La noble et le cordier : le trésor des ruines de Sakat

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Romrocky
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Re: La noble et le cordier : le trésor des ruines de Sakat

Message par Romrocky »

Chapitre 10 : Le trésor des ruines de Sakat

Le vent soufflait, emportant quelque peu le sable du désert. Les ruines d'une ville à moitié avalée par le sable s'étendait devant eux en contre bas.
- Nous y voila... affirma Riva. C'est exactement comme les descriptions qu'en font mes livres ! C'est magnifique !
Le groupe admirait le paysage qui s'offrait à eux. Ezval consulta Silence du regard. Celui-ci hocha la tête, comme pour approuver une question posée implicitement. Silence connaissait le désert et ses légendes. Il savait que les ruines de Sakat n'étaient pas réputées pour être accueillantes pour les touristes.
- On va continuer à pied à partir d'ici, annonça Ezval. On ne sait pas ce qui nous attend dans ces ruines, il faut être prudent.
Tout le monde descendit alors de cheval. Juste avant de partir, le cordier s'approcha de Riva.
- Je te tiendrai par les rênes, toi aussi, dit-il en détachant l'une des cordes à sa ceinture.
- Tu penses toujours que je vais essayer de vous doubler lorsque le trésor sera à portée de main ? Lui demanda-t-elle sans vraiment attendre de réponse de sa part.
Effectivement, il ne répondit rien. La réponse était évidente. Le reste du groupe se contentait d'observer.
Rivanon se résolut et retira sa cape. Il la prit par les épaules pour la mettre dos à lui, puis joignit ses poignets d'une main, tenant la corde dans l'autre.
Les mains liées furent ensuite plaquées dans le dos de la jeune noble avec la même corde qui venait entourer sa taille. Cette dernière sentit le doux frottement du chanvre sur son ventre nu.
Le reste de la corde continuait sur le devant, permettant au cordier de tenir le brin telle une laisse.
Tahira passa derrière et se permit de remettre la cape sur les épaules de Riva une fois son ligotage terminé. Cette dernière la remercia.
- Bien. On est fin prêts, affirma Ezval.

Ils partirent en direction des ruines.
- On sait où l'trouver d'ailleurs, ce foutu trésor ? Demanda Balafre au cours de leur marche.
Rivanon fut interrompue dans ses pensées par le silence qui s'ensuivit, leva la tête et remarqua que toute l'attention était portée sur elle.
- Oh heu... c'est une énigme qui indique l'endroit exact où se trouve le trésor. Je l'ai notée dans mon carnet.
- Alors c'est le moment de nous déchiffrer ton charabia, dit Ezval en sortant ledit carnet.
Il l'ouvrit à une page au hasard, puis tira sur la corde pour amener la captive à marcher près de lui.
- Hmm... fit-elle en examinant la page de son carnet. Non, va quelques pages plus loin. Non, non, tu vas trop loin là. Encore une page... encore une... oui, là !
Elle examina ce qu'elle avait écrit.
- "Raeus, par sa présence, montrera la direction vers la Douh'ât", annonça Riva.
- C'est accueillant... commenta Tahira.
- La Douh'ât ? Répéta Balafre.
- C'est le nom du royaume des morts dans la culture des peuples du désert, expliqua Riva.
- Donc on va vers la mort alors... dit-il.
- Pas nécessairement. Il s'agit bien souvent d'une métaphore dans ce genre de textes, affirma-t-elle.
- Et qui est ce fameux Raeus ? Questionna la duchesse. Un antique roi de Sakat ?
- Non, répondit la prisonnière. En fait, c'est le dieu serpent qui protège le roi des sables. C'est le nom que les gens d'ici utilisent pour désigner leur roi.
Silence regardait la demoiselle qui semblait en savoir long, écoutant attentivement ce qu'elle disait.
- Tes connaissances de notre culture est plutôt approfondie à ce que je vois, remarqua Tahira. Où as-tu appris tout ça ?
Riva s'écarta légèrement d'Ezval pour pouvoir regarder Tahira et lui répondre.
- J'ai collectionné beaucoup de livres que j'ai achetés au marché de mon village. Ce sont souvent des marchands qui reviennent de leur voyage dans le désert et qui rapportent leurs récentes acquisitions.
Le cordier tira un nouvelle fois sur la corde afin de la rapprocher de lui, ce qui ne manqua pas de faire pousser à la prisonnière un petit cri de surprise, ayant senti soudainement la force de traction et ses liens se resserrer un court instant autour de son corps.
- Continue, ordonna-t-il d'un ton plutôt cassant qui ne lui ressemblait guère. C'est quoi la suite ?
- Et bien... Il nous suffit de trouver un endroit marqué de la présence de Raeus et on ne sera plus très loin de trouver l'or, conclut-elle.

