La suite 1.1 des aventures de Gwendoline [Gwen et Diana]
Publié : 24 janv. 2024, 05:47
AVERTISSEMENT : comme Gwenboyfriend l’a déjà expliqué dans ce site, un vieil ami, John Willie, a cessé de raconter les aventures de Gwendoline au moment où U69, sa tante et Fifi sont arrivées pour la sauver, en Bulovie. Nous passerons sur ses raisons. Gwenboyfriend nous a raconté ce qu’il s’était passé ensuite, sans terminer son récit. J’ai cru comprendre que Gwenboyfriend avait commencé par raconter son histoire fidèlement, puis qu’il s’en était de plus en plus écarté.
Dans ces conditions, j’ai cru devoir reprendre le récit de Gwenboyfriend, puis le corriger, puis le compléter. Je remercie vivement Gwenboyfriend d’avoir écrit le début de cette œuvre et lui demande de ne pas m’en vouloir de l’avoir reposté ici, ni d’avoir effectué quelques petites corrections. Je remercie aussi tous ceux qui ont bien voulu me raconter la suite des aventures.
A vous de repérer les petites corrections mais surtout d’apprécier la suite de l’histoire.
Maintenant place au récit :
Episode 1. Gwendoline découvre le complot
U69, sa tante et Fifi viennent de faire irruption dans le cachot où Gwendoline est prisonnière.
- Ne t'inquiète pas ma chérie, je vais te libérer.
Alors que son amie approche d'elle, la jeune femme surprend un échange de regards entre la tante d'U69 et une des ravisseuses. Un terrible doute étreint la prisonnière qui tente d'alerter son amie. Malheureusement son cri d'alarme étouffé par le bâillon est confondu avec l'expression de son impatience.
- Allons, tu sais combien j'aime te voir ligotée et bâillonnée mais je ne vais pas te laisser dans cette situation inconfortable.
C'est bien le moment de rappeler leurs petits jeux. Gwen est de plus en plus persuadée qu'il se trame quelque chose d'infâme. Elle seule semble voir la main d'une des ravisseuses posée sur un levier le long du mur. Elle seule peut voir le mouvement de menton de la tante d'U69 et le sourire entendu de Fifi.
- mmmmppfff.
Son cri d'alarme étouffé par le bâillon éveille cette fois l'attention d'U69 mais il est trop tard. Un filet s'abat sur elle. Les criminelles s'approchent d'elle. L'agente secrète presse sur la gâchette sans hésiter.
- Oups, je crois que j'ai oublié de charger votre arme.
Ces paroles ironiques prononcées par Fifi permettent à U69 de deviner l'ampleur du complot. D'autant plus évidente que sa tante a abaissé son arme et sourit cruellement.
Comprenant son échec, l'espionne laisse tomber son pistolet et ne tente rien quand ses adversaires la libèrent du filet.
Gwendoline horrifiée de ce retournement de situation s'agite dans ses liens et proteste dans son bâillon. Un coup de fouet sur ses fesses la rappelle à l'ordre.
La tante d'U69 s'approche d'elle.
- Nous nous occuperons de toi quand nous en aurons terminé avec mon idiote de nièce. Je te conseille de réfléchir à tes options d'ici là.
Consciente de la stupidité de ses actes la jeune femme se calme et assiste au triste spectacle de son amie réduite à l'impuissance. Après l'avoir dévêtue, les criminelles ont emprisonné leur victime dans une combinaison de cuir qui enserre la totalité de son corps. Y compris sa tête et ses bras enfermés dans un gant unique. L'ignoble vêtement est serré par des lacets que les ravisseuses serrent de toutes leurs forces. Puis agissent de même avec des sangles. Seul le visage de l'agente secrète est libre.
U69 malgré son désarroi s'efforce d'obtenir des explications de sa tante.
- Ainsi vous êtes la complice de ce plan infâme.
- Un plan qui permettra à mes amies d'être à la tête d'un pays où tous les criminels d'envergure pourront investir les gains de leurs forfaits.
- N'est-ce pas le prince qui doit gouverner ?
-Le prince est un imbécile incapable de gouverner et laissera les commandes à ses sœurs.
- Pourquoi mêler Gwendoline à ce sinistre projet ?
- La princesse s'est avérée plus têtue que prévue. Quand j'ai découvert l'étonnante ressemblance de ton idiote d'amie avec elle, j'ai compris que nous avions une opportunité que je ne pouvais pas laisser passer.
- Pourquoi ne pas nous avoir enlevées ensemble dans ce cas ?
- Te capturer depuis l'Angleterre et te transporter jusqu'ici sans que tu réussisses à t'évader?
- Gwen était la proie et l'appât.
- Exactement, je savais que dès que tu comprendrais, tu te précipiterais au secours de cette idiote et qu'il suffirait de te proposer notre aide. Ainsi tu viendrais de toi même te jeter dans la gueule du loup.
- Vous croyez peut-être que j'ai perdu mes talents de reine de l'évasion dans le voyage. Et que cette gaine m'emprisonnera longtemps.
L'infâme parente s'adresse à ses complices.
- Resserrez les lacets et les sangles.
Les criminelles obéissent avec un empressement qui exprime leur ignoble plaisir. U69 grimace quand elle sent de minuscules pointes s'enfoncer dans sa peau. Sa tante sourit.
- Ne t'inquiète pas. Les pointes pénètrent juste la surface de ton corps, elles t'aideront à te tenir tranquille.
- Il n'est pas nécessaire que je m'évade. Avant notre départ, j'ai transmis un rapport très complet au chef des services secrets. J'avais tout compris à part votre trahison. Il serait plus raisonnable de nous libérer, Gwen, la princesse et moi puis d'espérer en la clémence de vos victimes.
- Le chef a lu ce rapport avec beaucoup d'attention. Il était extrêmement passionnant. Et il compte bien le relire pour se détendre. Mais il ne sortira jamais de son bureau. Il regrette seulement que ton affection pour cette idiote t'ait rendue stupide à ce point.
Gwen, terrifiée, réalise le succès complet de leurs adversaires. Pourtant U69 ne renonce pas.
- Vous croyez réellement que la gaine me gardera longtemps prisonnière.
- La gaine n'est qu'une étape.
Les criminelles amènent alors une cage qui suit les contours d'un corps féminin. Gwen se rappelle alors avoir été emprisonnée dans une telle cage.
U69 est enfermée dans l'horrible objet.
- Cela prendra du temps mais je viendrai à bout de ces cadenas.
- Qui a parlé de cadenas ?
U69 sent alors la chaleur d'un fer à souder. L'avertissement de sa tante confirme ses craintes.
- La gaine dans laquelle tu es enfermée te protègera des brûlures. Il s'agit de t'immobiliser. Pas de te blesser.
En quelques minutes les barres plates de la cage situées dans le dos de la prisonnière sont soigneusement soudées.U69 comprend qu'elle n'a aucune possibilité de se libérer.
- Débarrassez-la de sa combinaison sauf les bras et les cuisses.
Les criminelles agissent rapidement et U69 réalise que la combinaison qui l'enfermait était constituée de plusieurs parties. Elle se retrouve nue et exposée aux regards lubriques de ses ravisseuses.
- Et bien, ma chère nièce crois-tu que tu parviendras à sortir sans aide de cette cage.
- Gwen n'acceptera jamais votre proposition infâme.
- Décidément, il est temps de réduire au silence ce vilain petit oiseau.
Une des servantes enfonce une boule de cuir dans la bouche de la malheureuse U69. La boule est fixée à une bande de fer qui recouvre sa bouche. La bande est fixée à la cage par une charnière et est fermée de l'autre côté par un cadenas. Un ergot placé sous le menton de la captive la réduit au silence.
Gwen croise le regard désespérée de son amie et comprend que la cruelle tante de sa compagne triomphe. Il est impossible de s'échapper de cette cage.
- Je propose de la conduire dans son cachot.
- Et lui faire manquer le spectacle. Ce serait dommage.
La tante d'U69 se tourne vers l'infortunée Gwendoline.
- Je suppose, ma chère que vous avez compris que votre seul choix est d'accepter notre proposition.
La prisonnière se demande de quelle proposition il s'agit.
- Mais avant de vous la faire entendre, je crois que vous avez besoin d'une petite leçon qui vous convaincra de notre détermination.
La criminelle saisit le fouet que lui tend sa complice et prend place derrière la prisonnière.
- Quel magnifique objet de travail.
Gwen se prépare à recevoir les premiers coups de fouets qui ne tardent pas à s'abattre sur son postérieur
Episode 2. Gwendoline se marie
La princesse Tania est assise inconfortablement sur une chaise au dossier droit. Ses bras sont emprisonnés de chaque côté du dossier dans des sangles. D'autres sangles fixent son torse au dossier de la chaise tandis que d'autres immobilisent ses cuisses et ses jambes et ses chevilles. Une dernière qui entoure son front l'oblige à garder la tête droite. Elle fait face à un écran de télévision.
- C'est un privilège rare de pouvoir assister en direct à son propre mariage.
Le bâillon, dont elle a le sentiment qu'il lui manquerait si elle en était libérée, évite à la captive de répondre à la moquerie de sa geôlière.
- Ce n'est pas non plus si fréquent d'être prisonnière dans son propre palais.
La moquerie de Zéna rappelle à Tania comment elle s'est retrouvée dans cette triste situation.
Tout avait débuté par la visite du prince Rudolph. Visite organisée par sa conseillère, Zéna, et la sœur du prince, Olga.
Dès l'arrivée de cette famille et de sa suite, la princesse a éprouvé un étrange malaise : le prince était manifestement stupide et totalement soumis à sa sœur. Elle avait décidé de prétexter un malaise pour justifier son absence au repas organisé en l'honneur de leurs visiteurs.
La facilité avec laquelle Zéna avait accepté aurait dû l'alerter. Mais comment aurait-elle pu suspecter une telle traîtrise ? Comment aurait-elle pu imaginer que son mariage avec le prince Rudolph allait être annoncé pendant le banquet. Signifiant ainsi la fusion de leurs deux royaumes et permettant aux criminels qui dirigeaient ouvertement le royaume du prince Rudolph de s'emparer sans difficulté du royaume de Bulovie dont elle était la princesse.
Alertée par sa fidèle servante, elle s'était précipitée pour dénoncer cette infamie mais elle s'était trouvée face à Zéna et Sonia une des sœurs du prince Rudolph. Les deux femmes l'avaient maîtrisée sans mal. Pendant que Sonia lui tenait les bras, Zéna avait lié ses poignets dans son dos. Puis ses bras. La princesse avait tenté d'appeler à l'aide mais un épais chiffon enfoncé dans sa bouche, fixé par deux bandes de tissu, une étroite et l'autre large qui recouvrait totalement ses lèvres, avait réduit ses pitoyables appels à l'aide à des soupirs ridicules et inaudibles. Sa servante avait tenté de fuir pour chercher l'aide mais elle avait été rattrapée et immédiatement ligotée et bâillonnée.
La princesse avait ensuite était conduite dans un cachot où elle avait été enchaînée au mur par ses poignets levés au-dessus de ses épaules ainsi qu'un collier fixé à son cou. Une ceinture métallique et des chaînes à ses chevilles avaient conclu cet atroce travail. Le plus effrayant était le calme avec lequel les ravisseuses avaient procédé. Certaines que personne ne viendrait au secours de leur malheureuse victime.
Le bâillon avait été remplacé par une boule de mousse enfoncé dans sa bouche et un tube de cuir glissé entre ses dents et maintenu par une chaîne verrouillée sur sa nuque.
Sonia la sœur ainée de Rudolph s'était alors installée confortablement face à la princesse impuissante.
- Je vais vous expliquer la situation ma chère. Zéna va annoncer que vous êtes souffrante et que vous devez prendre du repos. Ce qui signifie renoncer à un grand nombre de cérémonies officielles. Zéna assurera vos responsabilités. Cela nous laissera le temps de vous convaincre d'accepter ce mariage. Nous ne manquons pas de moyens de persuasions. Il serait raisonnable d'accepter tout de suite mais vous ne le pouvez pas en étant ainsi bâillonnée. Nous allons commencer par vous tourmenter. Pour vous convaincre que nous ne plaisantons pas. Et aussi parce que nous en avons très envie. Je n'ai donc qu'un conseil à vous donner. Quand nous enlèverons ce bâillon, acceptez notre proposition.
Bien que terrifiée, la princesse avait résisté aux punitions, brimades et autres tourments que lui infligeaient ses ravisseuses. Elle espérait que son peuple allait s'inquiéter de son absence malgré le désespoir dans lequel l'avait plongé l'abandon de tous ses proches à l'exception de sa servante.
La malheureuse domestique payait très cher sa fidélité. Entièrement nue à l'exception du tablier de soubrette qui cachait à peine son sexe, les chevilles enchaînées, la tête emprisonnée dans une cage qui la bâillonnait, elle devait porter des messages à travers tout le château. Pour ce faire, ses poignets étaient enchainés dans son dos et leur chaîne coulissait à travers un anneau fixé à sa ceinture métallique.
