Bon, ben en langage du 21ème, voilà la petite touche d'Emma
Avant le phénomène Grey, il y en a eu d'autres qui n'ont pas eu la chance d'avoir les mêmes agents... Ceci dit, à l'époque actuelle, la trilogie est bien tombée!!
Je pense que le phénomène Grey est fait pour divertir, parce qu’on en a besoin tout simplement.
Tout d'abord, pour ceux qui ont lu la trilogie, et qui ne connaissent pas le BDSM, cela leur apporte sans doute une idée vague de ce à quoi ça ressemble mais malheureusement, la lecture des trois tomes ne suffit guère à tout leur expliquer. D’où l’incompréhension de certains devant ce penchant.
Et pour ceux qui connaissent le BDSM, il est evident que la trilogie est très légère à ce sujet.
Quand il est question de relation, intime en plus, dans un couple, les langues de vipère se font un malin plaisir à prendre pour le diable tout ce qui ne rentre pas dans leurs critères de « vie saine ». Ce que ces mégères oublient, c’est qu’un jour, elles se sont adonnées elles aussi à des parties de jambe en l’air… plus ou moins saines, mais ça, elles sont bien capables de mourir sous la torture plutôt que de l’avouer, lol
Après, chacune peut utiliser ce qu’elle veut pour prendre son pied, ce n’est pas écrit dans la bible quand même !
Côté littéraire, pour ce qui est du roman en lui-même, dire que c'est un roman de gare me convient plus ou moins, je trouve le terme péjoratif et j'y assimilerais donc un regard pauvre sur une écriture du 21ème siècle, que disons-le, tout le monde adopte (même les politiciens). Et pourquoi justement? Tout simplement parce que les lecteurs ont besoin de se rattacher à des rêves, des images, ils ont besoin de s'identifier parfois aux personnages, et c'est tellement plus facile de lire comme on pense! D’où ce vide de travail littéraire, un désastre intellectuel,... avec en prime des "putain" "Merde""Salope" and co... Mais bon celui qui veut de la grande littérature sait déjà qu’il ne la trouvera pas dans ce langage moderne. Du moins, c’est peut-être aussi la littérature moderne… Quand on lit Montesquieu : « Ce qui manque aux orateurs en profondeur, ils vous le donnent en longueur. Mes pensée », on trouve cela facile à comprendre, par contre quand on lit François Villon : « Car, ou soit ly sains appostolles
D'aubes vestuz, d'amys coeffez,
Qui ne seint fors saintes estolles
Dont par le col prent ly mauffez
De mal talant tous eschauffez,
Aussi bien meurt que filz servans,
De ceste vie cy brassez :
Autant en emporte ly vens. »
On comprend rien !!
Ce que je veux dire, c’est que nous sommes en 2015, et que les langues progressent, alors progressons aussi, pourquoi pas…
Prenez l'exemple des récits sur Jeux de liens... Ils sont courts, ou bien plus longs comme des petites nouvelles, mais l'écriture est agréable parce qu'elle est réaliste, avec des mots courants. Et quand on les lit, on s’évade tout simplement.
Et nous avons même envie parfois de remettre au gout du jour des expressions anciennes, avec cette subtilité qui plait tant, comme Voldenuit dans :
http://www.jeuxdeliens.fr/viewtopic.php ... =766#p3407
Dans le monde actuel, l'évasion est unique dans les livres. Et un roman comme celui-ci des fifty, mêlant amour, érotisme au milieu de liasses de billets et de luxure, et bien ça change du quotidien.
La jeunette a besoin de sensations fortes, la mémère sortie de l'époque des couches culottes de ses enfants, du ménage le dimanche matin, en robe de chambre avec les bigoudis en plastique sur la tête, et la clop au bec, a besoin de rêver elle aussi, parce qu’avec monsieur bisounours à la maison, elle a du mal à voir le coté sexy de son couple. La mamie,.... Et bien je pense qu'elle est comme Barbara Cartland, elle se souvient de sa jeunesse et de ses amours passées... Et l'homme,... ben je ne sais pas trop, il essaye peut être de mieux comprendre sa partenaire ou bien il suit comme un toutou, ou alors c'est la curiosité qui le pousse à faire la queue au ciné...
Quant à l'auteur, et bien disons que, soit, c'est sa passion d'écrire mais pas son métier, et là, on lui pardonne les fautes d'écriture, soit c'est son métier, et il n'a pas intérêt de faire un écart grammatical lol Et ça c'est difficilement pardonnable quand on achète un livre à pas moins de Vingt euros !!
Bref, les fifty shade sont à mon avis une forme simple d'ouverture au monde intime qui permet à chacun de ces stéréotypes de s'épanouir différemment.
Puis il y a aussi l’aspect interdit, celui qui incite à regarder ce qu’il ne faudrait pas voir, et ça, c’est très fort !!
J’ai lu quelques commentaires de personnes complètement outrées à la lecture des trois tomes. On aurait dit un blasphème en trois tomes. Il y en a même qui ont interprété l’histoire comme une invitation à la misogynie et à la violence conjugale !!! C’est incroyable comme les interprétations diffèrent suivant les cerveaux.
Qu’y a-t-il de mal à se sentir appartenir à quelqu’un qu’on aime ? Je pense que seuls ceux qui croient en l’amour absolu savent de quoi il est question réellement dans cette histoire. C Grey n’est pas un misogyne, il est par contre ce genre de personne qui a peur d’être dépassé par ce qu’il cherche à contrôler ou qu’il n’arrive pas à contrôler sur le champ, et qui se fait prendre au piège de ses sentiments, et ça chez un homme,…. C’est ce qu’il y a de plus beau à découvrir pour une femme.
Hormis les passages où cordes menottes, badine, etc...sont présentes, il y a ce côté romantique de l'histoire.
Mais nous savons tous que lorsqu’un sujet tabou est propulsé à l’écran, il fait naitre toutes sortes de pensées douteuses dans la tête de ceux qui ne veulent pas avoir une simple ouverture d’esprit.
Et c’est assez étrange de constater que des associations se mobilisent contre les images à caractère BDSM devant les écrans de cinéma , et qu’aucune ne va se plaindre de la violence mortelle de certaines scènes dans les séries policières TV qui passent le soir aux heures de grande audience… Le sexe est tabou, mais un égorgement en scène de crime semble « normal »…
Franchement, je préfère lire ce genre de roman plutôt que celui de Trierweiler !! Pas vous ?!!
Allez, je suis de celles qui n’iront pas au cinéma le voir, je préfère attendre pour le regarder au coin du feu dans mes pantoufles, et mon vieux gros pull de laine dès qu’il sortira en DVD
NB: De mon temps, à 18 ans, Histoire d'O m'intriguait déjà!!
PS: Si vous arrivez jusqu'ici, alors je vous remercie pour m'avoir lue jusqu'au bout