Un moment plus tard, ils étaient arrivés aux ruines. Une arche, certainement vestige de la porte d'un ancien mur d'enceinte, les accueillait. À l'intérieur, de multiples colonnes et murs incomplets, détruits par le temps, indiquaient ça et là, la présence d'anciens bâtiments avalés par les sables.
- Il ressemble à quoi, ton dieu serpent ? Demanda Balafre.
- Il est souvent représenté comme un cobra doré qui se dresse, affirma Riva. Je pense qu'il faut plutôt chercher un bâtiment assez grand, un temple. C'est là qu'on aura le plus de chances de trouver des représentations des dieux.
Silence fit un mouvement de tête au groupe, indiquant quelque chose au loin qu'il pointa ensuite du doigt.
- Bien vu, mon vieux, dit Balafre qui se tourna ensuite vers Rivanon. Le gros truc, là-bas. Ça pourrait être ton temple, non ?
- Oui ! S'exclama Riva, affichant un grand sourire. Merci Silence !
Ce dernier lui répondit par un hochement de tète rapide, voulant certainement signifier "de rien".
Le groupe se dirigea ensuite vers ledit temple. Une fois devant la façade, dont les escaliers qui y menaient étaient en grande partie recouverts de sable, ils aperçurent en haut de l'édifice le célèbre cobra dressé, dont la dorure était quelque peu ternie par le sable.
- C'est certainement ici ! S'exclama Riva.
- Bien, commença Ezval. Alors le cobra devrait nous montrer la direction à suivre ?
- Non, répondit-elle. Il est dit dans l'énigme "Par sa présence". Donc je pense que le trésor se trouve à l'intérieur du temple sur lequel Raeus se trouve.
- Je suis de son avis, déclara Tahira. Je pense même que le trésor devrait être en-dessous du temple.
- Pourquoi ça ? Demanda la duchesse.
- La Douh'ât indique le monde des morts ; Le monde souterrain, expliqua-t-elle. Il y a donc de fortes chances que le temple abrite une salle souterraine où se trouverait le trésor.
La duchesse eut un sourire.
- Le désert est finalement plein de poésie, à ce que je vois.
- Et tu n'as encore rien vu...

Les chevaux furent attachés à un pilier, puis ils rentrèrent à l'intérieur du temple, poussant les portes déjà entrouvertes.
- Vous êtes sûrs que ce temple a une entrée souterraine ? Demanda Ezval en contemplant le sol de celui-ci recouvert de sable.
- Certaine, répondit Tahira.
- Moi aussi, dit Riva à son tour.
Ezval regarda également Silence qui semblait également en savoir long. Ce dernier se contenta de hocher la tête.
- Alors autant se mettre au boulot tout de suite, dit Ezval. Essayons déjà de voir si un endroit fait un bruit différent lorsqu'on marche dessus. On ne va pas s'amuser à enlever tout le sable de cette énorme pièce...
Ils tâtonnèrent le sol pendant un long moment, en vain.
La jeune prisonnière, toujours ligotée et tenue en laisse par Ezval, regarda aux alentours, pensant peut-être trouver un indice autre part qu'au sol. Elle regarda au plafond et c'est là qu'elle le vit. Une sculpture en ruines, probablement celle du dieu serpent Raeus, à laquelle il manquait la partie la plus importante pour le reconnaître au premier coup d'œil. Cependant, le corps écaillé ne laissait place à aucun doute. Cette sculpture descendait du plafond au fond du temple, à peu près au milieu, pointant juste devant ce qui semblait être la base d'une sculpture plus grande mais manquante, probablement à l'effigie du dieu cobra.
- Attendez ! Je pense que c'est ici ! Cria-t-elle au groupe.
- Où ? Questionna Ezval.
- Viens, lui dit-elle.
Elle l'emmena, le cordier suivant sa prisonnière, comme si la tenue en laisse tenait à présent en laisse celui qui la tenait.
- Regardez ici.
Le groupe les avait rejoint.
- Y'a rien, ici ! C'est encore que du sable... Dit Balafre.
Rivanon sauta une fois, deux fois, trois fois. Puis ils entendirent un léger grincement, perceptible un court instant.
Le groupe se regarda, quelque peu surpris mais retrouvant espoir. Riva était au milieu de tous et leur souriait, contente que son hypothèse soit correcte.