Le message écrit était déposé sur un plateau qu'elle tenait dans sa main droite. Pour tenir le plateau, elle devait appuyer le dos de sa main gauche contre ses fesses et tirer au maximum sur la chaîne qui unissait ses poignets. Elle devait parcourir le château en tous sens et était sévèrement punie si elle était trop lente. S'asseoir entre deux livraisons de message était interdit. Pour lui épargner cette tentation, une anse de métal hérissée de quelques pointes avait été fixée à sa ceinture métallique et placée entre ses fesses. La servante devait régulièrement apporter des messages aux geôlières de la princesse. Cette dernière souffrait de voir la fidélité ainsi punie. Ses ravisseuses ne manquaient pas de lui rappeler qu'elle était responsable de cette situation et qu'il suffisait qu'elle accepte le mariage qui lui était proposé.
Mais la courageuse princesse avait résisté. Elle avait supporté les privations, le fouet, les divers ligotages.
Le balltie où ses jambes pliées étaient appuyés contre son torse avait été douloureux. Se chevilles étaient reliées à ses poignets par une corde qui glissait dans le sillon de ses fesses Ses bras étaient liés contre son dos par des cordes qui entouraient ses cuisses. Sa tête juste au-dessus du sol, elle devait tirer sur ses liens pour atteindre la nourriture et la gamelle d'eau qui lui permettait d'étancher sa soif. Son bâillon n'était retiré que quand on lui apportait la gamelle contenant l'infâme nourriture qui lui était destinée. La gamelle d'eau était toujours en place. Poussée par la soif, elle avait parfois tenté d'humecter son bâillon. Ses geôlières l'avaient constaté et avait mis dans sa bouche une boule faite d'une matière qui enflait quand on la mouillait.
Elle avait été placée au milieu d'une petite salle où passaient les domestiques et des alliés de sa famille. Elle avait mesuré l'étendue de la trahison dont elle était victime. L'instruction pour toute personne traversant cette salle était de tourmenter la prisonnière. Et tous ceux qui en avaient eu l'occasion n'avaient pas hésité à le faire. Certains se contentaient de resserrer ses liens ou d'ajuster son bâillon. D'autres d'une tape sur ses fesses particulièrement bien exposées. La plupart n'avaient pas hésité à utiliser les outils mis à leur disposition, fouet ou cravache, pour prendre soin de son postérieur soumis à rude épreuve.
Une fois elle avait courageusement tenté d'atteindre un couteau tombé de la poche d'une personne de passage. Elle avait cru à un allié mais en avait ensuite douté quand elle avait constaté que l'objet était quasiment inaccessible. Elle avait réussi à basculer et tenté de tirer sur ses liens pour récupérer le couteau et avait été surprise à cet instant. Elle avait été cruellement punie, suspendue plusieurs heures la tête en bas. Puis elle avait retrouvé sa position de balltie avec un aménagement supplémentaire. Les cordes qui entouraient son corps et ses chevilles étaient liées à des anneaux fixés au sol. Ses tortionnaires avaient même ajouté un anneau fixé à une corde qui entourait son cou la privant de la possibilité de relever la tête.
Comme elle continuait de résister, elles avaient décidés de lui bander les yeux. Ainsi elle ignorait qui entrait dans la pièce et ce qu'il faisait. Saisissait-il le fouet, la cravache, la tapette ? Se contentait-il de ses mains ? Certains restaient un long moment à ses côtés profitant de l'angoisse qui était la sienne.
Ensuite, le bandeau sur les yeux ne lui avait plus été retiré même pour manger. Elle ne découvrait ce qu'était la nourriture insipide qu'à l'instant de la goûter.
Pourtant, elle n'avait pas cédé. Elle était certaine que quelques puissants lui étaient fidèles, que le peuple de son pays s'inquiétait de son absence et que ses ravisseuses devraient renoncer à leur vile entreprise.
Jusqu'à ce qu'elles découvrent qu'elle avait un sosie.
La princesse est tirée de ses sombres pensées par Zena qui se penche vers elle.
- Ecoute le spectacle va commencer.
La voix du journaliste s'élève dans le poste.
- Mesdames, Messieurs, chers téléspectateurs. Je suis certain que vous êtes nombreux à vous être réunis autour de vos postes de télévision. Et que vous n’allez rien manquer de cet événement qui marque l'union de deux pays longtemps en conflit.
Une voix féminine prend le relais.
- Ce n'est pas la première fois qu'une telle union a lieu. Ces deux pays ont été régulièrement séparés et réunis. Toujours par le mariage.
Le speaker reprend la parole.
- Nous assistons à l'arrivée du carrosse qui transporte le prince.
- Carrosse dans lequel les époux repartiront une fois la cérémonie achevée.
- Mais je ne vois pas la future épouse.
- C'est que les maîtres de cérémonie ont tenu à revenir à une tradition séculaire et disons-le surprenante.
La princesse qui n'ignore rien de cette sinistre cérémonie ne peut s'empêcher de tirer sur ses entraves en écoutant les propos enthousiastes des commentateurs.
Zéna la rappelle à l'ordre.
-Tu devrais savoir que c'est inutile. Je te conseille de te calmer et de profiter du spectacle.
La princesse préférerait être dans un cachot plutôt que de faire face à cet écran de télévision. Bien qu'elle sache les raisons pour lesquelles Gwendoline a accepté cette mascarade, elle ne peut pas s'empêcher de lui en vouloir.
Les ravisseuses de Gwen lui ont promis qu'elle serait libre une fois la cérémonie achevée. A la seule condition que la jeune femme s'engage à ne rien dire de la duperie à laquelle elle participe. Pour être certaines que Gwendoline ne les trahirait pas, elles maintiendront son amie U69 dans le château. Et elle paiera lourdement toute trahison de sa compagne. Et de toute façon personne ne la croira.
La princesse est tirée de ses sombres pensées par la voix du speaker qui annonce l'arrivée de Gwendoline.
- Et voici la princesse qui arrive à pied entourée de gardes dans une robe blanche.
- Vous voulez dire, une robe de mariée, mon ami.
- C'est exact et il faut reconnaître que le spectacle est plutôt plaisant.
- Pourquoi ne dites-vous rien du corset qu’elle porte et qui maintient aussi ses bras lacés contre son corps ?
- En effet, ses bras sont lacés verticalement, contre son corps, derrière son dos. Ses jambes sont aussi entourées d’un fourreau étroit, hélas à l’abri des regards, sous la robe ample qu’elle porte.
- Elle peut ainsi marcher avec subtilité, mais sa démarche est des plus gracieuses.
- Tout ceci, reconnaissons-le, met en valeur un corps irréprochable. Ma chère Marlène, vous pouvez peut-être nous expliquer les raisons de cette arrivée pour le moins originale ?
- Bien entendu. C'est un rappel de la première union entre ces deux pays. Le prince régnant à cette époque s’appelait lui-aussi Rudolph ! Il avait enlevé Diane, la princesse en titre à cette époque, et l'a conduite ainsi jusqu'au mariage.
- Etait-elle bâillonnée comme l'actuelle princesse ?
- Exactement. Avec un bâillon en soie blanche.
- Cela ne semble pas très honnête.
- Mais vous ne connaissez pas la fin de l'histoire.
- En effet, mais je suppose que vous allez nous la révéler.
Le badinage de ces journalistes qui commentent plaisamment une infamie blesse la princesse tout en lui rappelant son impuissance.
- Les partisans de Diane sont intervenus à temps et l'ont libérée à l'instant où le mariage allait être conclu. Le prince était entouré d'ennemis. Les sauveurs de la princesse lui ont retiré son bâillon et à cet instant, elle n'a prononcé qu'un mot.
- Lequel ? Vous nous faites languir chère amie.
- Oui !
- Oui ?
- C'est le mot qu'elle prononça. Elle signifiait ainsi qu'elle pardonnait à Rudolph ses méthodes de rustre et acceptait l'union de leur deux pays. Hélas, cette union n'a pas donné naissance à des enfants. En conséquence les nièces de Diane ont décidé que leur pays retrouverait leur indépendance. C'est ainsi que la rivalité entre ces deux minuscules nations a duré jusqu'à nos jours.
- C'est une belle légende mais est-elle vraie ?
- Les organisateurs du mariage ont manifestement décidé qu'elle l'était. On peut les comprendre puisque les prénoms des futurs mariés sont Tania et Rudolph.
Ses propos semblent si insupportables à la princesse qu'elle tire une nouvelle fois sur ses entraves. Tout aussi inutilement qu'auparavant. Cette légende est fausse, imaginée de toute pièce par les ravisseuses. Mais à présent que deux journalistes en auront parlé dans cette méprisable invention qu'est la télévision, tout le monde y croira. Et elle est immobilisée sur cette horrible chaise, incapable de s'opposer à cette duperie, contrainte d'écouter ce commentaire stupide. Elle frémit en sentant la cravache de Zena effleurer sa poitrine.
-C'est toujours un plaisir de te regarder essayer de te libérer. Depuis le temps que tu es notre prisonnière. Tu devrais savoir que tu n'as aucune chance d'y parvenir.
La princesse se calme et se concentre sur l'infâme cérémonie en tentant d'ignorer le commentaire dithyrambique du speaker. Elle observe Gwendoline qui avance au milieu de la foule. S'efforçant d'avancer dignement, la tête haute malgré son laçage et son bâillon. Et cette robe blanche souligne son corps superbe. Elle est son parfait sosie. A un détail près que n'ont pas remarqué leurs ravisseurs. Un détail qui pourrait renverser la situation si Gwendoline ose dire la vérité à l'instant où son bâillon lui sera enfin retiré.
Gwen gênée par son étroit jupon grimpe gracieusement les marches du palais, à petits pas. Ce qui ne semble embarrasser personne dans la foule qui l'entoure. Evidemment, sa robe ample ne révèle pas l’étroit fourreau qui entoure ses jambes. Elle pénètre dans l'immense salle où doit se dérouler la cérémonie. Les caméras à l'intérieur ont pris le relais.
Zena toujours cruelle et souriante souligne le port altier du sosie de la princesse.
-J'espère que tu admires la façon dont cette jeune femme te rend honneur en se tenant parfaitement droite et la tête haute. On pourrait la croire fière d'être ainsi ligotée et bâillonnée. Il est vrai qu'elle en a autant l'habitude que toi.
- C'est l'éducation de la tante d'U69 qui a permis un tel résultat.
La princesse reconnaît la voix de Fifi qui a trahi U69 sans le moindre scrupule.
- Il est regrettable que notre chère espionne rate ce spectacle.
- Elle ne le manque pas. Elle est même particulièrement bien placée pour y assister.
A cet instant une des caméras de télévision filme les tribunes du palais où des invités prestigieux assistent au mariage. La voix du speaker s'élève à nouveau.
- Quelle est cette femme enfermée dans une cage plutôt inconfortable ?
- Une espionne qui a agi contre notre pays et tenté de faire échouer cette alliance.
Face à l'écran, Zena a quelques difficultés à cacher son étonnement.
- N'est-ce pas dangereux d'exposer ainsi U69 ?
- Au contraire, c'est une méthode simple pour faire savoir aux opposants de tous bords que nos services secrets soutiennent cette union.
La princesse, désespérée, comprend que ses ravisseuses ne constituent que la partie la plus visible d'un complot aux sombres ramifications.
Le seul grain de sable est l'infime différence qui existe entre la princesse et Gwendoline : l'absence d'une tâche de naissance sur l'épaule de Gwendoline. Détail si dérisoire qu'il ne peut apparaître que si l'usurpatrice involontaire ose trahir ses geôliers.
Le moment fatidique est arrivé. L'attention excessive de la princesse n'échappe pas à Zéna.
- Tu espères vraiment que cette idiote va oser faire éclater la vérité ? Et dans ce cas qu'on la croira ? A cause de cette tache absente de son épaule ? Que personne n'a remarqué jusqu'ici ?
- C'est aussi la raison de la présence d'U69. Rappeler à Gwendoline qu'elle doit obéir si elle veut préserver la santé de son amie.
La princesse ne peut s'empêcher de maudire la stupidité de son sosie. Comment peut-elle s'imaginer que ces horribles femmes tiendront parole !
Zéna qui a deviné ses pensées sourit cruellement.
- Ne t'inquiète pas pour cette naïve jeune femme. Nous lui avons promis qu'elle quitterait le pays après le mariage et nous tiendrons parole. Elle aura même la joie de retrouver son cher oncle.
La princesse devine une autre infamie derrière ces propos mais ne parvient pas à en imaginer la raison. Que lui importe d'ailleurs le destin de cette jeune idiote qui est sur le point d'accepter de participer à une duperie qui plongera un pays entier dans l'affliction et la terreur.
Toujours attentive aux pensées de sa prisonnière, Zéna ne résiste pas au plaisir de la tourmenter moralement.
