour le rendre tout ce qu'il y a de plus docile.

- Serre-bien ma chérie, je me méfie de celui-là

- Ne t'inquiète pas: s'il le faut je lui attacherai même les doigts de pied

- Fais-toi plaisir... Bon sang, mais qu'est-ce qu'ils fichent avec tous ces trucs là, des cordes, des sangles, de l'adhésif?

Mickaël tourna la tête légèrement et entrouvrit la bouche prêt à répondre mais resta finalement silencieux. Toute explication n'aurait fait qu'aggraver la situation. L'autre terminait de serrer une corde à hauteur de sa poitrine qui lui passait sous les aisselles, le collant contre le dossier de la chaise. Cette femme-là en avait ligoté plus d'un, se disait-il alors qu'elle continuait. Pieds joints, chevilles attachées, puis les genoux, il serrait les dents. Bientôt, une énième corde fut passée en travers de ses cuisses et sous l'assise. Elle termina par le bout de corde qui pendait entre ses poignets, suffisamment long pour être relié à ses chevilles ce qui empêcherait Mickaël de trop agiter ses jambes. A moins qu'un noeud ne se défasse mais ça malheureusement il en doutait. Pauvre de lui.

- C'est bon? Tu as fini?

- Presque.

- Quoi? C'est bon là, non? Il est grand temps qu'on y aille...

- Bien sûr. Et on va le laisser libre de crier pour appeler les voisins?

- Mmmm... Ouais. Tiens, bâillonne-le

Leur duo fonctionnait à merveille. Il avait récupéré le premier rouleau d'adhésif qu'il avait trouvé, celui-la était orange et tout lisse, elle l'avait attrapé au vol et commençait à le dérouler en souriant face à Mickaël.

- Allez mon biquet, c'est presque terminé

- S'il vous plaît, non, ce n'est pas la peiMMMMMmmmghghghMMMmm...

On l'avait pas beaucoup entendu le petit mari depuis son arrivée et ça n'allait pas commencer maintenant. Une première longueur d'adhésif collée sur sa bouche le fit taire. Enroulée plus de cinq fois par dessus et tout autour de la tête, elle le réduisit au silence, ses plaintes complètement étouffées. La brunette avait pris soin de l'appliquer pour qu'il reste le plus lisse possible et qu'il recouvre tout le bas de son visage avant de le couper d'un coup de dent.

En d'autres circonstances, Mickaël aurait pu apprécier: il se souvenait de beaucoup de moments plus intimes où il avait pu sentir les lèvres de son épouse ou d'une autre l'embrasser par dessus un tel bâillon juste pour lui laisser le goût de la frustration.

Lorsqu'il sortit de ses pensées, les deux intrus s'apprêtaient à s'en aller sans un mot. Hé quoi! Il s'attendait à ce qu'on lui dise au revoir? Mais juste avant ils revinrent ensemble vers les deux captives, chacun un large foulard en main, pour leur bander les yeux. Ça n'allait donc jamais s'arrêter? Il évita de justesse la bandeau, l'homme semblait pressé de partir, puis ils sortirent de la chambre. Leurs pas dans l'escalier, quelques murmures puis la porte d'entrée qui claquaient: Mickaël les imaginait très bien partir tranquillement dans la rue sans personne pour les arrêter.

Il commença alors à se débattre fortement, tirant de tout bord pour chercher le point faible dans ses liens. Les MMmmmffff fusaient sans qu'il s'en rende compte. Sur le lit, Laurence et Julie s'agitaient également, moins fort. Les poignets se tordaient, les corps se tournaient à droite à gauche. Laurence peu habituée au bâillon-boule laissait échapper grognements et plaintes, la mâchoire distendue et la bouche remplie de salive. Julie parvint presque à se redresser en posant ses pieds au sol mais hésita et se laissa retomber sur le lit jugeant qu'elle risquait moins de se blesser là.

Les efforts diminuèrent de chaque côté sans pour autant faire silence complet. Chacun misait sur l'autre qui parviendrait à se détacher. La lumière du jour diminuait rapidement. Quelques miaulements désespérés par-ci par-là, un peu d'énervement.

Laurence avait imaginé beaucoup de chose au cours de la semaine mais rien qui ressemblait à un vrai cambriolage dans un lotissement tranquille. Mickaël en soubrette leur servant le thé à elle et à Julie par exemple ou bien le couple à genoux, les fesses à l'air et menottés aux barreaux du lit pour recevoir le martinet peut-être. Pas d'être saucissonnée de la sorte. Et bâillonnée.

A côté d'elle, ça remuait un peu. Ultime effort de Julie pour se détacher peut-être. On l'avait attachée les mains devant, c'est elle qui avait le plus de chance de se libérer. Puis ça devint plus précis: le matelas bougeait. Est-ce qu'elle était tombée?

Son mari lança des MMmmmm. Laurence crut entendre l'escalier craquer. Elle sentit des doigts sur sa nuque, la sangle du bâillon défaite et enfin la boule sortie de sa bouche.

- Ahhh, merci

- Alors, ça vous a plu?

- Julie, c'est vous?

Elle lui ôta le bandeau des yeux. C'était en effet Julie.

- Je vais vous détacher, ne bougez pas. C'était bien, n'est-ce pas?

- Comment est-ce... Les voleurs, il faut...

- Ne vous inquiétez pas. Tout va bien. Ah, mince! Qu'est-ce qu'elle a serré!

- Attendez, vous voulez dire que...

- Bien sûr! C'était une mise en scène, un jeu. C'est bien ce que nous avions dit, non?

- Mais je...

- Oh, non. Vous y avez cru? C'était pour rire, c'est même Alexandra qui vient de me détacher!

- Alexandra?

- Une amie, une très bonne amie. Très discrète. Ne vous inquiétez pas. Tout ça restera entre nous.

Julie termina de libérer Laurence, soulagée à tous les niveaux, un peu bête de n'avoir pas compris que le jeu de rôle commençait sans qu'on donne un top départ.

- Quant à toi mon petit chéri, tu vas attendre un peu? d'accord?

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Mad Hatter
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Ce que je déteste : Le manque de respect envers autrui, les bettraves, les chiens quand ils veulent jouer avec les cyclistes ;p
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Re: Voisins vigilants

Message par Mad Hatter »

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J'ai bien aimé l'image de la crêpe.
De l'Ordre nait le Chaos.
Ou est-ce l'inverse ?
Jervis Tetch dans L'asile d'Arkham


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les synonymes de fou sont intéressants Image

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