La demoiselle s'écarta de l'endroit, tandis que Balafre, Silence et Tahira se précipitèrent à terre pour enlever le sable qui recouvrait la trappe. Ezval gardait une main tenant la corde de Riva, et de l'autre, aida ses compagnons à la tâche. Quant à la duchesse, elle se tenait à côté, une main sur les hanches, observant le bois se dévoilant au fur et à mesure que le sable était retiré.
Balafre ouvrit la trappe dès qu'il fut en mesure de le faire, laissant pénétrer la lumière du jour dans cette sombre entrée.
Les compagnons observèrent le passage quelques instants.
- Un peu plus de trois mètres jusqu'en bas, évalua Ezval. La pièce n'est pas très haute contrairement à la taille du temple...
- Y'a du sable au fond, remarqua Balafre.
Ce dernier prit une longue corde qu'il enroula à une colonne en ruine un peu plus loin et la sécurisa.
- Attendez, dit Riva en réfléchissant, observant le fond sablonneux de l'endroit. Je n'aime pas ça...
- Moi non plus, dit Tahira.
Silence, au vu de l'expression de son visage, n'avait, de même, guère l'envie de s'aventurer dans un tel endroit.
Ezval et Éléonor observaient, ne sachant que penser.
- Pourquoi ? Demanda Balafre alors qu'il jetait la corde dans le trou.
- La Douh'ât, c'est aussi le royaume des morts, affirma Riva. Et il est possible que... Oh ! Non attends !
Balafre venait de sauter dans le trou, se laissant glisser rapidement sur la corde, atterrissant sans encombre sur le sable.
- Alors ? Vous v'nez ? Demanda-t-il d'en bas.
Un soupire de soulagement se fit sentir chez tous les membres du groupe restés autour de l'entrée.
- On arrive ! Lança Ezval.
- Je vais rester ici au cas où, annonça la duchesse. S'il y a le moindre problème, appelez-moi.
Sur ces paroles, les compagnons acquiescèrent et descendirent les uns après les autres, sauf Riva et Ezval.
- Ezval... commença Riva. Je ne peux pas descendre comme ça...
Ce dernier la toisa du regard un instant. Puis il se décida à la détacher après lui avoir enlevé sa cape.
- Tu n'as pas intérêt à faire de bêtises ou tu le regretteras, lui dit-il.
- Tu peux me faire confiance, tu sais... Lui dit-elle alors qu'il finissait de détacher la corde de ses poignets.
- Je laisse ça quand même, dit-il.
Le cordier gardait ainsi au poignet une corde servant de laisse, nouée simplement à la taille de la demoiselle, frottant contre la peau de son ventre laissé à l'air libre.
Riva le regarda, comme quelque peu déçue du manque de confiance envers elle.
Elle descendit malgré tout dans la petite salle souterraine sous la surveillance de son ligoteur. Il la suivit dès qu'elle posa le pied à terre.
- Mon pressentiment était fondé, fit remarquer Tahira, penchée sur le sable éclairé par la lumière, montrant dans sa main un fil distendu.
- Un piège ? Demanda Ezval en posant le pied à terre.
- Probablement mortel, compléta Tahira. Le temps a joué pour nous : il n'est plus fonctionnel.
Elle se releva et regarda Balafre.
- Tu as eu de la chance en te précipitant... termina-t-elle.
Balafre haussa les épaules pour toute réponse, ce qui n'étonna personne.

- Bon, il est où ce trésor ? Demanda le cordier qui s'impatientait légèrement.
Silence indiqua du regard une forme rectangulaire qui se distinguait au fond de la pièce, que la lumière venant de la trappe réussissait malgré tout à éclairer.
Ezval aperçut la forme en question.
- Oh ! Merci de nous avoir attendu ! dit-il.
Ils s'approchèrent tous de la forme. Il s'agissait bien d'un coffre. Un coffre de pierre. Balafre et Silence s'attelèrent à soulever le couvercle et à le déposer à côté, sur la tranche, contre la face arrière du coffre.
Tous les yeux se portèrent sur l'intérieur du coffre, des étoiles plein les yeux. Mais ces étoiles s'éteignirent rapidement à leur mauvaise surprise : le coffre était presque vide. Seulement une petite coupe en bronze se trouvait là, marquant de sa forme la fine couche de sable qui gisait tel un tapis au fond du coffre.
Le cordier saisit la coupe, l'air déçu et en colère.
- Seulement une coupe... dit-il. (Il regarda Riva d'un air mauvais.) Tout ça pour ça... Mais c'était évident, finalement... Les pillards sont passés bien avant nous !
Les compagnons avaient tous l'air abattu.

