Manque d'inspiration
Publié : 14 sept. 2016, 14:08
Au bas mot, ça faisait quarante-cinq minutes que j’attendais en écoutant leur flot ininterrompu de jacassements traverser le mur, à croire qu’elles étaient là toutes les deux dans la chambre, ou que moi j’étais avec elles dans le salon, attaché sur ma chaise comme un meuble décorant la pièce voire complètement invisible.
Une belle auréole s’était formée sur mon t-shirt: Sandra avait choisi le bâillon-boule blanc, le plus gros qu’on ait, si bien qu’un filet de salive dégoulinait régulièrement de ma bouche et que j’étais bien incapable de le retenir malgré mes efforts. C’est ce que j’aimais le moins dans nos jeux et que j’essayais d’éviter lorsque c’est moi qui avait le dessus, cette déchéance physique - oui, je sais: le mot est fort - quand on ne contrôle plus son corps, typiquement quand on se met à baver partout ou... Je me rappelle d’un jour où elle m’avait enfilé une couche pour adulte avant de me ligoter et obligé à boire presque un litre d’eau. Et ressenti une telle humiliation quand je n’ai pas pu me retenir que j’ai été incapable de quoi que ce soit avec Sandra ensuite.
D’habitude, je bénéficie de petites attentions: elle passe régulièrement pour vérifier que tout va bien, fait semblant de venir chercher quelque chose dans la penderie, une feuille sur le bureau, n’importe quoi. Elle s’assure que les liens restent serrés, se moque de moi gentiment, m’essuie la bouche ou dépose un petit bisou sur mon bâillon. Cette fois, rien. Moulin à paroles démarré en mode turbo. Et pour moi double-bâillon: celui qu’elle m’a enfoncé dans la bouche et celui que je m’impose pour ne pas alerter son amie.
J’étais loin d’imaginer ça - vraiment - deux heures plus tôt quand elle est rentrée de son petit tour en ville. Assis dans le canapé avec mon ordinateur portable et la page blanche en plein écran. Complètement sec. Pendant qu’elle déchargeait son énergie, tournicotant dans la pièce, ranger des choses de-ci de-là, ma tasse à café envolée, les portes de placard ouvertes puis fermées.
- Tu fais quoi?
- J’écris une histoire. Ou j’essaye. Mais l’inspiration ne vient pas...
- MMmouais. Je vois... Et bien, ne compte pas sur moi: j’ai un tas de paperasse à remplir. Sauf si tu veux t’en occuper?
Zut! Elle m’avait devancé: c’est vrai que l’idée de lui trouver une position inconfortable et de la ligoter solidement m’avait traversé l’esprit et m’aurait sûrement permis de démarrer, bien plus en tout cas que de la voir continuer à ranger ses courses dans les placards. Au lieu de ça, j’avais gagné dix minutes supplémentaires devant ma page vide. Jusqu’à ce qu’elle s’asseye à la table avec sa calculatrice, ses livres de compte et tout le reste. Lorgnant de temps en temps sur mon air misérable.
- Il faut vraiment que je remplisse ça aujourd’hui pour que ça parte au courrier demain matin. Tu comprends, j’espère?
- Oui, oui. C’est clair. Ne t’inquiète pas.
J’étais sincère. Loin de moi l’idée de tout reproche.
- Bon, mais si ça peut t’aider, je veux bien t’attacher dans la chambre pendant que je fais mes comptes...
- Vrai?!
- Mais pas la moindre remarque! C’est moi qui décide comment. Ok?
Bien sûr que je l’étais, déjà émoustillé. Et très vite, attaché dans la chambre sur une chaise en bois marron, les poignets liés dans mon dos par une corde. J’avais gardé mon t-shirt blanc et mon jean et je m’étais laissé faire, assis sur la chaise. Une corde en main, Sandra m’avait tiré les bras dans le dos et attaché les poignets croisés en serrant bien fort, assez au moins pour me faire grimacer, puis après avoir fouillé dans le panier à linge sale elle m’avait bâillonné en enfonçant dans ma bouche sa petite culotte de la veille - mon dieu, quelle horreur! - et scotché la bouche avec deux longs morceaux d’adhésif orange.
J’étais un peu déçu de ce ligotage trop simple mais malgré tout plutôt content de ma situation. Quelques liens en plus ne m’auraient pas déplu. Et bien parfois, il faut se satisfaire de peu, n’est-ce pas? Et c’est à croire qu’elle lisait dans mes pensées: de retour derrière moi, je sentis une corde glisser sous l’un des barreaux du dossier et bloquer mes poignets tout contre. Puis Sandra s’éclipsa sans un regard, ni un mot.