- Tu es injuste envers nous. Grâce à l'argent de l'organisation, ton pays va connaître un enrichissement phénoménal. Les criminels auront un lieu où se rencontrer et négocier leurs affaires sans crainte des policiers à leur poursuite. Ils pourront passer des accords entre eux et avec des représentants des gouvernements ou des services secrets. Puis dépenser leur argent dans bars, des salles de jeu et tout autre lieu de plaisir. Si tu avais accepté notre accord, tu en aurais profité.
L'infernal bâillon prive la princesse de toute possibilité de répondre à ces propos infâmes. Elle ne peut que se débattre et bafouiller de façon ridicule puis constater à nouveau l'efficacité des sangles qui l'immobilisent.
Sa geôlière la caresse tendrement. Ses caresses paraissent encore plus cruelles à la prisonnière qui, vaincue, cesse de se débattre et se concentre sur la retransmission télévisée à l'instant où le bâillon est retiré de la bouche de Gwendoline.
Zéna sourit cruellement.
- A ton avis quelle va être la réponse de Gwendoline ?
Episode 3. Gwendoline retourne au bercail
Dans l'avion qui la ramène vers l'Angleterre Gwen songe que son voyage de retour est plus confortable que l'aller.
Il est vrai qu'il serait difficile de faire pire que dans cet horrible trajet. Seule dans la soute. Ligotée et bâillonnée.
Enfin ! Ce n'est pas tout à fait exact. Ses ravisseuses avaient retiré son bâillon pour le cas où elle serait malade en avion. Une touchante attention, diraient certains. A condition d'oublier les cordes qui s'enfonçaient dans sa chair.
Et surtout de négliger les tourments qui ont suivi. Et la duperie dont elle est devenue l'impuissante complice.
A l'instant, où pendant la cérémonie du mariage, le bâillon lui avait été retiré elle avait évidemment envisagé de répondre par un refus. De crier qu'elle n'était pas la vraie princesse.
Mais elle s'était rappelée d'U69 dans sa cage. Des services secrets complices de cette duperie. Des médecins prêts à brandir un diagnostic de folie qui justifiait que la princesse soit cachée aux yeux de tous depuis des mois. La tante d'U69 avait été claire. Si Gwen tentait de faire échouer le mariage. Elle serait rapidement maitrisée, d’autant plus rapidement qu’elle ne peut pas se défendre avec ses bras lacés contre son corps. La prétendue folie de la princesse justifierait une usurpation par le prince sur les deux royaumes en attendant le rétablissement de sa future épouse. Mainmise que les sujets de la princesse accepteraient volontiers en raison des rumeurs que les comploteurs avaient diffusées sur son incapacité à gouverner.
Quant à Gwen, elle rejoindrait son amie dans un cachot sans aucun espoir d'être libérée
Alors Gwen avait prononcé le fatidique "oui" et Rudolph, respectant l'infâme cérémonie, avait immédiatement et tendrement remis le bâillon sur les lèvres de son épouse. Signifiant ainsi la soumission totale de la souveraine et de son peuple à son époux. Le couple avait quitté la salle sous les applaudissements des participants.
Gwen espérait qu'elle allait être libérée de ses liens et reconduite à l'aéroport où elle prendrait enfin un avion pour quitter cet horrible pays et tenter d'oublier la duperie dont elle avait accepté d'être la complice.
Mais c'était trop demander. Elle l'avait compris en voyant Fifi et la tante d'U69 approcher.
- Vous n'allez pas déjà nous quitter ma chère. Vous avez un rôle à jouer dans la fête.
Le visage de Gwen avait exprimé son incompréhension. Elle savait qu'une fête était prévue après la cérémonie où la princesse serait exposée comme une prisonnière dans son propre royaume. Ce qui ne posait aucun problème puisque tous les participants étaient ravis qu'elle soit ainsi soumise à son indolent mari. Lui-même soumis à ses sœurs.
Mais la plupart des bénéficiaires de cette infamie étaient persuadés que c'était la véritable princesse qui avait accepté ce mariage. Ils auraient un doute s'ils voyaient un sosie parfait de la princesse.
Fifi avait cruellement souri.
- Comme c'est gentil de vous inquiéter de l'avenir de notre machination. Mais nous avons trouvé une solution. Ne vous inquiétez donc pas charmante esclave.
Fifi avait pris le bras de Gwen pour la conduire dans une pièce où elle était attendue par une autre servante connue de la prisonnière : Zaza la domestique de l'infâme Comtesse et de l'ignoble D’Arcy.
Bien avant d'être la victime des ennemis de la princesse Tania, Gwen avait dû affronter ces trois criminels.
Pour une raison inconnue d'elle-même D’Arcy avait souhaité l'épouser. Devant son refus, il avait tenté de la contraindre au mariage et avait exigé le remboursement des dettes de l'oncle de la jeune femme. Heureusement, elle avait pu le rembourser grâce au triomphe de "Vif Argent", son cheval, dans une course hippique.
Mais elle n'aurait jamais réussi si elle n'avait pas été sauvée plusieurs fois par U69 des tentatives d'enlèvement de l'infâme D’Arcy.
A présent U69, trahie par sa tante, était prisonnière de ce château. Personne ne viendrait secourir Gwendoline. Honteuse, elle avait baissé la tête dans l'attente du sort que lui réservaient Fifi et Zaza. En d'autres circonstances elle aurait sans doute ri au son de ces prénoms ridicules. Mais ils cachaient l'habileté de deux servantes totalement dévouées à leur maîtresse et dont la cruauté n'avait d'égal que leur terrifiante imagination.
Elles avaient retiré sa robe de mariée, avaient qualifié son corps de splendide puis l'avaient vêtue d'une jupe en cuir courte et fendue. Sa poitrine avait été couverte d'un bustier de la même matière.
Son bâillon retiré, Gwen avait tenté de défier les criminelles.
- Vous pensez qu'habillée ainsi, les invités ne feront pas attention à mon visage.
- Notre amie est bien impertinente.
- C'est la mauvaise influence de la nièce de ma maîtresse.
- C'est un défaut dont nous devrons la guérir.
Gwen s'était adressée directement à Fifi.
- Votre maîtresse m'a promis que je serais libre après le mariage.
Zaza avait tiré les cheveux de la prisonnière pour ramener sa tête en arrière.
- Oui, après le mariage. Mais le mariage comprend un banquet. Et ma maitresse respectera cette promesse.
Fifi était intervenue.
- Allons Zaza, il est certain que ma maîtresse tiendra parole... Une fois passée la fête de ce soir.
Zaza, c'était calmée.
-Tu as raison. Achevons de préparer notre insolente amie.
Les servantes avaient alors "habillé" la tête de la prisonnière avec un masque de cuir qui l'enveloppait depuis la nuque jusqu'au front sans oublier son menton et évidemment ses lèvres. Elles avaient énergiquement serré les sangles puis avaient conduit leur victime face à un miroir pour qu'elle puisse apprécier le résultat. La jeune femme avait constaté que seuls ses yeux et son nez étaient visibles. Non seulement, elle était bâillonnée mais il était certain que personne ne remarquerait la moindre ressemblance avec la princesse.
- Tu es superbe ma chérie mais tu ne vas pas te contenter de t'exhiber. Tu vas devoir travailler.
Les servantes avaient entouré la taille de la prisonnière avec une ceinture métallique à laquelle était reliée une chaine aux extrémités de laquelle étaient fixés deux anneaux destinés à enserrer ses poignets.
Gwen avait constaté qu'ainsi enchaînée elle pouvait à peine amener ses bras au niveau de sa taille. Les servantes répondirent à son interrogation forcément muette en déposant entre ses mains un large plateau sur lequel était déposé des verres et des bouteilles.
- Nous avons quelques heures pour t'entraîner. Cela va être un plaisir.
- Il vaudrait mieux lui retirer sa jupe.
- Vous avez raison chère amie. Ainsi que son bustier. Ce sera plus facile pour l'éduquer.
Les impitoyables éducatrices avaient dévêtue leur élève impuissante. Ne lui laissant que le masque qui recouvrait sa tête et la bâillonnait puis avaient retiré verres et bouteilles du plateau.
- Cela évitera de la casse. Fais quelques pas, esclave !!
Mais Fifi l'avait arrêtée.
- Zaza, nous oublions l'essentiel.
Zaza avait souri.
- Où avais-je la tête.
Elle avait alors fixé une chaîne étroite aux chevilles de Gwen qui avait réalisé que la cruauté des servantes était réellement sans limites.
- A présent, fait-nous voir comment tu marches.
Gwendoline avait obéi, progressant maladroitement sur les chaussures à talon aiguille tout en tenant le plateau vide. L'entrave de ses chevilles la contraignait à avancer à petits pas. Terrifiée à l'idée de trébucher, elle se concentrait sur le sol.
Deux coups de cravache sur son postérieur l'avaient rappelé à l'ordre.
- Tiens-toi droite. Nous te l'avons appris. Et met un peu d'élégance dans ta démarche.
La prisonnière avait péniblement repris sa marche maladroite. Les cravaches s'étaient à nouveau abattues.
- C'est ce que tu appelles marcher avec élégance ?
Gwendoline aurait souhaité leur demander comment elles auraient fait avec les chevilles enchaînées. Heureusement son bâillon était là pour lui éviter de se laisser aller à de ridicules tentatives de révolte et lui rappeler qu'il était préférable de respecter les ordres des servantes qui étaient à présent ses maîtresses prêtes à punir le moindre signe d'insolence.
Au bout de quelques pas, les leçons de Fifi et de la tante d'U69 étaient revenues et elle avait progressé rapidement pour adopter une démarche élégante tout en gardant la tête haute comme elle l'avait appris.
Zaza n'avait pas manqué de féliciter Fifi pour son travail.
- Quelle réussite. Quand nous l'avions enlevée, ce n'était qu'une petite paysanne dévergondée et maladroite.
- U69 n'était plus là pour nous mettre des bâtons dans les roues. Elle était au contraire ravie de constater que nous transformions son amie en une véritable lady.
- Elle n'a jamais soupçonné le piège que vous tendiez.
- Son amour pour cette petite garce l'a totalement pervertie. Elle représente une énorme déception pour ma maîtresse. Elle n'a même pas compris qu'il était impossible de faire de cette idiote une lady.
- Mais nous devrions réussir à en faire une esclave servile.
Des verres et une bouteille avaient été déposés sur le plateau entre les mains de Gwen.
- Marche jusqu'à la table au bout de la pièce. Dépose les verres et remplis-les avec l'eau de la bouteille.
Terrifiée à l'idée de faire tomber le plateau ou ce qu'il transportait, Gwen avait progressé à petits pas maladroits. S'emmêlant dans la chaîne de ses chevilles, elle avait trébuché et les verres et la bouteille étaient tombés sur le sol.
Avant même qu'elle puisse réagir, les cravaches de ses tortionnaires s'étaient abattues sur son postérieur. Fifi et Zaza n'avaient pas caché le plaisir qu'elles prenaient à la punir ainsi.
- Que se passe-t-il ?
Gwen avait reconnu la voix de la comtesse « M », l’impitoyable complice de D’Arcy. Elle savait qu'elle n'avait aucun secours à espérer de cette femme.
- Nous tentons de préparer notre amie pour la fête de ce soir. Mais nous craignons de manquer de temps. Elle est trop maladroite.
- Ses fesses risquent d'être rouges si vous poursuivez ainsi.
- Elles seront cachées par sa jupe et elle n'aura pas besoin de s'assoir.
La terrifiante criminelle s'était approchée de la captive et avait caressé sa poitrine de l'extrémité de sa cravache. La prisonnière n'avait pu s'empêcher de frémir.
- Allons ma chère, jamais je n'abimerais une poitrine telle que la vôtre.
Gwendoline s'était efforcée de cacher son désarroi et sa honte.
- La tante de votre stupide amie m'a affirmé que vous aviez fait quelques progrès. Il serait temps de vous en souvenir. Si vous n'êtes pas capable de servir, nous trouverons un autre moyen pour que vous distrayiez nos invités.
Par chance, le bâillon privait Gwen de la possibilité de demander des précisions qui n'auraient fait que l'épouvanter davantage. Se remémorant ses leçons, elle avait baissé la tête pour montrer sa soumission.
L'humiliante petite tape qu'elle avait reçue sur les fesses pour la féliciter lui avait semblé encore plus douloureuse que les coups de cravache.
La comtesse s'était tournée vers les deux servantes.
- Vous faites un excellent travail. Cette insolente jeune femme a oublié ses leçons mais vous allez les lui rappeler.
Sur ces cruelles paroles, la terrifiante criminelle était sortie. Abandonnant Gwen aux mains expertes des deux servantes ravies d'exercer leurs talents sur la malheureuse jeune femme.
Les heures qui avaient suivi avaient été une succession de punitions et d'ironiques félicitations à la fin desquelles Gwen, enfin capable d'être une serveuse convenable, avait été revêtue de sa jupe fendue qui cachait la rougeur de son postérieur durement mis à l'épreuve à l'occasion de ces humiliantes leçons.