Riva était sceptique. Rien ne pouvait lui faire croire que le trésor avait été pillé.
- Attendez... dit-elle lentement en se penchant, observant l'intérieur du coffre. Je trouve le fond... plutôt haut...
Riva passa sa main, déblaya le sable qui n'avait que très peu d'épaisseur.
- Regardez ! Dit-elle le visage illuminé d'un sourire. C'est un double fond ! J'en suis sûre !
Le groupe la voyait toucher les bords au fond du coffre, essayant de trouver une prise qui lui aurait permis de soulever ledit double fond. Ils étaient sceptiques et ce sentiment se voyait sur leur visage. Rivanon devait certainement agir par désespoir, voyant une solution là où il n'y en avait pas.
- Ils devaient avoir un système... dit-elle en réfléchissant, tout en s'éloignant du coffre de pierre.
Elle se figea soudainement. Ses yeux étaient figés, comme si tout se passait dans sa tête, laissant son corps immobile.
- Riva... commença le cordier en s'approchant d'elle.
Elle l'interrompit avant qu'il n'ait pu continuer.
- Le couvercle était bien facile à soulever...
Elle se rapprocha ensuite du coffre, tournant autour de lui en cherchant quelque chose.
Elle commença alors à pousser avec difficulté le couvercle qui se trouvait contre le coffre, et finit par le faire tomber sur le sol.
- Alors pourquoi il y a ce trou de ce côté du coffre ? Cria-t-elle au groupe.
Tout le monde fut intrigué. Ils se rapprochèrent de l'énigmatique découverte afin de l'observer.
- Ils devaient avoir comme un bâton qui leur permettait de faire levier et soulever le double fond ! Il faut trouver ce bâton. Il doit être solide avant tout.
Tout le groupe commença à chercher dans la pièce quelque chose pouvant y ressembler, retrouvant un peu d'espoir.
Balafre n'avait jeté qu'un regard fugace aux alentours. Ne constatant rien dans la pièce, il sortit la hache qu'il avait dans le dos.
- J'pense que ça devrait l'faire ! C'est du solide ce bois !
- Ah ! Bonne idée mon vieux ! Lança Ezval.
Balafre inséra le manche de sa hache dans le trou de serrure disproportionné et l'enfonça sur une dizaine de centimètres jusqu'à atteindre le fond.
Balafre regarda Ezval, comme s'il attendait son aval, le regard qui s'interrogeait sur l'hypothèse de Riva. Ezval regarda à son tour Riva qui lui rendit son regard. Le suspense était insoutenable et il leur tardait de vérifier l'hypothèse de la jeune fille.
Balafre poussa le manche de son arme vers le bas, faisant ainsi office de levier. Le manche se cala parfaitement dans la partie basse de la serrure, remontant à l'intérieur, et l'on entendit le crissement de la pierre. Tout le monde se précipita pour regarder dans le coffre. Rivanon avait raison : le double fond s'était soulevé. Ezval et Silence attrapèrent le double fond et le soulevèrent pour le déposer à côté du coffre.
- Par la course du soleil, s'exprima Tahira, bouche bée, les yeux obnubilés par ce qu'elle voyait.
Un sourire éclatant apparut sur le visage de Riva.
Tout le monde observa le véritable contenu du coffre. Des centaines de pièces d'or frappées d'un cobra, de face, la gueule ouverte, ainsi que bon nombre de coupes entre autres objets en or massif.
- Ouiii ! J'vous l'avais dit ! S'exclama-t-elle en sautillant en rond, faisant virevolter sa jupe dans tous les sens, entrainant quelque peu le poignet d'Ezval qui tenait la corde.
- Bravo, la belle ! S'exclama Balafre. Tu avais bien raison !
- Merci Balafre, lui dit-elle en se rapprochant du groupe. J'espère que tu voudras bien me faire confiance maintenant, Ezval, lui dit-elle en se tournant vers lui avec un sourire à la fois timide mais joyeux.
On aurait même cru qu'elle lui faisait les yeux doux au vu de son regard.
Il la regarda d'un air neutre un instant, mais il fut rattrapé par un sourire en coin, retenu, qui vint lui parcourir le visage.
- Peut-être, oui... dit-il comme pour la contredire et l'embêter quelque peu.
Elle le regarda d'un air peu convaincu par sa réponse évasive.
- Aller, mettons tout ça dans des sacs, annonça Ezval comme pour changer de sujet. Balafre, tu devrais aller rejoindre Éléonor pour l'aider à monter les sacs avec la corde !
Balafre eut un sourire alors qu'il rangeait sa hache dans son dos. Il opina du chef et remonta vers la sortie.
Le groupe avait prévu plusieurs sacs en tissu qu'ils commencèrent à remplir de leurs trouvailles.

- Et bien ! Quel trésor ! S'exclama la duchesse en réceptionnant le premier sac rempli de pièces d'or.
Les autres sacs ne tardèrent pas à arriver, remplis les uns après les autres et remontés ensuite.
Pas une seule pièce ne fut laissée à l'abandon. Le groupe s'en était assuré. Ils remontèrent alors du souterrain, d'abord Ezval, puis Rivanon, la corde qui la retenait en laisse toujours nouée à sa taille.
Lorsque celle-ci fut près du rebord, Ezval l'aida à remonter en lui prenant la main. Se mettant sur le côté, elle débarrassa quelque peu ses vêtements de la poussière, puis elle se tourna, se mettant dos au cordier, faisant virevolter ses longs cheveux châtain et sa jupe, et croisa les poignets dans le dos.
Le cordier fut intrigué par son mouvement.
- Que fais-tu, Riva ? Lui demanda-t-il.
Elle tourna seulement la tête, le regardant par dessus son épaule.
- Tu ne m'attaches pas ? On est sorti du souterrain. Je me disais que tu serais prêt à me ligoter puisque ce serait le moment parfait pour moi pour m'échapper avec le butin.
Le cordier eut un sourire.
- C'est bien vu, ma belle. C'est bien vu.
Il reprit l'une des cordes de sa ceinture qui avait servi précédemment, et lui ligota de nouveau les poignets, soigneusement présentés dans son dos dénudé.
La corde qui servait de laisse fut ensuite nouée en harnais autour des bras et de la poitrine de la jeune fille. Les cordes l'entravaient peu à peu et Rivanon ne put s'empêcher d'esquisser un sourire, caché du regard de son ligoteur alors qu'elle lui tournait le dos.
Pendant ce temps, Tahira et Silence remontaient à leur tour du souterrain.
- Bien, on a tout le monde ? Demanda le cordier après avoir terminé d'attacher sa prisonnière.
- C'est bon ! Dit Balafre en prenant sur lui l'un des sacs remplis d'or.
La duchesse, Silence et Tahira prirent également chacun un sac, portant ainsi la totalité du butin.
Ils récupérèrent les chevaux en sortant du temple, puis remontèrent en selle une fois sortis des ruines. Ils partirent ensuite sur le chemin du retour, tranquillement, en ménageant leurs chevaux.