Tout en silence, je laissai mon imagination vagabonder entre ce qu’elle aurait pu me faire, comment j’envisageais de l’attacher à notre prochaine séance. Je me tortillai un peu pour apprécier mes liens, tester ses noeuds aussi, ravi de ne pas pouvoir me détacher, essayant de calmer l’inconfortable excitation qui avait pris place dans mon pantalon en remuant le bassin: hé oui, ça n’est pas vraiment une bonne idée que de garder un jean serré quand il s’agit de bondage...
Une vingtaine de minutes plus tard, les yeux presque fermés, je réalisai qu’elle était revenue, droite dans l’entrée de la chambre, lunettes sur le nez, un crayon papier à la main - elle fait les comptes à l’ancienne: crayon, cahier et calculatrice - et qui m’observait avec un petit sourire.
- On s’amuse bien?
Sauf cette ignoble culotte sale dans ma bouche, je dois dire que oui, enfin si j’avais pu parler véritablement. Le temps de laisser échapper quelques petits ‘MMmm’, je la vis s’approcher, glissant une main sur mon épaule, caressant mon bâillon, et tourner tout autour de moi, laissant descendre sa main entre mes jambes. Elle ne faisait que renforcer ma gène, mais ça, elle le savait pertinemment. Si bien qu’elle finit par déboutonner mon pantalon et me l’enlever complètement: pantalon, boxer et chaussettes, d’un coup!
- Oh! En effet mon chéri, ça à l’air de te plaire beaucoup! Un peu plus de cordes peut-être? Qu’est-ce que tu en dis?
Ce n’est pas exactement ce qui me traversait l’esprit alors mais elle ne s’en souciait guère, pas du tout en fait, si bien que je me retrouvai bientôt un peu plus entravé: les chevilles attachées ensemble et tirées vers le barreau sous la chaise, les genoux liés par une autre corde et les cuisses très solidement entourées d’une troisième corde qui passait sous l’assise de la chaise.
Dans sa grande bonté, elle arracha mon bâillon et retira la culotte de ma bouche avant de s’asseoir sur moi. Elle semblait d’humeur joueuse; si j’avais eu les mains libres, je lui aurais agrippé les fesses, caressé le dos. Malheureusement, c’était moi le jouet cette fois et son jeu consistait à m’exciter un peu plus, approchant sa bouche de la mienne, avec son souffle chaud sur mon visage, glissant sa main sur ma poitrine. Refusant pourtant de me laisser l’embrasser.
- Je n’ai pas tout à fait fini mes comptes, mon chéri.
Un baiser sur la joue.
- Tu vas m’attendre sagement ici? N’est-ce pas?
C’est alors que la sonnette de la porte se fit entendre, comme un coup de massue. Enfin pour moi. Sandra se leva calmement, presque lentement, pour aller ouvrir. Je sentais de mon côté un drôle de sentiment d’inquiétude monter, d’autant plus que la porte de la chambre était restée ouverte.
J’entendis Sandra ouvrir la porte et son cri de joie:
- Céline! Mais quelle surprise, entre, ne reste pas là!
Céline! Panique! Céline, qui passe sa vie à collectionner les problèmes de coeur et à les détailler pendant des heures au téléphone ou à la maison. Et moi, juste quand elle débarque, je me retrouve ligoté, à moitié nu avec la porte grande ouverte. Je commence à me débattre, je perds mon sang froid, je me fais mal aux poignets en tirant dessus, mort de trouille qu’elle ne glisse un oeil dans la chambre en passant. Je les entends toutes les deux, même pas assises et déjà en mode moulin à parole. Et puis:
- Mais assied-toi donc, on va se prendre un café, tu en as bien le temps non? Deux secondes, hein, je range un truc et je suis à toi!
Sandra revient alors dans la chambre, j’ai très chaud d’un coup, terrifié. Elle s’approche en levant l’index devant sa bouche pour m’indiquer de ne pas faire de bruit. Oui, je comprends bien. Et je lui demande de me détacher en espérant qu’elle lira sur mes lèvres. Elle passe derrière moi, j’attends deux secondes mais je ne sens pas ses mains sur mes poignets. Au lieu de ça, je les vois passer au dessus de ma tête et enfoncer ce bâillon-boule blanc dans ma bouche. Je souffle par le nez, je me retiens de crier pour ne pas alerter Céline, y compris lorsqu’elle referme la sangle derrière ma tête.
Elle s’apprête alors à partir.
- Je ne te dérange pas au moins, Sandra?
Elle se trouve au niveau de la porte, elle me regarde en souriant.