Les servantes avaient alors jugé inutile de cacher sa poitrine avec un bustier et avait mis leur prisonnière en laisse grâce à un anneau fixé à la partie inférieure de la cagoule qui la bâillonnait.
Fifi avait pris la laisse et Zaza s'était placé derrière Gwen, prête à agir si la captive avait émis le moindre signe de résistance. Ce qui n'était pas dans les intentions de la douce Gwendoline, honteuse et soumise. Elle s'était efforcée d'avancer au rythme imposé par ses maîtresses par procuration qui progressaient d'un pas vif et long alors que leur malheureuse victime aux chevilles enchaînées était contrainte d'avancer à petits pas ridicules et saccadés.
Elles arrivèrent enfin dans l'immense salle de réception. Dès qu'elle eût franchi le seuil, Gwen comprit que ses épreuves ne faisaient que commencer mais que sa situation n'était pourtant pas la pire.
Plusieurs tables avaient été installées et de nombreux convives étaient déjà assis. Les serveuses disposées autour de la salle attendaient l'ordre d'officier. Aucune d'entre elles n'était enchaînée et elles étaient toutes vêtues normalement.
Gwen aurait éprouvé un immense sentiment de solitude si son attention n'avait pas été attirée par le triste spectacle sur l'estrade. Le couple princier y était installé, visible de tous. Le prince était libre de ses mouvements et normalement vêtu. La princesse était assise sur une chaise inconfortable. Son corps entier immobilisé par des sangles terriblement serrées. Elle était bâillonnée par une large bande de cuir.
Observant le désarroi de Gwendoline, Fifi l'avait cruellement aggravé.
- Pourquoi un tel regard désapprobateur. C'est ton œuvre que tu contemples.
Honteuse, la malheureuse prisonnière avait compris que l'impitoyable criminelle disait la vérité. Elle était la complice de cette infamie. Et qu'avait-elle obtenu en échange ? La princesse avait perdu son royaume, U69 était toujours prisonnière et elle-même n'avait aucune garantie de retrouver la liberté.
Devinant ses pensées, Fifi avait réagi.
- C'est insultant, ma maîtresse a promis que demain tu serais libre et tu le seras. A présent va prendre les commandes des convives. Commence par la table de ton ami D’Arcy.
Gwendoline avait obéi et avait avancé aussi vite que ses chaînes le lui permettaient. Le sourire de l'ignoble D’Arcy avait été une blessure supplémentaire.
- Quel plaisir de vous revoir ma chère. Je crois que vous connaissez tout le monde.
Autour de la table était installés la comtesse, la tante d'U69 et les sœurs du prince Rudolph. Sur un signe de D’Arcy, Fifi et Zaza vinrent s'installer à leur table.
- Nous avons demandé à ce que notre table soit exclusivement servie par Gwen.
- Excellente idée mais nous devons attendre le clou de la soirée.
A cet instant le prince s'était levé et avait commencé un discours maladroit et pompeux.
- Mes amis, je suis heureux de vous voir tous présents pour célébrer la fin de la désunion de nos deux pays. Pour fêter aussi la nouvelle union de nos deux pays. Nous fêtons aussi mon union avec la princesse Tania.
Le prince avait alors désigné la princesse immobilisée et bâillonnée sur sa chaise.
- Comme vous le voyez, notre union s'est effectuée dans le respect des traditions.
Les applaudissements avaient éclaté.
- La princesse ici présente, s'est longtemps opposée à cette union. Elle en a finalement admis la nécessité mais doit payer le prix de son désaccord. Elle règnera à mes côtés, silencieusement.
L'ignoble souverain avait marqué un temps puis avait repris.
- ... Et elle demeurera attachée à son trône.
La pitoyable plaisanterie avait pourtant déclenché une salve de rires et d'applaudissements.
- Mais nous ne devons pas oublier que certaines personnes ont tenté de faire échouer cette union. Toutes n'ont pas été prises mais nous avons capturé la principale instigatrice de ce complot.
Gwen avait alors ressenti un terrible pressentiment. Un rideau s'était ouvert et U69 enfermée dans la cage adaptée à son corps était apparue. La cage était suspendue à un portique et deux serviteurs poussaient le portique sur la scène pendant que retentissaient de nouveaux applaudissements.
Le plus cruel aux yeux de Gwendoline était le sourire de la tante de son amie quand elle observait sa nièce prisonnière et impuissante.
- Dans quelques instants, vous allez pouvoir monter sur l'estrade et montrer à cette espionne ce qu'il en coûte aux ennemis de nos pays.
Gwen incapable de supporter ce qui allait se produire tenta de reculer. Mais d’Arcy saisit la chaîne de ses poignets.
- Vous avez l'air d'aller mal ma chère. Asseyez-vous donc. Il sera toujours temps d'aller chercher nos commandes.
La comtesse avait réagi.
-Vous êtes bien trop bon avec cette petite ingrate. Mais peut-être n'avez-vous pas renoncé à la séduire.
- Vous lisez en moi comme dans un livre ouvert chère comtesse. En effet, je ne désespère pas de faire de cette effrontée Lady d’Arcy mais pour l'instant j'offre à la douce Gwendoline mes genoux et mes bras.
Dans l'impossibilité de résister à la traction exercée sur ses chaînes, Gwen avait été contrainte de s'asseoir sur les cuisses de l'ignoble individu. Sans qu'elle sache comment il avait réussi à écarter le pan de la jupe avant qu'elle s'assoit et elle en éprouvait une honte intense et stupide. Jusqu'à ce qu'elle sente ses lèvres sur ses épaules nues. Elle n'avait alors pas pu retenir un frémissement de dégoût.
- Vous finirez par m'apprécier ma chère et tendre amie.
La jeune femme sentait à présent les mains qui caressaient sa poitrine. Elle tenta de se dégager. Jusqu'à ce qu'elle réalise que ses mouvements et ses gémissements de dégoût étouffés par son bâillon pouvaient être interprétés de bien de façons. Ce que ne manqua pas de faire son "aimable" tourmenteur.
- Vous voyez. Vous commencez à aimer mes attentions. Et quelle aimable idée d'avoir ainsi dénudé vos appâts.
Croyait-il vraiment qu'employer un terme désuet pour désigner ses seins allait suffire à la séduire !!!
- C'est étrange. Au début, je n'ai voulu vous épouser que par intérêt. A présent, je crois que je vous désire aussi.
Gwendoline était troublée par les propos de l'ignoble individu. Elle avait toujours cru que cette demande de mariage était motivée par un désir bestial. Quel intérêt pouvait-il y avoir à épouser une jeune femme pauvre dont le seul bien était un cheval dans l'entretien duquel partait tout l'argent de son oncle et qui jusqu'à présent n'avait remporté qu'une course ?
- Vous vous égarez mon ami.
- Seriez-vous jalouse comtesse ?
- Allons, vous savez qu'il ne serait être question de jalousie entre nous. Je m'inquiète seulement du fait que vous puissiez être amoureux de cette jeune écervelée.
Sir d’Arcy, s’écarte légèrement de Gwendoline, se penche vers la comtesse pour lui glisser :
- Vous parlez d'amour quand je parle de désir. Une fois que nous aurons obtenu ce que nous souhaitons de cette charmante personne et que j'aurai assouvi mes désirs, nous trouverons bien quelque commerçant susceptible d'en avoir l'usage.
Ainsi, c'était ce qu'il restait des promesses de la tante d'U69. Horrifiée, Gwen avait tenté de se dégager quand cette dernière était intervenue.
- Vous oubliez que j'ai promis à cette jeune femme que demain, elle pourrait quitter librement le château. Et même le royaume.
- Et il en sera ainsi mais je n'aurai aucun mal à la retrouver. Où pourrait-elle donc aller ? Et même si elle parvenait à se cacher, la chasse n'en serait que plus amusante.
Gwen avait alors compris qu'elle ne pourrait pas se contenter de retourner dans son village natal pour échapper aux désirs vicieux de l'infâme d’Arcy.
Mais son attention avait été attirée par ce qui se passait sur l'estrade où un des invités était monté et avait saisi un martinet tendu par le prince.
L'homme était passé derrière U69 et avait asséné un coup sec sur les fesses de la prisonnière encagée. Il avait passé l'instrument au suivant qui avait agi de même.
Sous le regard désespéré de Gwen une file d'attente s'était disposée sur et au pied de l'estrade pour infliger ce que le prince et ses sœurs osaient appeler une juste punition.
Gwen avait détourné la tête mais la tante d'U69 avait immédiatement réagi.
- Je te conseille de regarder jusqu'au bout. Tu es la principale responsable du sort de ma nièce.
Tout en embrassant et caressant Gwendoline, d’Arcy avait précisé les propos de la criminelle.
- Elle a raison, tu as transformé une maîtresse espionne en défenseure de la morale et de la vertu. Mais je te pardonne.
Gwen ne savait pas ce qui lui était le plus insupportable : les caresses de celui qui prétendait devenir son amant ou le spectacle de son amie jadis si forte et déterminée et à présent humiliée et suppliciée.
Elle avait frémi en sentant la main de l'individu passer sous sa jupe. Elle avait tenté de le repousser malgré ses poignets enchaînés mais il s'était contenté d'affermir sa prise.
- Je te conseille de ne pas jouer ce jeu-là. Je peux être aussi dur que je suis tendre.
Heureusement le tour de D’Arcy était venu pour appliquer à U69 la "juste punition qu'elle méritait". Gwen avait eu honte du soulagement qu'elle avait à cet instant éprouvé.
Soulagement de courte durée car son "soupirant" l'avait obligée à l'accompagner la traînant en laisse avec une dureté contrastant avec la pseudo tendresse qu'il avait prétendu manifester à son égard. Pas un instant il n'avait tenu compte des chaînes qui gênaient la marche de la captive.
Face à U69, Gwen avait été horrifiée des marques laissées par le martinet sur la peau de celle qui avait été sa compagne. Au regard de son amie, elle avait compris qu'elle l'avait reconnue malgré le masque. Gwen l'avait regardée dans les yeux pour lui rappeler à quel point elle l'aimait. Elle aurait souhaité pouvoir lui dire que demain elle serait libre et qu'elle ferait éclater la vérité. Qu'elle avait trouvé un moyen de mettre fin à cette duperie.
D’Arcy avait frappé sans hésitation les fesses de la prisonnière en cage puis avait posé le martinet.
- Un martinet plutôt qu'un fouet. Tu as de la chance que tes geôlières soient aussi indulgentes.
U69 était bien sûr incapable d'exprimer ce qu'elle pensait de cette "indulgence" mais Gwen n'avait aucun mal à l'imaginer.
Ses pensées avaient été interrompues par une nouvelle traction exercée sur sa laisse et elle avait dû suivre son maître comme l'esclave qu'elle était devenue.
De retour à la table une liste avait été tendue à Gwen qui avait compris qu'elle allait à présent servir ses geôliers et ses geôlières.
Elle s'était dirigée vers les étals où les mets étaient présentés avait tendu la liste aux serveuses. Les mets avaient été déposés sur un chariot qu'elle avait poussé difficilement. Le cliquetis de ses chaînes au fur et à mesure qu'elle avançait lui était insupportable.
Arrivée à la table, elle avait servi les plats aux convives qui, hommes ou femmes en profitaient pour la caresser ou la pincer.
Une fois les convives servis, sur un geste de D’Arcy, elle s'était installée sur ses genoux. Elle avait à cet instant pris conscience de la servilité dont elle faisait preuve. Tout en profitant du repas, l'ignoble individu se livrait à des caresses de plus en plus précises et expertes.
Gwen, honteuse d'être ainsi soumise, voyait la princesse qui assistait à ce sinistre spectacle. Tout aussi impuissante qu'elle. Elle avait alors décidé qu'elle trouverait un moyen de lui rendre son trône.
Un choc dans l'avion réveille Gwen. Elle réalise qu'elle s'est endormie et a revécu le cauchemar de cette journée de dupes.
La tante d'U69 avait tenu parole et l'avait laissée partir. Un chauffeur avait même été mis à sa disposition pour l'amener à l'aéroport. Et un billet d'avion lui avait été remis. Elle s'était alors rendu à un guichet et avait échangé le billet pour un autre horaire et un autre aéroport de destination. Avec l'argent qui lui avait été remis, elle avait téléphoné à son oncle pour lui indiquer à quel endroit elle allait atterrir. Elle avait ensuite embarqué et s'était confortablement installée pour son voyage.
Elle sait comment détruire l'ignoble complot et comment échapper aux assiduités de D’Arcy. Avant le départ, elle a envoyé un télégramme à une journaliste locale en lui donnant suffisamment de détails pour l'intéresser. Son oncle la conduira au journal. Une fois l'article publié avec sa photo, la duperie sera évidente. Et s'en sera fini des complots atroces de D’Arcy, de la comtesse et de leurs complices. Avant de sortir, elle avise un miroir et s'y observe un instant. Quel plaisir de constater l'absence de cordes, de chaînes, de carcans ou autres objets de contentions. De voir que ses lèvres ne sont pas recouvertes d'un quelconque bâillon. D'apprécier que ses seins ne soient pas exposés au regard de tous. Sa jupe et son chemisier sont élégants et modestes. Elle se sent elle-même. Elle sort de l'aéroport. Bientôt les ravisseurs de la princesse regretteront leurs actes immondes.