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Mad Hatter
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Re: La noble et le cordier : le trésor des ruines de Sakat

Message par Mad Hatter »

Romrocky a écrit : 15 mars 2024, 16:38 Riva continua la conversation interrompue un peu plus tôt.
- Et si des gens sont venus de leur propre chef dans le groupe, vous ne pensez pas que d'autres pourraient être intéressés par ce que vous faites ? Vous pourriez partager votre "art" si on peut l'appeler comme ça.
Elle marqua une pause, réfléchissant, les yeux perdus dans le bleu du ciel sans nuage.
- Je ne sais pas, une taverne comme votre planque, ou bien un genre de cirque itinérant pour pouvoir voyager comme vous le souhaitez... Dans tous les cas, ce serait un travail honnête...
- Ce n'est pas l'imagination qui te manque, dis moi, répondit la duchesse, qui portait de nouveau pantalon et cuissardes, encapuchonnée dans sa cape noire. Mais tes idées ne sont pas mauvaises, bien qu'il faille s'assurer d'avoir un public...
- Il suffirait que l'endroit se trouve près d'une bourgade ou dans une ville. Avec mon statut je pourrais même communiquer l'évènement aux habitants.
- Tu ferais ça... ? Demanda la duchesse.
- Et bien oui ! Vous faites quand même des choses impressionnantes avec vos cordes. Et... je trouve ça aussi très beau...
- C'est de bien beaux compliments que tu nous fais là, ma belle, dit la duchesse avec un grand sourire.
Rivanon ne pouvait le voir, mais le cordier, assis devant elle, le regard perdu vers l'horizon, esquissait un large sourire. Un détail qui n'échappa à aucun autre membre du groupe, alors qu'ils savaient rares ce genre d'expressions sur son visage.
Rivanon était repartie dans ses réflexions.
- Et puis l'argent ! Dit-elle enfin. On va justement chercher un trésor. Donc la question de l'investissement de départ est aussi réglée ! Vous pourriez vous en servir pour acheter une bâtisse avec une vraie scène et tout ce qu'il faut pour commencer...
Ezval, Silence, Balafre, Tahira et Éléonor se regardaient entre eux. De toute évidence, la jeune noble était déterminée à trouver toutes les solutions permettant la réalisation de son projet imaginaire.
Elle reprit :
- S'il y a des charges qui pèsent sur vous, je pourrais voir ce que je peux faire avec mes parents dans les limites de la baronnie. Sinon, il faudra simplement vous faire discret quelques temps comme vous savez très bien le faire...
Silence fit un signe de tête approbateur à Ezval.
- Peut-être que ce n'est pas si bête que ça... dit Ezval. Même s'il est possible que les gens se lassent des spectacles qui deviendraient rapidement redondants.
- Il suffirait de varier, répondit tranquillement Riva tout en réfléchissant. Varier les techniques ou les types de cordes par exemple. Varier les bandeaux, ou bien encore les bâillons !
- C'est qu'elle en a des idées la p'tite ! Ha ha ! S'exclama Balafre en riant.
- Je les trouve plutôt intéressantes, moi, dit Tahira.
- Moi aussi, dit Éléonor. Son idée de varier les contraintes me plaît. Il serait intéressant de pouvoir acheter plus de matériel pour la planque avec l'argent du trésor. Et puis, sans parler du confort !
- Et puis les spectacles de cordes pourraient ne pas être les seules prestations proposées, reprit ensuite Tahira. Je pourrais aussi danser, on pourrait jouer de la musique, fit-elle en envoyant un clin d'œil à Balafre.
- On verra, dit Ezval, pensif. On n'en est pas encore là. Trouvons déjà ce trésor et on verra ensuite ce qu'on en fera.


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Re: La noble et le cordier : le trésor des ruines de Sakat

Message par Romrocky »

Chapitre 11 : Épilogue

Le soleil éclairait de ses rayons rosâtres le sol rocailleux du désert, l'aube se levait. Ils étaient déjà en train de se préparer pour partir après la pause pour la nuit. Les tours de gardes pour surveiller les chevaux et guetter le danger s'étaient passés au mieux.
Le cordier défit les liens des chevilles de la prisonnière, qui l'empêchaient de s'échapper au cours de la nuit. Il lui laissa ceux de ses poignets ainsi que le harnais qui enserrait ses bras et son buste.
Le camp fut rangé en peu de temps et ils furent prêts à repartir, à un détail près. Le cordier finissait d'attacher Tahira.
- Dis moi Ezval, lui demanda-t-elle, quand m'as-tu dit que je ne serai plus aveuglée pour aller dans la planque ?
- Dans quelques semaines, lui dit-il en passant le bandeau devant ses yeux. On te montrera quelques trucs pour être sûr que tu ne sois pas suivie si tu décides d'aller et venir à ta guise.
Il finit de nouer le bandeau derrière la tête de la jeune femme.
- Silence, continua-t-il, tu peux t'occuper de Tahira ?
Ce dernier répondit par un hochement de tête. Il prit la danseuse par le bras et la guida jusqu'à son cheval.
Le cordier se tourna vers Rivanon.
- À toi, ma belle !
Elle eut un léger sourire et pour toute réponse, se tourna pour qu'il puisse bander plus facilement ses yeux de biche.
Ils montèrent à cheval, Riva avec Ezval, Tahira avec Silence, puis la duchesse et Balafre chacun sur leur cheval. Ils partirent ensuite dans la direction de leur grotte aménagée.