- Mais pas du tout! Je finissais de faire mes comptes, j’avais juste quelques papiers à remettre en place. Alors, et toi, qu’est-ce que...
La porte est maintenant fermée. J’ai bien peur de devoir attendre plus longtemps que prévu.
Une belle auréole s’était formée sur mon t-shirt: Sandra avait choisi le bâillon-boule blanc, le plus gros qu’on ait, si bien qu’un filet de salive dégoulinait régulièrement de ma bouche et que j’étais bien incapable de le retenir malgré mes efforts. C’est ce que j’aimais le moins dans nos jeux et que j’essayais d’éviter lorsque c’est moi qui avait le dessus, cette déchéance physique - oui, je sais: le mot est fort - quand on ne contrôle plus son corps, typiquement quand on se met à baver partout ou... Je me rappelle d’un jour où elle m’avait enfilé une couche pour adulte avant de me ligoter et obligé à boire presque un litre d’eau. Et ressenti une telle humiliation quand je n’ai pas pu me retenir que j’ai été incapable de quoi que ce soit avec Sandra ensuite.
D’habitude, je bénéficie de petites attentions: elle passe régulièrement pour vérifier que tout va bien, fait semblant de venir chercher quelque chose dans la penderie, une feuille sur le bureau, n’importe quoi. Elle s’assure que les liens restent serrés, se moque de moi gentiment, m’essuie la bouche ou dépose un petit bisou sur mon bâillon. Cette fois, rien. Moulin à paroles démarré en mode turbo. Et pour moi double-bâillon: celui qu’elle m’a enfoncé dans la bouche et celui que je m’impose pour ne pas alerter son amie.
J’étais loin d’imaginer ça - vraiment - deux heures plus tôt quand elle est rentrée de son petit tour en ville. Assis dans le canapé avec mon ordinateur portable et la page blanche en plein écran. Complètement sec. Pendant qu’elle déchargeait son énergie, tournicotant dans la pièce, ranger des choses de-ci de-là, ma tasse à café envolée, les portes de placard ouvertes puis fermées.
- Tu fais quoi?
- J’écris une histoire. Ou j’essaye. Mais l’inspiration ne vient pas...
- MMmouais. Je vois... Et bien, ne compte pas sur moi: j’ai un tas de paperasse à remplir. Sauf si tu veux t’en occuper?
Zut! Elle m’avait devancé: c’est vrai que l’idée de lui trouver une position inconfortable et de la ligoter solidement m’avait traversé l’esprit et m’aurait sûrement permis de démarrer, bien plus en tout cas que de la voir continuer à ranger ses courses dans les placards. Au lieu de ça, j’avais gagné dix minutes supplémentaires devant ma page vide. Jusqu’à ce qu’elle s’asseye à la table avec sa calculatrice, ses livres de compte et tout le reste. Lorgnant de temps en temps sur mon air misérable.
- Il faut vraiment que je remplisse ça aujourd’hui pour que ça parte au courrier demain matin. Tu comprends, j’espère?
- Oui, oui. C’est clair. Ne t’inquiète pas.
J’étais sincère. Loin de moi l’idée de tout reproche.
- Bon, mais si ça peut t’aider, je veux bien t’attacher dans la chambre pendant que je fais mes comptes...
- Vrai?!
- Mais pas la moindre remarque! C’est moi qui décide comment. Ok?
Bien sûr que je l’étais, déjà émoustillé. Et très vite, attaché dans la chambre sur une chaise en bois marron, les poignets liés dans mon dos par une corde. J’avais gardé mon t-shirt blanc et mon jean et je m’étais laissé faire, assis sur la chaise. Une corde en main, Sandra m’avait tiré les bras dans le dos et attaché les poignets croisés en serrant bien fort, assez au moins pour me faire grimacer, puis après avoir fouillé dans le panier à linge sale elle m’avait bâillonné en enfonçant dans ma bouche sa petite culotte de la veille - mon dieu, quelle horreur! - et scotché la bouche avec deux longs morceaux d’adhésif orange.
J’étais un peu déçu de ce ligotage trop simple mais malgré tout plutôt content de ma situation. Quelques liens en plus ne m’auraient pas déplu. Et bien parfois, il faut se satisfaire de peu, n’est-ce pas? Et c’est à croire qu’elle lisait dans mes pensées: de retour derrière moi, je sentis une corde glisser sous l’un des barreaux du dossier et bloquer mes poignets tout contre. Puis Sandra s’éclipsa sans un regard, ni un mot.