Dans ces conditions, j’ai cru devoir reprendre le récit de Gwenboyfriend, puis le corriger, puis le compléter. Je remercie vivement Gwenboyfriend d’avoir écrit le début de cette œuvre et lui demande de ne pas m’en vouloir de l’avoir reposté ici, ni d’avoir effectué quelques petites corrections. Je remercie aussi tous ceux qui ont bien voulu me raconter la suite des aventures.
A vous de repérer les petites corrections mais surtout d’apprécier la suite de l’histoire.
Maintenant place au récit :
Episode 1. Gwendoline découvre le complot
U69, sa tante et Fifi viennent de faire irruption dans le cachot où Gwendoline est prisonnière.
- Ne t'inquiète pas ma chérie, je vais te libérer.
Alors que son amie approche d'elle, la jeune femme surprend un échange de regards entre la tante d'U69 et une des ravisseuses. Un terrible doute étreint la prisonnière qui tente d'alerter son amie. Malheureusement son cri d'alarme étouffé par le bâillon est confondu avec l'expression de son impatience.
- Allons, tu sais combien j'aime te voir ligotée et bâillonnée mais je ne vais pas te laisser dans cette situation inconfortable.
C'est bien le moment de rappeler leurs petits jeux. Gwen est de plus en plus persuadée qu'il se trame quelque chose d'infâme. Elle seule semble voir la main d'une des ravisseuses posée sur un levier le long du mur. Elle seule peut voir le mouvement de menton de la tante d'U69 et le sourire entendu de Fifi.
- mmmmppfff.
Son cri d'alarme étouffé par le bâillon éveille cette fois l'attention d'U69 mais il est trop tard. Un filet s'abat sur elle. Les criminelles s'approchent d'elle. L'agente secrète presse sur la gâchette sans hésiter.
- Oups, je crois que j'ai oublié de charger votre arme.
Ces paroles ironiques prononcées par Fifi permettent à U69 de deviner l'ampleur du complot. D'autant plus évidente que sa tante a abaissé son arme et sourit cruellement.
Comprenant son échec, l'espionne laisse tomber son pistolet et ne tente rien quand ses adversaires la libèrent du filet.
Gwendoline horrifiée de ce retournement de situation s'agite dans ses liens et proteste dans son bâillon. Un coup de fouet sur ses fesses la rappelle à l'ordre.
La tante d'U69 s'approche d'elle.
- Nous nous occuperons de toi quand nous en aurons terminé avec mon idiote de nièce. Je te conseille de réfléchir à tes options d'ici là.
Consciente de la stupidité de ses actes la jeune femme se calme et assiste au triste spectacle de son amie réduite à l'impuissance. Après l'avoir dévêtue, les criminelles ont emprisonné leur victime dans une combinaison de cuir qui enserre la totalité de son corps. Y compris sa tête et ses bras enfermés dans un gant unique. L'ignoble vêtement est serré par des lacets que les ravisseuses serrent de toutes leurs forces. Puis agissent de même avec des sangles. Seul le visage de l'agente secrète est libre.
U69 malgré son désarroi s'efforce d'obtenir des explications de sa tante.
- Ainsi vous êtes la complice de ce plan infâme.
- Un plan qui permettra à mes amies d'être à la tête d'un pays où tous les criminels d'envergure pourront investir les gains de leurs forfaits.
- N'est-ce pas le prince qui doit gouverner ?
-Le prince est un imbécile incapable de gouverner et laissera les commandes à ses sœurs.
- Pourquoi mêler Gwendoline à ce sinistre projet ?
- La princesse s'est avérée plus têtue que prévue. Quand j'ai découvert l'étonnante ressemblance de ton idiote d'amie avec elle, j'ai compris que nous avions une opportunité que je ne pouvais pas laisser passer.
- Pourquoi ne pas nous avoir enlevées ensemble dans ce cas ?
- Te capturer depuis l'Angleterre et te transporter jusqu'ici sans que tu réussisses à t'évader?
- Gwen était la proie et l'appât.
- Exactement, je savais que dès que tu comprendrais, tu te précipiterais au secours de cette idiote et qu'il suffirait de te proposer notre aide. Ainsi tu viendrais de toi même te jeter dans la gueule du loup.
- Vous croyez peut-être que j'ai perdu mes talents de reine de l'évasion dans le voyage. Et que cette gaine m'emprisonnera longtemps.
L'infâme parente s'adresse à ses complices.
- Resserrez les lacets et les sangles.
Les criminelles obéissent avec un empressement qui exprime leur ignoble plaisir. U69 grimace quand elle sent de minuscules pointes s'enfoncer dans sa peau. Sa tante sourit.
- Ne t'inquiète pas. Les pointes pénètrent juste la surface de ton corps, elles t'aideront à te tenir tranquille.
- Il n'est pas nécessaire que je m'évade. Avant notre départ, j'ai transmis un rapport très complet au chef des services secrets. J'avais tout compris à part votre trahison. Il serait plus raisonnable de nous libérer, Gwen, la princesse et moi puis d'espérer en la clémence de vos victimes.
- Le chef a lu ce rapport avec beaucoup d'attention. Il était extrêmement passionnant. Et il compte bien le relire pour se détendre. Mais il ne sortira jamais de son bureau. Il regrette seulement que ton affection pour cette idiote t'ait rendue stupide à ce point.
Gwen, terrifiée, réalise le succès complet de leurs adversaires. Pourtant U69 ne renonce pas.
- Vous croyez réellement que la gaine me gardera longtemps prisonnière.
- La gaine n'est qu'une étape.
Les criminelles amènent alors une cage qui suit les contours d'un corps féminin. Gwen se rappelle alors avoir été emprisonnée dans une telle cage.
U69 est enfermée dans l'horrible objet.
- Cela prendra du temps mais je viendrai à bout de ces cadenas.
- Qui a parlé de cadenas ?
U69 sent alors la chaleur d'un fer à souder. L'avertissement de sa tante confirme ses craintes.
- La gaine dans laquelle tu es enfermée te protègera des brûlures. Il s'agit de t'immobiliser. Pas de te blesser.
En quelques minutes les barres plates de la cage situées dans le dos de la prisonnière sont soigneusement soudées.U69 comprend qu'elle n'a aucune possibilité de se libérer.
- Débarrassez-la de sa combinaison sauf les bras et les cuisses.
Les criminelles agissent rapidement et U69 réalise que la combinaison qui l'enfermait était constituée de plusieurs parties. Elle se retrouve nue et exposée aux regards lubriques de ses ravisseuses.
- Et bien, ma chère nièce crois-tu que tu parviendras à sortir sans aide de cette cage.
- Gwen n'acceptera jamais votre proposition infâme.
- Décidément, il est temps de réduire au silence ce vilain petit oiseau.
Une des servantes enfonce une boule de cuir dans la bouche de la malheureuse U69. La boule est fixée à une bande de fer qui recouvre sa bouche. La bande est fixée à la cage par une charnière et est fermée de l'autre côté par un cadenas. Un ergot placé sous le menton de la captive la réduit au silence.
Gwen croise le regard désespérée de son amie et comprend que la cruelle tante de sa compagne triomphe. Il est impossible de s'échapper de cette cage.
- Je propose de la conduire dans son cachot.
- Et lui faire manquer le spectacle. Ce serait dommage.
La tante d'U69 se tourne vers l'infortunée Gwendoline.
- Je suppose, ma chère que vous avez compris que votre seul choix est d'accepter notre proposition.
La prisonnière se demande de quelle proposition il s'agit.
- Mais avant de vous la faire entendre, je crois que vous avez besoin d'une petite leçon qui vous convaincra de notre détermination.
La criminelle saisit le fouet que lui tend sa complice et prend place derrière la prisonnière.
- Quel magnifique objet de travail.
Gwen se prépare à recevoir les premiers coups de fouets qui ne tardent pas à s'abattre sur son postérieur
Episode 2. Gwendoline se marie
La princesse Tania est assise inconfortablement sur une chaise au dossier droit. Ses bras sont emprisonnés de chaque côté du dossier dans des sangles. D'autres sangles fixent son torse au dossier de la chaise tandis que d'autres immobilisent ses cuisses et ses jambes et ses chevilles. Une dernière qui entoure son front l'oblige à garder la tête droite. Elle fait face à un écran de télévision.
- C'est un privilège rare de pouvoir assister en direct à son propre mariage.
Le bâillon, dont elle a le sentiment qu'il lui manquerait si elle en était libérée, évite à la captive de répondre à la moquerie de sa geôlière.
- Ce n'est pas non plus si fréquent d'être prisonnière dans son propre palais.
La moquerie de Zéna rappelle à Tania comment elle s'est retrouvée dans cette triste situation.
Tout avait débuté par la visite du prince Rudolph. Visite organisée par sa conseillère, Zéna, et la sœur du prince, Olga.
Dès l'arrivée de cette famille et de sa suite, la princesse a éprouvé un étrange malaise : le prince était manifestement stupide et totalement soumis à sa sœur. Elle avait décidé de prétexter un malaise pour justifier son absence au repas organisé en l'honneur de leurs visiteurs.
La facilité avec laquelle Zéna avait accepté aurait dû l'alerter. Mais comment aurait-elle pu suspecter une telle traîtrise ? Comment aurait-elle pu imaginer que son mariage avec le prince Rudolph allait être annoncé pendant le banquet. Signifiant ainsi la fusion de leurs deux royaumes et permettant aux criminels qui dirigeaient ouvertement le royaume du prince Rudolph de s'emparer sans difficulté du royaume de Bulovie dont elle était la princesse.
Alertée par sa fidèle servante, elle s'était précipitée pour dénoncer cette infamie mais elle s'était trouvée face à Zéna et Sonia une des sœurs du prince Rudolph. Les deux femmes l'avaient maîtrisée sans mal. Pendant que Sonia lui tenait les bras, Zéna avait lié ses poignets dans son dos. Puis ses bras. La princesse avait tenté d'appeler à l'aide mais un épais chiffon enfoncé dans sa bouche, fixé par deux bandes de tissu, une étroite et l'autre large qui recouvrait totalement ses lèvres, avait réduit ses pitoyables appels à l'aide à des soupirs ridicules et inaudibles. Sa servante avait tenté de fuir pour chercher l'aide mais elle avait été rattrapée et immédiatement ligotée et bâillonnée.
La princesse avait ensuite était conduite dans un cachot où elle avait été enchaînée au mur par ses poignets levés au-dessus de ses épaules ainsi qu'un collier fixé à son cou. Une ceinture métallique et des chaînes à ses chevilles avaient conclu cet atroce travail. Le plus effrayant était le calme avec lequel les ravisseuses avaient procédé. Certaines que personne ne viendrait au secours de leur malheureuse victime.
Le bâillon avait été remplacé par une boule de mousse enfoncé dans sa bouche et un tube de cuir glissé entre ses dents et maintenu par une chaîne verrouillée sur sa nuque.
Sonia la sœur ainée de Rudolph s'était alors installée confortablement face à la princesse impuissante.
- Je vais vous expliquer la situation ma chère. Zéna va annoncer que vous êtes souffrante et que vous devez prendre du repos. Ce qui signifie renoncer à un grand nombre de cérémonies officielles. Zéna assurera vos responsabilités. Cela nous laissera le temps de vous convaincre d'accepter ce mariage. Nous ne manquons pas de moyens de persuasions. Il serait raisonnable d'accepter tout de suite mais vous ne le pouvez pas en étant ainsi bâillonnée. Nous allons commencer par vous tourmenter. Pour vous convaincre que nous ne plaisantons pas. Et aussi parce que nous en avons très envie. Je n'ai donc qu'un conseil à vous donner. Quand nous enlèverons ce bâillon, acceptez notre proposition.
Bien que terrifiée, la princesse avait résisté aux punitions, brimades et autres tourments que lui infligeaient ses ravisseuses. Elle espérait que son peuple allait s'inquiéter de son absence malgré le désespoir dans lequel l'avait plongé l'abandon de tous ses proches à l'exception de sa servante.
La malheureuse domestique payait très cher sa fidélité. Entièrement nue à l'exception du tablier de soubrette qui cachait à peine son sexe, les chevilles enchaînées, la tête emprisonnée dans une cage qui la bâillonnait, elle devait porter des messages à travers tout le château. Pour ce faire, ses poignets étaient enchainés dans son dos et leur chaîne coulissait à travers un anneau fixé à sa ceinture métallique.