Le trajet, au pas, ménageant les chevaux, leur semblait long.
- Combien de temps va-t-on rester à la planque, cette fois-ci ? Demanda Riva.
- Autant de temps qu'il le faudra pour nous reposer, répondit Ezval.
- On partagera le trésor là-bas ?
- Bien sûr. Tu n'as pas confiance en nous ?
- Et bien, puisqu'on a trouvé le trésor, je n'ai plus de monnaie d'échange, remarqua-t-elle. Et je suis ligotée entre vos mains.
- On t'a fait traverser l'désert avec nous quand même, lui fit remarquer Balafre.
- Et on ne t'a fait aucun mal, renchérit Ezval. En plus de ça, tu as remarqué par toi-même que la confiance était quelque chose de très présent et de très important chez nous.
Riva revit en mémoire l'attitude de Meli lorsqu'elle était sur scène, ainsi que la sienne dans la même situation.
- Fais nous confiance, la belle, intervint la duchesse pour rompre le silence qui avait fait place. Ne t'inquiète pas.
Rivanon se résigna et hocha la tête.
- D'accord, je vous fais confiance, finit-elle par dire.
Un moment de silence régna, puis Rivanon, d'humeur curieuse, le rompit.
- Il y aura des... spectacles ? Comme il y a eu ces derniers jours ?
- Bien sûr, répondit la duchesse. On en fait régulièrement.
- Et je pourrais peut-être... enfin...
- Participer ? Termina la duchesse.
- O-Oui, répondit Riva, hésitante, quelque peu rougissante.
- Si tu as un partenaire qui a envie de passer avec toi, oui évidemment. Qu'il soit un partenaire que tu attaches... ou qu'il t'attache.
La duchesse regarda le cordier dans les yeux en faisant trainer les derniers mots de sa phrase et lui fit un clin d'œil. Riva, les yeux bandés, ne put le voir. Néanmoins, elle rougit de plus belle, certainement à l'idée de celui qui la ligoterait.
Encore une fois, il y eut un moment de silence, interrompu uniquement par le bruit du vent soufflant dans la rocaille et les sables.
- D'ailleurs... commença Riva. J'ai remarqué quelque chose de positif...
Les membres du groupe la regardèrent tous, curieux de savoir ce qu'elle allait dire. Même Tahira, les yeux bandés, regardait dans la direction d'où provenait sa voix.
Elle reprit :
- Je n'arrête pas de parler et Ezval ne m'a pas encore bâillonnée...
Elle sourit légèrement alors que les autres rirent légèrement à sa remarque.
- Si tu veux, ça peut s'arranger, lui dit le cordier, le sourire aux lèvres.
- Fais-toi plaisir, bâillonne-moi... lui dit-elle en dévoilant ses dents d'un large sourire.
Il n'en fallut pas plus pour convaincre le cordier qui sortit rapidement une bande de lin de sa sacoche. Il tendit le tissu devant elle juste après avoir enlevé le capuchon de sa tête, découvrant ses longs cheveux châtain. La captive ouvrit la bouche avant même de sentir le tissu lui effleurer les lèvres. Elle la referma lorsqu'elle le sentit entre ses dents et pencha la tête en avant lorsque le cordier le tira vers l'arrière de sa tête. Il écarta quelque peu ses cheveux et le noua fermement à l'arrière de sa nuque.
Le travail terminé, Riva releva la tête et se pencha sur le côté, se blottit contre le cordier, affichant un grand sourire, bien qu'il semblât quelque peu timide.
Ezval sentait son parfum féminin. Il la serra contre lui de son bras libre. Lui aussi, il souriait. Mais il le cachait mieux.
La prisonnière ne dit plus rien de tout le reste du trajet. Son bâillon ne l'empêchait pourtant pas de parler, il était tout au plus, une gêne. Mais elle fit comme si son efficacité était totale en la réduisant au silence.