Tout en silence, je laissai mon imagination vagabonder entre ce qu’elle aurait pu me faire, comment j’envisageais de l’attacher à notre prochaine séance. Je me tortillai un peu pour apprécier mes liens, tester ses noeuds aussi, ravi de ne pas pouvoir me détacher, essayant de calmer l’inconfortable excitation qui avait pris place dans mon pantalon en remuant le bassin: hé oui, ça n’est pas vraiment une bonne idée que de garder un jean serré quand il s’agit de bondage...
Une vingtaine de minutes plus tard, les yeux presque fermés, je réalisai qu’elle était revenue, droite dans l’entrée de la chambre, lunettes sur le nez, un crayon papier à la main - elle fait les comptes à l’ancienne: crayon, cahier et calculatrice - et qui m’observait avec un petit sourire.
- On s’amuse bien?
Sauf cette ignoble culotte sale dans ma bouche, je dois dire que oui, enfin si j’avais pu parler véritablement. Le temps de laisser échapper quelques petits ‘MMmm’, je la vis s’approcher, glissant une main sur mon épaule, caressant mon bâillon, et tourner tout autour de moi, laissant descendre sa main entre mes jambes. Elle ne faisait que renforcer ma gène, mais ça, elle le savait pertinemment. Si bien qu’elle finit par déboutonner mon pantalon et me l’enlever complètement: pantalon, boxer et chaussettes, d’un coup!
- Oh! En effet mon chéri, ça à l’air de te plaire beaucoup! Un peu plus de cordes peut-être? Qu’est-ce que tu en dis?
Ce n’est pas exactement ce qui me traversait l’esprit alors mais elle ne s’en souciait guère, pas du tout en fait, si bien que je me retrouvai bientôt un peu plus entravé: les chevilles attachées ensemble et tirées vers le barreau sous la chaise, les genoux liés par une autre corde et les cuisses très solidement entourées d’une troisième corde qui passait sous l’assise de la chaise.
Dans sa grande bonté, elle arracha mon bâillon et retira la culotte de ma bouche avant de s’asseoir sur moi. Elle semblait d’humeur joueuse; si j’avais eu les mains libres, je lui aurais agrippé les fesses, caressé le dos. Malheureusement, c’était moi le jouet cette fois et son jeu consistait à m’exciter un peu plus, approchant sa bouche de la mienne, avec son souffle chaud sur mon visage, glissant sa main sur ma poitrine. Refusant pourtant de me laisser l’embrasser.
- Je n’ai pas tout à fait fini mes comptes, mon chéri.
Un baiser sur la joue.
- Tu vas m’attendre sagement ici? N’est-ce pas?
C’est alors que la sonnette de la porte se fit entendre, comme un coup de massue. Enfin pour moi. Sandra se leva calmement, presque lentement, pour aller ouvrir. Je sentais de mon côté un drôle de sentiment d’inquiétude monter, d’autant plus que la porte de la chambre était restée ouverte.
J’entendis Sandra ouvrir la porte et son cri de joie:
- Céline! Mais quelle surprise, entre, ne reste pas là!
Céline! Panique! Céline, qui passe sa vie à collectionner les problèmes de coeur et à les détailler pendant des heures au téléphone ou à la maison. Et moi, juste quand elle débarque, je me retrouve ligoté, à moitié nu avec la porte grande ouverte. Je commence à me débattre, je perds mon sang froid, je me fais mal aux poignets en tirant dessus, mort de trouille qu’elle ne glisse un oeil dans la chambre en passant. Je les entends toutes les deux, même pas assises et déjà en mode moulin à parole. Et puis:
- Mais assied-toi donc, on va se prendre un café, tu en as bien le temps non? Deux secondes, hein, je range un truc et je suis à toi!
Sandra revient alors dans la chambre, j’ai très chaud d’un coup, terrifié. Elle s’approche en levant l’index devant sa bouche pour m’indiquer de ne pas faire de bruit. Oui, je comprends bien. Et je lui demande de me détacher en espérant qu’elle lira sur mes lèvres. Elle passe derrière moi, j’attends deux secondes mais je ne sens pas ses mains sur mes poignets. Au lieu de ça, je les vois passer au dessus de ma tête et enfoncer ce bâillon-boule blanc dans ma bouche. Je souffle par le nez, je me retiens de crier pour ne pas alerter Céline, y compris lorsqu’elle referme la sangle derrière ma tête.
Elle s’apprête alors à partir.
- Je ne te dérange pas au moins, Sandra?
Elle se trouve au niveau de la porte, elle me regarde en souriant.
- Mais pas du tout! Je finissais de faire mes comptes, j’avais juste quelques papiers à remettre en place. Alors, et toi, qu’est-ce que...
La porte est maintenant fermée. J’ai bien peur de devoir attendre plus longtemps que prévu.