Le message écrit était déposé sur un plateau qu'elle tenait dans sa main droite. Pour tenir le plateau, elle devait appuyer le dos de sa main gauche contre ses fesses et tirer au maximum sur la chaîne qui unissait ses poignets. Elle devait parcourir le château en tous sens et était sévèrement punie si elle était trop lente. S'asseoir entre deux livraisons de message était interdit. Pour lui épargner cette tentation, une anse de métal hérissée de quelques pointes avait été fixée à sa ceinture métallique et placée entre ses fesses. La servante devait régulièrement apporter des messages aux geôlières de la princesse. Cette dernière souffrait de voir la fidélité ainsi punie. Ses ravisseuses ne manquaient pas de lui rappeler qu'elle était responsable de cette situation et qu'il suffisait qu'elle accepte le mariage qui lui était proposé.
Mais la courageuse princesse avait résisté. Elle avait supporté les privations, le fouet, les divers ligotages.
Le balltie où ses jambes pliées étaient appuyés contre son torse avait été douloureux. Se chevilles étaient reliées à ses poignets par une corde qui glissait dans le sillon de ses fesses Ses bras étaient liés contre son dos par des cordes qui entouraient ses cuisses. Sa tête juste au-dessus du sol, elle devait tirer sur ses liens pour atteindre la nourriture et la gamelle d'eau qui lui permettait d'étancher sa soif. Son bâillon n'était retiré que quand on lui apportait la gamelle contenant l'infâme nourriture qui lui était destinée. La gamelle d'eau était toujours en place. Poussée par la soif, elle avait parfois tenté d'humecter son bâillon. Ses geôlières l'avaient constaté et avait mis dans sa bouche une boule faite d'une matière qui enflait quand on la mouillait.
Elle avait été placée au milieu d'une petite salle où passaient les domestiques et des alliés de sa famille. Elle avait mesuré l'étendue de la trahison dont elle était victime. L'instruction pour toute personne traversant cette salle était de tourmenter la prisonnière. Et tous ceux qui en avaient eu l'occasion n'avaient pas hésité à le faire. Certains se contentaient de resserrer ses liens ou d'ajuster son bâillon. D'autres d'une tape sur ses fesses particulièrement bien exposées. La plupart n'avaient pas hésité à utiliser les outils mis à leur disposition, fouet ou cravache, pour prendre soin de son postérieur soumis à rude épreuve.
Une fois elle avait courageusement tenté d'atteindre un couteau tombé de la poche d'une personne de passage. Elle avait cru à un allié mais en avait ensuite douté quand elle avait constaté que l'objet était quasiment inaccessible. Elle avait réussi à basculer et tenté de tirer sur ses liens pour récupérer le couteau et avait été surprise à cet instant. Elle avait été cruellement punie, suspendue plusieurs heures la tête en bas. Puis elle avait retrouvé sa position de balltie avec un aménagement supplémentaire. Les cordes qui entouraient son corps et ses chevilles étaient liées à des anneaux fixés au sol. Ses tortionnaires avaient même ajouté un anneau fixé à une corde qui entourait son cou la privant de la possibilité de relever la tête.
Comme elle continuait de résister, elles avaient décidés de lui bander les yeux. Ainsi elle ignorait qui entrait dans la pièce et ce qu'il faisait. Saisissait-il le fouet, la cravache, la tapette ? Se contentait-il de ses mains ? Certains restaient un long moment à ses côtés profitant de l'angoisse qui était la sienne.
Ensuite, le bandeau sur les yeux ne lui avait plus été retiré même pour manger. Elle ne découvrait ce qu'était la nourriture insipide qu'à l'instant de la goûter.
Pourtant, elle n'avait pas cédé. Elle était certaine que quelques puissants lui étaient fidèles, que le peuple de son pays s'inquiétait de son absence et que ses ravisseuses devraient renoncer à leur vile entreprise.
Jusqu'à ce qu'elles découvrent qu'elle avait un sosie.
La princesse est tirée de ses sombres pensées par Zena qui se penche vers elle.
- Ecoute le spectacle va commencer.
La voix du journaliste s'élève dans le poste.
- Mesdames, Messieurs, chers téléspectateurs. Je suis certain que vous êtes nombreux à vous être réunis autour de vos postes de télévision. Et que vous n’allez rien manquer de cet événement qui marque l'union de deux pays longtemps en conflit.
Une voix féminine prend le relais.
- Ce n'est pas la première fois qu'une telle union a lieu. Ces deux pays ont été régulièrement séparés et réunis. Toujours par le mariage.
Le speaker reprend la parole.
- Nous assistons à l'arrivée du carrosse qui transporte le prince.
- Carrosse dans lequel les époux repartiront une fois la cérémonie achevée.
- Mais je ne vois pas la future épouse.
- C'est que les maîtres de cérémonie ont tenu à revenir à une tradition séculaire et disons-le surprenante.
La princesse qui n'ignore rien de cette sinistre cérémonie ne peut s'empêcher de tirer sur ses entraves en écoutant les propos enthousiastes des commentateurs.
Zéna la rappelle à l'ordre.
-Tu devrais savoir que c'est inutile. Je te conseille de te calmer et de profiter du spectacle.
La princesse préférerait être dans un cachot plutôt que de faire face à cet écran de télévision. Bien qu'elle sache les raisons pour lesquelles Gwendoline a accepté cette mascarade, elle ne peut pas s'empêcher de lui en vouloir.
Les ravisseuses de Gwen lui ont promis qu'elle serait libre une fois la cérémonie achevée. A la seule condition que la jeune femme s'engage à ne rien dire de la duperie à laquelle elle participe. Pour être certaines que Gwendoline ne les trahirait pas, elles maintiendront son amie U69 dans le château. Et elle paiera lourdement toute trahison de sa compagne. Et de toute façon personne ne la croira.
La princesse est tirée de ses sombres pensées par la voix du speaker qui annonce l'arrivée de Gwendoline.
- Et voici la princesse qui arrive à pied entourée de gardes dans une robe blanche.
- Vous voulez dire, une robe de mariée, mon ami.
- C'est exact et il faut reconnaître que le spectacle est plutôt plaisant.
- Pourquoi ne dites-vous rien du corset qu’elle porte et qui maintient aussi ses bras lacés contre son corps ?
- En effet, ses bras sont lacés verticalement, contre son corps, derrière son dos. Ses jambes sont aussi entourées d’un fourreau étroit, hélas à l’abri des regards, sous la robe ample qu’elle porte.
- Elle peut ainsi marcher avec subtilité, mais sa démarche est des plus gracieuses.
- Tout ceci, reconnaissons-le, met en valeur un corps irréprochable. Ma chère Marlène, vous pouvez peut-être nous expliquer les raisons de cette arrivée pour le moins originale ?
- Bien entendu. C'est un rappel de la première union entre ces deux pays. Le prince régnant à cette époque s’appelait lui-aussi Rudolph ! Il avait enlevé Diane, la princesse en titre à cette époque, et l'a conduite ainsi jusqu'au mariage.
- Etait-elle bâillonnée comme l'actuelle princesse ?
- Exactement. Avec un bâillon en soie blanche.
- Cela ne semble pas très honnête.
- Mais vous ne connaissez pas la fin de l'histoire.
- En effet, mais je suppose que vous allez nous la révéler.
Le badinage de ces journalistes qui commentent plaisamment une infamie blesse la princesse tout en lui rappelant son impuissance.
- Les partisans de Diane sont intervenus à temps et l'ont libérée à l'instant où le mariage allait être conclu. Le prince était entouré d'ennemis. Les sauveurs de la princesse lui ont retiré son bâillon et à cet instant, elle n'a prononcé qu'un mot.
- Lequel ? Vous nous faites languir chère amie.
- Oui !
- Oui ?
- C'est le mot qu'elle prononça. Elle signifiait ainsi qu'elle pardonnait à Rudolph ses méthodes de rustre et acceptait l'union de leur deux pays. Hélas, cette union n'a pas donné naissance à des enfants. En conséquence les nièces de Diane ont décidé que leur pays retrouverait leur indépendance. C'est ainsi que la rivalité entre ces deux minuscules nations a duré jusqu'à nos jours.
- C'est une belle légende mais est-elle vraie ?
- Les organisateurs du mariage ont manifestement décidé qu'elle l'était. On peut les comprendre puisque les prénoms des futurs mariés sont Tania et Rudolph.
Ses propos semblent si insupportables à la princesse qu'elle tire une nouvelle fois sur ses entraves. Tout aussi inutilement qu'auparavant. Cette légende est fausse, imaginée de toute pièce par les ravisseuses. Mais à présent que deux journalistes en auront parlé dans cette méprisable invention qu'est la télévision, tout le monde y croira. Et elle est immobilisée sur cette horrible chaise, incapable de s'opposer à cette duperie, contrainte d'écouter ce commentaire stupide. Elle frémit en sentant la cravache de Zena effleurer sa poitrine.
-C'est toujours un plaisir de te regarder essayer de te libérer. Depuis le temps que tu es notre prisonnière. Tu devrais savoir que tu n'as aucune chance d'y parvenir.
La princesse se calme et se concentre sur l'infâme cérémonie en tentant d'ignorer le commentaire dithyrambique du speaker. Elle observe Gwendoline qui avance au milieu de la foule. S'efforçant d'avancer dignement, la tête haute malgré son laçage et son bâillon. Et cette robe blanche souligne son corps superbe. Elle est son parfait sosie. A un détail près que n'ont pas remarqué leurs ravisseurs. Un détail qui pourrait renverser la situation si Gwendoline ose dire la vérité à l'instant où son bâillon lui sera enfin retiré.
Gwen gênée par son étroit jupon grimpe gracieusement les marches du palais, à petits pas. Ce qui ne semble embarrasser personne dans la foule qui l'entoure. Evidemment, sa robe ample ne révèle pas l’étroit fourreau qui entoure ses jambes. Elle pénètre dans l'immense salle où doit se dérouler la cérémonie. Les caméras à l'intérieur ont pris le relais.
Zena toujours cruelle et souriante souligne le port altier du sosie de la princesse.
-J'espère que tu admires la façon dont cette jeune femme te rend honneur en se tenant parfaitement droite et la tête haute. On pourrait la croire fière d'être ainsi ligotée et bâillonnée. Il est vrai qu'elle en a autant l'habitude que toi.
- C'est l'éducation de la tante d'U69 qui a permis un tel résultat.
La princesse reconnaît la voix de Fifi qui a trahi U69 sans le moindre scrupule.
- Il est regrettable que notre chère espionne rate ce spectacle.
- Elle ne le manque pas. Elle est même particulièrement bien placée pour y assister.
A cet instant une des caméras de télévision filme les tribunes du palais où des invités prestigieux assistent au mariage. La voix du speaker s'élève à nouveau.
- Quelle est cette femme enfermée dans une cage plutôt inconfortable ?
- Une espionne qui a agi contre notre pays et tenté de faire échouer cette alliance.
Face à l'écran, Zena a quelques difficultés à cacher son étonnement.
- N'est-ce pas dangereux d'exposer ainsi U69 ?
- Au contraire, c'est une méthode simple pour faire savoir aux opposants de tous bords que nos services secrets soutiennent cette union.
La princesse, désespérée, comprend que ses ravisseuses ne constituent que la partie la plus visible d'un complot aux sombres ramifications.
Le seul grain de sable est l'infime différence qui existe entre la princesse et Gwendoline : l'absence d'une tâche de naissance sur l'épaule de Gwendoline. Détail si dérisoire qu'il ne peut apparaître que si l'usurpatrice involontaire ose trahir ses geôliers.
Le moment fatidique est arrivé. L'attention excessive de la princesse n'échappe pas à Zéna.
- Tu espères vraiment que cette idiote va oser faire éclater la vérité ? Et dans ce cas qu'on la croira ? A cause de cette tache absente de son épaule ? Que personne n'a remarqué jusqu'ici ?
- C'est aussi la raison de la présence d'U69. Rappeler à Gwendoline qu'elle doit obéir si elle veut préserver la santé de son amie.
La princesse ne peut s'empêcher de maudire la stupidité de son sosie. Comment peut-elle s'imaginer que ces horribles femmes tiendront parole !
Zéna qui a deviné ses pensées sourit cruellement.
- Ne t'inquiète pas pour cette naïve jeune femme. Nous lui avons promis qu'elle quitterait le pays après le mariage et nous tiendrons parole. Elle aura même la joie de retrouver son cher oncle.
La princesse devine une autre infamie derrière ces propos mais ne parvient pas à en imaginer la raison. Que lui importe d'ailleurs le destin de cette jeune idiote qui est sur le point d'accepter de participer à une duperie qui plongera un pays entier dans l'affliction et la terreur.
Toujours attentive aux pensées de sa prisonnière, Zéna ne résiste pas au plaisir de la tourmenter moralement.
- Tu es injuste envers nous. Grâce à l'argent de l'organisation, ton pays va connaître un enrichissement phénoménal. Les criminels auront un lieu où se rencontrer et négocier leurs affaires sans crainte des policiers à leur poursuite. Ils pourront passer des accords entre eux et avec des représentants des gouvernements ou des services secrets. Puis dépenser leur argent dans bars, des salles de jeu et tout autre lieu de plaisir. Si tu avais accepté notre accord, tu en aurais profité.