***

- Tu es sûre que tu ne veux pas rester ? Demandait Tahira.
- Tu aurais ta place avec nous, la belle, renchérit la duchesse.
Venec, qui était à ses côtés, opina du chef.
Ils étaient tous là, dans la clairière de roche du repaire, entourant la demoiselle aux cheveux tressés, portant de nouveau sa robe de velours bordeaux.
- Vous nous avez offert de beaux spectacles avec Ezval, dit Larig, qui enlaçait de son bras droit la taille de Hasina, juste à côté de lui.
- Tu pourrais bientôt concurrencer Méli avec un peu d'entrainement, ajouta cette dernière.
Ultan hocha la tête, tandis que Méli rougit légèrement. Mais elle ajouta à son tour :
- Tu progresses vite, oui. Tu t'es facilement habituée à tes contraintes durant la semaine, reconnut-elle.
- Et on dirait qu'y en a un qui t'aime bien... remarqua Balafre en regardant Ezval.
Celui-ci soutint le regard de Balafre, laissant apparaître un sourire en coin, que ce dernier lui rendit.
Riva jeta un œil à Ezval qui se tenait à ses côtés, faisant également face au reste du groupe.
Silence et le chef restaient un peu en retrait, attendant la réponse de la nouvelle.
- Je suis désolée, dit cette dernière. J'ai... des obligations chez moi. Je ne peux me permettre de rester plus longtemps. Même si...
Elle marqua une pause.
- Je vous remercie pour votre accueil, finit-elle par dire. Ezval ? Dit-elle en se tournant vers lui. On y va ?
Il la regarda.
- Oui, on y va.
Il se tourna vers les autres membres du groupe.
- Je reviens dans quelques semaines. En attendant, amusez-vous avec le butin ! Mais ne dépensez pas trop non plus ! Éléonor, je te laisse faire les quelques aménagements qui te semblent possible avec ce qu'on a. Cet endroit mérite d'être encore un peu plus confortable.
Elle rit alors qu'il finissait de parler en affichant un sourire.
- Compte sur moi ! Lui répondit-elle. Il y aura du boulot pour tout le monde, c'est moi qui vous le dis !
Le cordier se tourna ensuite vers Riva.
- Aller, tu connais la chanson ?
Elle sourit de plus belle, et il lui lia rapidement les poignets avant de lui bander les yeux.
Il la prit par le bras et ils avancèrent tous deux vers la sortie, alors que le soleil se levait petit à petit sur l'immensité du désert.

Ils chevauchèrent d'abord à deux sur un cheval, suivit par le deuxième que le cordier tenait par les rênes. Le reste du voyage, chacun monta son propre cheval. Ils avaient réparti le poids des vivres et de leur part du trésor entre les deux montures.
Les montagnes furent en vue au bout du sixième jour. Puis ce fut le tour de la verdure du nord d'être aperçue le lendemain.
Le village de Riva n'était plus très loin. Ils croisèrent une bâtisse en bordure du village, plutôt grande, légèrement isolée des autres bâtiments. Elle était à vendre.
Alors qu'ils progressaient à l'intérieur du village, la mine de Riva se faisait de plus en plus sombre.
- Est-ce que... tout va bien ? Lui demanda le cordier.
Elle releva vivement la tête pour le regarder, faisant virevolter ses tresses.
- Oui, oui ! Tout va bien...
Elle baissa de nouveau la tête, comme plongée dans ses pensées.
- Je me disais seulement... dit-elle sans finir sa phrase.
Elle releva de nouveau la tête et regarda Ezval, un sourire éclatant sur son visage.
- Attends, je reviens ! Lui lança-t-elle en talonnant son cheval qui partit au petit galop sur le chemin du village.
- Riva ! Attends !
Il talonna également son cheval pour lui emboiter le pas, mais celui-ci n'avait apparemment guère l'envie de fournir plus d'effort.
Riva avait tourné à l'angle, elle était hors de vue.
Le cordier descendit de son cheval, le forçant à avancer plus vite en le prenant par les rênes.
Il suivit le chemin de Riva qui l'amena dans une des rues prises par le marché, où se trouvaient divers étalages.
Il y avait peu de monde, mais assez pour avoir quelques difficultés à repérer la demoiselle fuyante. Mais ce fut de courte durée, car celle-ci approcha, les rênes de son cheval dans une main, l'autre dans le dos.
- Ezval...
- Riva ! Pourquoi tu es partie comme ça ?
- Et bien... je voulais acheter quelque chose.
- Oui ?
Elle sortit sa main de derrière son dos. La surprise du cordier se vit dans ses yeux. Dans la main de Riva se trouvaient des cordes de chanvre.
- Attache-moi, s'il te plaît. Une dernière fois.

***

Ils étaient dans le château en motte, dans la chambre de Rivanon. Celle-ci était ligotée au sol. Le cordier avait utilisé les cordes fraichement achetées.
Les mains liées dans le dos, un harnais enserrant sa poitrine et ses bras, sa robe bordeaux légèrement relevée dévoilant ses chevilles attachées.
Il ne lui avait pas bandé les yeux. Il voulait voir son regard innocent, ses yeux noisette qui d'un côté semblaient implorer sa pitié et d'un autre, semblaient lui demander plus de contraintes, plus de cordes, plus de liens.
- Bâillonnée ? Lui demanda-t-il en lui présentant une bande de lin blanc.
Elle hocha lentement la tête.
- Oui, s'il te plaît... Répondit-elle.
Il prit le temps cette fois. Il lui enfourna une boule de tissu dans la bouche qu'elle garda volontairement le temps qu'il saisisse les tissus nécessaires pour la contraindre à la garder.
Une bande plutôt fine, passée entre ses lèvres, poussa la boule plus à l'intérieur encore, et fut fermement nouée sur sa nuque.
Puis une seconde bande, plus large, lui fut cette fois-ci posée sur les lèvres. Une fois nouée sur sa nuque également, il était impossible à la prisonnière de recracher la boule de tissu qui ne lui laissait pour s'exprimer que des sons étouffés.
Un nouveau lien fut utilisé pour lier ses chevilles à son harnais, la forçant à plier les jambes.
Allongée sur le côté, le visage regardant le plafond, elle ferma les yeux, profitant de chaque instant et de chacune de ses contraintes.
Ezval était là, assis près d'elle. Sa main parcourait sa gorge, la caressant tendrement. Il ne pouvait résister à lui montrer son affection. Elle profitait de ses caresses.
Un moment passa ainsi. Un long moment. Puis elle ouvrit les yeux.
- Hmm...
Elle l'implora de ses yeux, de son regard impuissant.
Il ne comprit pas tout de suite.
- Hmm... Fit-elle une seconde fois en essayant de lever la tête, le menton en avant.
Cette fois, il comprit. Il baissa la première couche de son bâillon, laissant pendre le tissu en-dessous du menton. Il fit ensuite de même avec la seconde bande de lin, plutôt humide. Puis il retira enfin la boule, trempée. Il approcha son visage du sien. Elle ferma les yeux, et il l'embrassa. Passionnément. Cela dura un long, très long moment.

***

Ezval et Riva sortaient du pont qui menait à la palissade entourant le château du baron Carys. Ils se tenaient la main, Riva se tenant à la droite du cordier.
- On a eu de la chance que ton père soit en déplacement ces jours-ci et que ta mère ne nous ait pas plus prêté d'attention. Quant aux gardes...
Elle sourit en entendant le début de sa phrase.
- Ils ont l'air de bien t'aimer... termina-t-il.
- Les yeux doux, répondit-elle. Ça marche à chaque fois... Et puis ils me connaissent depuis que je suis toute petite, ils savent que je ne fais pas rentrer n'importe qui...
Pendant quelques instants, il n'y avait plus que le brouhaha du marché qui se tenait plus loin dans le village qui venait briser le silence.
- Je reviendrai te voir, ma belle, déclara-t-il enfin.
- Tu ne peux pas rester encore un peu ? Les autres ont bien assez d'argent pour tenir quelques jours sans toi...
- C'est vrai, confirma-t-il. Mais je doute que tes parents tolèrent que leur fille soit courtisée par un... "bandit" comme moi.
Elle baissa la tête, réalisant la vérité dans ses propos.
- Mais... commença-t-elle.
Elle cherchait dans sa tête quelque chose qui pouvait leur donner une chance, mais elle était hésitante. Elle pouvait bien anoblir un roturier par le mariage, mais ceci ne semblait pas un argument suffisant pour défier le statut que ses parents accorderaient à Ezval : un vulgaire bandit qui s'enrichit sur le dos des autres.
- Mais peut-être... commença-t-il à son tour.
La jeune noble releva la tête et le regarda. Il avait les yeux fixés sur l'horizon. Un tintement de pièces se fit entendre alors qu'il toucha la bourse qu'il avait fixée à sa ceinture.
- Mais peut-être bien que cette bâtisse, celle qu'on a croisé tout à l'heure, mérite d'être rachetée, poursuivit-il. Tu ne crois pas ?
Elle le regarda, sans comprendre.
- Elle ferait un endroit parfait pour un travail honnête, continua-t-il. Avec des tables, de la nourriture, des boissons, une scène... et des cordes. Et peut-être bien d'autres choses...
Elle restait bouche bée en l'entendant parler. Il tourna son regard vers elle.
- Ton idée n'était pas mauvaise, après tout, dit-il. On a un petit pécule de départ, alors autant tenter !
Les yeux de Riva s'illuminèrent de plus en plus.
- Ce serait génial ! S'exclama-t-elle. Tu peux compter sur moi pour t'aider !
Elle se jeta dans ses bras, le sourire aux lèvres.
- Finalement, dit-il, on dirait bien que les autres devront attendre quelques jours de plus que prévu...

FIN.




Et voila ! En espérant que l'histoire vous aura plu !

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Mad Hatter
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Localisation : Partout et nulle part à la fois.

Re: La noble et le cordier : le trésor des ruines de Sakat

Message par Mad Hatter »

Beaucoup de personnage, je me suis un peu perdu. Mais c'est une jolie initiation au bondage.
:menottes: :police: Tu l'as séquestré.e ; bâillonné.e ; ligoté.e
Oui oui :dada: :domina
:ambulance
Stupeflip - Stupeflip Vite !!!
De l'Ordre nait le Chaos.
Ou est-ce l'inverse ?
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Romrocky
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Ce que je déteste : La pub, les cookies publicitaires et autres saloperies d'internet

Re: La noble et le cordier : le trésor des ruines de Sakat

Message par Romrocky »

Oui, j'y suis peut-être allé un peu fort, c'est vrai ^^'
Mais je me suis bien amusé à écrire tout ce petit monde :)

Après, les personnages les plus importants sont ceux du début, à savoir : Riva, Ezval, Tahira, Balafre, Silence et Éléonor (la duchesse).

Et merci, content que cette initiation t'ait plu !

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