L'infernal bâillon prive la princesse de toute possibilité de répondre à ces propos infâmes. Elle ne peut que se débattre et bafouiller de façon ridicule puis constater à nouveau l'efficacité des sangles qui l'immobilisent.
Sa geôlière la caresse tendrement. Ses caresses paraissent encore plus cruelles à la prisonnière qui, vaincue, cesse de se débattre et se concentre sur la retransmission télévisée à l'instant où le bâillon est retiré de la bouche de Gwendoline.
Zéna sourit cruellement.
- A ton avis quelle va être la réponse de Gwendoline ?
Episode 3. Gwendoline retourne au bercail
Dans l'avion qui la ramène vers l'Angleterre Gwen songe que son voyage de retour est plus confortable que l'aller.
Il est vrai qu'il serait difficile de faire pire que dans cet horrible trajet. Seule dans la soute. Ligotée et bâillonnée.
Enfin ! Ce n'est pas tout à fait exact. Ses ravisseuses avaient retiré son bâillon pour le cas où elle serait malade en avion. Une touchante attention, diraient certains. A condition d'oublier les cordes qui s'enfonçaient dans sa chair.
Et surtout de négliger les tourments qui ont suivi. Et la duperie dont elle est devenue l'impuissante complice.
A l'instant, où pendant la cérémonie du mariage, le bâillon lui avait été retiré elle avait évidemment envisagé de répondre par un refus. De crier qu'elle n'était pas la vraie princesse.
Mais elle s'était rappelée d'U69 dans sa cage. Des services secrets complices de cette duperie. Des médecins prêts à brandir un diagnostic de folie qui justifiait que la princesse soit cachée aux yeux de tous depuis des mois. La tante d'U69 avait été claire. Si Gwen tentait de faire échouer le mariage. Elle serait rapidement maitrisée, d’autant plus rapidement qu’elle ne peut pas se défendre avec ses bras lacés contre son corps. La prétendue folie de la princesse justifierait une usurpation par le prince sur les deux royaumes en attendant le rétablissement de sa future épouse. Mainmise que les sujets de la princesse accepteraient volontiers en raison des rumeurs que les comploteurs avaient diffusées sur son incapacité à gouverner.
Quant à Gwen, elle rejoindrait son amie dans un cachot sans aucun espoir d'être libérée
Alors Gwen avait prononcé le fatidique "oui" et Rudolph, respectant l'infâme cérémonie, avait immédiatement et tendrement remis le bâillon sur les lèvres de son épouse. Signifiant ainsi la soumission totale de la souveraine et de son peuple à son époux. Le couple avait quitté la salle sous les applaudissements des participants.
Gwen espérait qu'elle allait être libérée de ses liens et reconduite à l'aéroport où elle prendrait enfin un avion pour quitter cet horrible pays et tenter d'oublier la duperie dont elle avait accepté d'être la complice.
Mais c'était trop demander. Elle l'avait compris en voyant Fifi et la tante d'U69 approcher.
- Vous n'allez pas déjà nous quitter ma chère. Vous avez un rôle à jouer dans la fête.
Le visage de Gwen avait exprimé son incompréhension. Elle savait qu'une fête était prévue après la cérémonie où la princesse serait exposée comme une prisonnière dans son propre royaume. Ce qui ne posait aucun problème puisque tous les participants étaient ravis qu'elle soit ainsi soumise à son indolent mari. Lui-même soumis à ses sœurs.
Mais la plupart des bénéficiaires de cette infamie étaient persuadés que c'était la véritable princesse qui avait accepté ce mariage. Ils auraient un doute s'ils voyaient un sosie parfait de la princesse.
Fifi avait cruellement souri.
- Comme c'est gentil de vous inquiéter de l'avenir de notre machination. Mais nous avons trouvé une solution. Ne vous inquiétez donc pas charmante esclave.
Fifi avait pris le bras de Gwen pour la conduire dans une pièce où elle était attendue par une autre servante connue de la prisonnière : Zaza la domestique de l'infâme Comtesse et de l'ignoble D’Arcy.
Bien avant d'être la victime des ennemis de la princesse Tania, Gwen avait dû affronter ces trois criminels.
Pour une raison inconnue d'elle-même D’Arcy avait souhaité l'épouser. Devant son refus, il avait tenté de la contraindre au mariage et avait exigé le remboursement des dettes de l'oncle de la jeune femme. Heureusement, elle avait pu le rembourser grâce au triomphe de "Vif Argent", son cheval, dans une course hippique.
Mais elle n'aurait jamais réussi si elle n'avait pas été sauvée plusieurs fois par U69 des tentatives d'enlèvement de l'infâme D’Arcy.
A présent U69, trahie par sa tante, était prisonnière de ce château. Personne ne viendrait secourir Gwendoline. Honteuse, elle avait baissé la tête dans l'attente du sort que lui réservaient Fifi et Zaza. En d'autres circonstances elle aurait sans doute ri au son de ces prénoms ridicules. Mais ils cachaient l'habileté de deux servantes totalement dévouées à leur maîtresse et dont la cruauté n'avait d'égal que leur terrifiante imagination.
Elles avaient retiré sa robe de mariée, avaient qualifié son corps de splendide puis l'avaient vêtue d'une jupe en cuir courte et fendue. Sa poitrine avait été couverte d'un bustier de la même matière.
Son bâillon retiré, Gwen avait tenté de défier les criminelles.
- Vous pensez qu'habillée ainsi, les invités ne feront pas attention à mon visage.
- Notre amie est bien impertinente.
- C'est la mauvaise influence de la nièce de ma maîtresse.
- C'est un défaut dont nous devrons la guérir.
Gwen s'était adressée directement à Fifi.
- Votre maîtresse m'a promis que je serais libre après le mariage.
Zaza avait tiré les cheveux de la prisonnière pour ramener sa tête en arrière.
- Oui, après le mariage. Mais le mariage comprend un banquet. Et ma maitresse respectera cette promesse.
Fifi était intervenue.
- Allons Zaza, il est certain que ma maîtresse tiendra parole... Une fois passée la fête de ce soir.
Zaza, c'était calmée.
-Tu as raison. Achevons de préparer notre insolente amie.
Les servantes avaient alors "habillé" la tête de la prisonnière avec un masque de cuir qui l'enveloppait depuis la nuque jusqu'au front sans oublier son menton et évidemment ses lèvres. Elles avaient énergiquement serré les sangles puis avaient conduit leur victime face à un miroir pour qu'elle puisse apprécier le résultat. La jeune femme avait constaté que seuls ses yeux et son nez étaient visibles. Non seulement, elle était bâillonnée mais il était certain que personne ne remarquerait la moindre ressemblance avec la princesse.
- Tu es superbe ma chérie mais tu ne vas pas te contenter de t'exhiber. Tu vas devoir travailler.
Les servantes avaient entouré la taille de la prisonnière avec une ceinture métallique à laquelle était reliée une chaine aux extrémités de laquelle étaient fixés deux anneaux destinés à enserrer ses poignets.
Gwen avait constaté qu'ainsi enchaînée elle pouvait à peine amener ses bras au niveau de sa taille. Les servantes répondirent à son interrogation forcément muette en déposant entre ses mains un large plateau sur lequel était déposé des verres et des bouteilles.
- Nous avons quelques heures pour t'entraîner. Cela va être un plaisir.
- Il vaudrait mieux lui retirer sa jupe.
- Vous avez raison chère amie. Ainsi que son bustier. Ce sera plus facile pour l'éduquer.
Les impitoyables éducatrices avaient dévêtue leur élève impuissante. Ne lui laissant que le masque qui recouvrait sa tête et la bâillonnait puis avaient retiré verres et bouteilles du plateau.
- Cela évitera de la casse. Fais quelques pas, esclave !!
Mais Fifi l'avait arrêtée.
- Zaza, nous oublions l'essentiel.
Zaza avait souri.
- Où avais-je la tête.
Elle avait alors fixé une chaîne étroite aux chevilles de Gwen qui avait réalisé que la cruauté des servantes était réellement sans limites.
- A présent, fait-nous voir comment tu marches.
Gwendoline avait obéi, progressant maladroitement sur les chaussures à talon aiguille tout en tenant le plateau vide. L'entrave de ses chevilles la contraignait à avancer à petits pas. Terrifiée à l'idée de trébucher, elle se concentrait sur le sol.
Deux coups de cravache sur son postérieur l'avaient rappelé à l'ordre.
- Tiens-toi droite. Nous te l'avons appris. Et met un peu d'élégance dans ta démarche.
La prisonnière avait péniblement repris sa marche maladroite. Les cravaches s'étaient à nouveau abattues.
- C'est ce que tu appelles marcher avec élégance ?
Gwendoline aurait souhaité leur demander comment elles auraient fait avec les chevilles enchaînées. Heureusement son bâillon était là pour lui éviter de se laisser aller à de ridicules tentatives de révolte et lui rappeler qu'il était préférable de respecter les ordres des servantes qui étaient à présent ses maîtresses prêtes à punir le moindre signe d'insolence.
Au bout de quelques pas, les leçons de Fifi et de la tante d'U69 étaient revenues et elle avait progressé rapidement pour adopter une démarche élégante tout en gardant la tête haute comme elle l'avait appris.
Zaza n'avait pas manqué de féliciter Fifi pour son travail.
- Quelle réussite. Quand nous l'avions enlevée, ce n'était qu'une petite paysanne dévergondée et maladroite.
- U69 n'était plus là pour nous mettre des bâtons dans les roues. Elle était au contraire ravie de constater que nous transformions son amie en une véritable lady.
- Elle n'a jamais soupçonné le piège que vous tendiez.
- Son amour pour cette petite garce l'a totalement pervertie. Elle représente une énorme déception pour ma maîtresse. Elle n'a même pas compris qu'il était impossible de faire de cette idiote une lady.
- Mais nous devrions réussir à en faire une esclave servile.
Des verres et une bouteille avaient été déposés sur le plateau entre les mains de Gwen.
- Marche jusqu'à la table au bout de la pièce. Dépose les verres et remplis-les avec l'eau de la bouteille.
Terrifiée à l'idée de faire tomber le plateau ou ce qu'il transportait, Gwen avait progressé à petits pas maladroits. S'emmêlant dans la chaîne de ses chevilles, elle avait trébuché et les verres et la bouteille étaient tombés sur le sol.
Avant même qu'elle puisse réagir, les cravaches de ses tortionnaires s'étaient abattues sur son postérieur. Fifi et Zaza n'avaient pas caché le plaisir qu'elles prenaient à la punir ainsi.
- Que se passe-t-il ?
Gwen avait reconnu la voix de la comtesse « M », l’impitoyable complice de D’Arcy. Elle savait qu'elle n'avait aucun secours à espérer de cette femme.
- Nous tentons de préparer notre amie pour la fête de ce soir. Mais nous craignons de manquer de temps. Elle est trop maladroite.
- Ses fesses risquent d'être rouges si vous poursuivez ainsi.
- Elles seront cachées par sa jupe et elle n'aura pas besoin de s'assoir.
La terrifiante criminelle s'était approchée de la captive et avait caressé sa poitrine de l'extrémité de sa cravache. La prisonnière n'avait pu s'empêcher de frémir.
- Allons ma chère, jamais je n'abimerais une poitrine telle que la vôtre.
Gwendoline s'était efforcée de cacher son désarroi et sa honte.
- La tante de votre stupide amie m'a affirmé que vous aviez fait quelques progrès. Il serait temps de vous en souvenir. Si vous n'êtes pas capable de servir, nous trouverons un autre moyen pour que vous distrayiez nos invités.
Par chance, le bâillon privait Gwen de la possibilité de demander des précisions qui n'auraient fait que l'épouvanter davantage. Se remémorant ses leçons, elle avait baissé la tête pour montrer sa soumission.
L'humiliante petite tape qu'elle avait reçue sur les fesses pour la féliciter lui avait semblé encore plus douloureuse que les coups de cravache.
La comtesse s'était tournée vers les deux servantes.
- Vous faites un excellent travail. Cette insolente jeune femme a oublié ses leçons mais vous allez les lui rappeler.
Sur ces cruelles paroles, la terrifiante criminelle était sortie. Abandonnant Gwen aux mains expertes des deux servantes ravies d'exercer leurs talents sur la malheureuse jeune femme.
Les heures qui avaient suivi avaient été une succession de punitions et d'ironiques félicitations à la fin desquelles Gwen, enfin capable d'être une serveuse convenable, avait été revêtue de sa jupe fendue qui cachait la rougeur de son postérieur durement mis à l'épreuve à l'occasion de ces humiliantes leçons.
Les servantes avaient alors jugé inutile de cacher sa poitrine avec un bustier et avait mis leur prisonnière en laisse grâce à un anneau fixé à la partie inférieure de la cagoule qui la bâillonnait.
Fifi avait pris la laisse et Zaza s'était placé derrière Gwen, prête à agir si la captive avait émis le moindre signe de résistance. Ce qui n'était pas dans les intentions de la douce Gwendoline, honteuse et soumise. Elle s'était efforcée d'avancer au rythme imposé par ses maîtresses par procuration qui progressaient d'un pas vif et long alors que leur malheureuse victime aux chevilles enchaînées était contrainte d'avancer à petits pas ridicules et saccadés.
Elles arrivèrent enfin dans l'immense salle de réception. Dès qu'elle eût franchi le seuil, Gwen comprit que ses épreuves ne faisaient que commencer mais que sa situation n'était pourtant pas la pire.
Plusieurs tables avaient été installées et de nombreux convives étaient déjà assis. Les serveuses disposées autour de la salle attendaient l'ordre d'officier. Aucune d'entre elles n'était enchaînée et elles étaient toutes vêtues normalement.
Gwen aurait éprouvé un immense sentiment de solitude si son attention n'avait pas été attirée par le triste spectacle sur l'estrade. Le couple princier y était installé, visible de tous. Le prince était libre de ses mouvements et normalement vêtu. La princesse était assise sur une chaise inconfortable. Son corps entier immobilisé par des sangles terriblement serrées. Elle était bâillonnée par une large bande de cuir.
Observant le désarroi de Gwendoline, Fifi l'avait cruellement aggravé.
- Pourquoi un tel regard désapprobateur. C'est ton œuvre que tu contemples.
Honteuse, la malheureuse prisonnière avait compris que l'impitoyable criminelle disait la vérité. Elle était la complice de cette infamie. Et qu'avait-elle obtenu en échange ? La princesse avait perdu son royaume, U69 était toujours prisonnière et elle-même n'avait aucune garantie de retrouver la liberté.
Devinant ses pensées, Fifi avait réagi.
- C'est insultant, ma maîtresse a promis que demain tu serais libre et tu le seras. A présent va prendre les commandes des convives. Commence par la table de ton ami D’Arcy.
Gwendoline avait obéi et avait avancé aussi vite que ses chaînes le lui permettaient. Le sourire de l'ignoble D’Arcy avait été une blessure supplémentaire.
- Quel plaisir de vous revoir ma chère. Je crois que vous connaissez tout le monde.
Autour de la table était installés la comtesse, la tante d'U69 et les sœurs du prince Rudolph. Sur un signe de D’Arcy, Fifi et Zaza vinrent s'installer à leur table.
- Nous avons demandé à ce que notre table soit exclusivement servie par Gwen.
- Excellente idée mais nous devons attendre le clou de la soirée.
A cet instant le prince s'était levé et avait commencé un discours maladroit et pompeux.
- Mes amis, je suis heureux de vous voir tous présents pour célébrer la fin de la désunion de nos deux pays. Pour fêter aussi la nouvelle union de nos deux pays. Nous fêtons aussi mon union avec la princesse Tania.
Le prince avait alors désigné la princesse immobilisée et bâillonnée sur sa chaise.
- Comme vous le voyez, notre union s'est effectuée dans le respect des traditions.
Les applaudissements avaient éclaté.
- La princesse ici présente, s'est longtemps opposée à cette union. Elle en a finalement admis la nécessité mais doit payer le prix de son désaccord. Elle règnera à mes côtés, silencieusement.
L'ignoble souverain avait marqué un temps puis avait repris.
- ... Et elle demeurera attachée à son trône.
La pitoyable plaisanterie avait pourtant déclenché une salve de rires et d'applaudissements.
- Mais nous ne devons pas oublier que certaines personnes ont tenté de faire échouer cette union. Toutes n'ont pas été prises mais nous avons capturé la principale instigatrice de ce complot.
Gwen avait alors ressenti un terrible pressentiment. Un rideau s'était ouvert et U69 enfermée dans la cage adaptée à son corps était apparue. La cage était suspendue à un portique et deux serviteurs poussaient le portique sur la scène pendant que retentissaient de nouveaux applaudissements.
Le plus cruel aux yeux de Gwendoline était le sourire de la tante de son amie quand elle observait sa nièce prisonnière et impuissante.
- Dans quelques instants, vous allez pouvoir monter sur l'estrade et montrer à cette espionne ce qu'il en coûte aux ennemis de nos pays.
Gwen incapable de supporter ce qui allait se produire tenta de reculer. Mais d’Arcy saisit la chaîne de ses poignets.
- Vous avez l'air d'aller mal ma chère. Asseyez-vous donc. Il sera toujours temps d'aller chercher nos commandes.
La comtesse avait réagi.
-Vous êtes bien trop bon avec cette petite ingrate. Mais peut-être n'avez-vous pas renoncé à la séduire.
- Vous lisez en moi comme dans un livre ouvert chère comtesse. En effet, je ne désespère pas de faire de cette effrontée Lady d’Arcy mais pour l'instant j'offre à la douce Gwendoline mes genoux et mes bras.
Dans l'impossibilité de résister à la traction exercée sur ses chaînes, Gwen avait été contrainte de s'asseoir sur les cuisses de l'ignoble individu. Sans qu'elle sache comment il avait réussi à écarter le pan de la jupe avant qu'elle s'assoit et elle en éprouvait une honte intense et stupide. Jusqu'à ce qu'elle sente ses lèvres sur ses épaules nues. Elle n'avait alors pas pu retenir un frémissement de dégoût.
- Vous finirez par m'apprécier ma chère et tendre amie.
La jeune femme sentait à présent les mains qui caressaient sa poitrine. Elle tenta de se dégager. Jusqu'à ce qu'elle réalise que ses mouvements et ses gémissements de dégoût étouffés par son bâillon pouvaient être interprétés de bien de façons. Ce que ne manqua pas de faire son "aimable" tourmenteur.
- Vous voyez. Vous commencez à aimer mes attentions. Et quelle aimable idée d'avoir ainsi dénudé vos appâts.
Croyait-il vraiment qu'employer un terme désuet pour désigner ses seins allait suffire à la séduire !!!
- C'est étrange. Au début, je n'ai voulu vous épouser que par intérêt. A présent, je crois que je vous désire aussi.
Gwendoline était troublée par les propos de l'ignoble individu. Elle avait toujours cru que cette demande de mariage était motivée par un désir bestial. Quel intérêt pouvait-il y avoir à épouser une jeune femme pauvre dont le seul bien était un cheval dans l'entretien duquel partait tout l'argent de son oncle et qui jusqu'à présent n'avait remporté qu'une course ?
- Vous vous égarez mon ami.
- Seriez-vous jalouse comtesse ?
- Allons, vous savez qu'il ne serait être question de jalousie entre nous. Je m'inquiète seulement du fait que vous puissiez être amoureux de cette jeune écervelée.
Sir d’Arcy, s’écarte légèrement de Gwendoline, se penche vers la comtesse pour lui glisser :
- Vous parlez d'amour quand je parle de désir. Une fois que nous aurons obtenu ce que nous souhaitons de cette charmante personne et que j'aurai assouvi mes désirs, nous trouverons bien quelque commerçant susceptible d'en avoir l'usage.
Ainsi, c'était ce qu'il restait des promesses de la tante d'U69. Horrifiée, Gwen avait tenté de se dégager quand cette dernière était intervenue.
- Vous oubliez que j'ai promis à cette jeune femme que demain, elle pourrait quitter librement le château. Et même le royaume.
- Et il en sera ainsi mais je n'aurai aucun mal à la retrouver. Où pourrait-elle donc aller ? Et même si elle parvenait à se cacher, la chasse n'en serait que plus amusante.
Gwen avait alors compris qu'elle ne pourrait pas se contenter de retourner dans son village natal pour échapper aux désirs vicieux de l'infâme d’Arcy.
Mais son attention avait été attirée par ce qui se passait sur l'estrade où un des invités était monté et avait saisi un martinet tendu par le prince.
L'homme était passé derrière U69 et avait asséné un coup sec sur les fesses de la prisonnière encagée. Il avait passé l'instrument au suivant qui avait agi de même.
Sous le regard désespéré de Gwen une file d'attente s'était disposée sur et au pied de l'estrade pour infliger ce que le prince et ses sœurs osaient appeler une juste punition.
Gwen avait détourné la tête mais la tante d'U69 avait immédiatement réagi.
- Je te conseille de regarder jusqu'au bout. Tu es la principale responsable du sort de ma nièce.
Tout en embrassant et caressant Gwendoline, d’Arcy avait précisé les propos de la criminelle.
- Elle a raison, tu as transformé une maîtresse espionne en défenseure de la morale et de la vertu. Mais je te pardonne.
Gwen ne savait pas ce qui lui était le plus insupportable : les caresses de celui qui prétendait devenir son amant ou le spectacle de son amie jadis si forte et déterminée et à présent humiliée et suppliciée.
Elle avait frémi en sentant la main de l'individu passer sous sa jupe. Elle avait tenté de le repousser malgré ses poignets enchaînés mais il s'était contenté d'affermir sa prise.
- Je te conseille de ne pas jouer ce jeu-là. Je peux être aussi dur que je suis tendre.
Heureusement le tour de D’Arcy était venu pour appliquer à U69 la "juste punition qu'elle méritait". Gwen avait eu honte du soulagement qu'elle avait à cet instant éprouvé.
Soulagement de courte durée car son "soupirant" l'avait obligée à l'accompagner la traînant en laisse avec une dureté contrastant avec la pseudo tendresse qu'il avait prétendu manifester à son égard. Pas un instant il n'avait tenu compte des chaînes qui gênaient la marche de la captive.
Face à U69, Gwen avait été horrifiée des marques laissées par le martinet sur la peau de celle qui avait été sa compagne. Au regard de son amie, elle avait compris qu'elle l'avait reconnue malgré le masque. Gwen l'avait regardée dans les yeux pour lui rappeler à quel point elle l'aimait. Elle aurait souhaité pouvoir lui dire que demain elle serait libre et qu'elle ferait éclater la vérité. Qu'elle avait trouvé un moyen de mettre fin à cette duperie.
D’Arcy avait frappé sans hésitation les fesses de la prisonnière en cage puis avait posé le martinet.
- Un martinet plutôt qu'un fouet. Tu as de la chance que tes geôlières soient aussi indulgentes.
U69 était bien sûr incapable d'exprimer ce qu'elle pensait de cette "indulgence" mais Gwen n'avait aucun mal à l'imaginer.
Ses pensées avaient été interrompues par une nouvelle traction exercée sur sa laisse et elle avait dû suivre son maître comme l'esclave qu'elle était devenue.
De retour à la table une liste avait été tendue à Gwen qui avait compris qu'elle allait à présent servir ses geôliers et ses geôlières.
Elle s'était dirigée vers les étals où les mets étaient présentés avait tendu la liste aux serveuses. Les mets avaient été déposés sur un chariot qu'elle avait poussé difficilement. Le cliquetis de ses chaînes au fur et à mesure qu'elle avançait lui était insupportable.
Arrivée à la table, elle avait servi les plats aux convives qui, hommes ou femmes en profitaient pour la caresser ou la pincer.
Une fois les convives servis, sur un geste de D’Arcy, elle s'était installée sur ses genoux. Elle avait à cet instant pris conscience de la servilité dont elle faisait preuve. Tout en profitant du repas, l'ignoble individu se livrait à des caresses de plus en plus précises et expertes.
Gwen, honteuse d'être ainsi soumise, voyait la princesse qui assistait à ce sinistre spectacle. Tout aussi impuissante qu'elle. Elle avait alors décidé qu'elle trouverait un moyen de lui rendre son trône.
Un choc dans l'avion réveille Gwen. Elle réalise qu'elle s'est endormie et a revécu le cauchemar de cette journée de dupes.
La tante d'U69 avait tenu parole et l'avait laissée partir. Un chauffeur avait même été mis à sa disposition pour l'amener à l'aéroport. Et un billet d'avion lui avait été remis. Elle s'était alors rendu à un guichet et avait échangé le billet pour un autre horaire et un autre aéroport de destination. Avec l'argent qui lui avait été remis, elle avait téléphoné à son oncle pour lui indiquer à quel endroit elle allait atterrir. Elle avait ensuite embarqué et s'était confortablement installée pour son voyage.
Elle sait comment détruire l'ignoble complot et comment échapper aux assiduités de D’Arcy. Avant le départ, elle a envoyé un télégramme à une journaliste locale en lui donnant suffisamment de détails pour l'intéresser. Son oncle la conduira au journal. Une fois l'article publié avec sa photo, la duperie sera évidente. Et s'en sera fini des complots atroces de D’Arcy, de la comtesse et de leurs complices. Avant de sortir, elle avise un miroir et s'y observe un instant. Quel plaisir de constater l'absence de cordes, de chaînes, de carcans ou autres objets de contentions. De voir que ses lèvres ne sont pas recouvertes d'un quelconque bâillon. D'apprécier que ses seins ne soient pas exposés au regard de tous. Sa jupe et son chemisier sont élégants et modestes. Elle se sent elle-même. Elle sort de l'aéroport. Bientôt les ravisseurs de la princesse regretteront leurs actes immondes.