un p'tit polar , pour changer.***recyclage***

[voldenuit]

Le petit homme était trapu . Quelques touffes de cheveux gras et grisonnants retombaient lourdement sur les côtés de son crâne dégarni . L'épaisseur du verre de ses lunettes plantées sur ses oreille laissaient à penser que sa myopie était prononcée ,et sa bouche entrouverte montrait quelques dents abîmées et projetait postillons et filet de bave à chaque fois que sa voix stridente éjectait quelques invectives . Il portait une blouse blanche , enfin qui devait être blanche à l'origine , et qui laissait à penser qu'elle devait également servir de serviette de table et de pyjama . Deux belles auréoles jaunâtres et symétriques s'étendaient néanmoins au dessous des aisselles qui donnaient une certaine forme d’homogénéité à l'habit . Tirant par le coude Luna , dont il avait pris soin de lier les mains dans le dos , il la fit entrer dans le hangar dont il venait d'ouvrir la lourde porte , Luna résistait en vain du haut de ses talons aiguille . Secrétaire de profession sa jupe courte et son chemisier s'apprêtaient mieux à la prestance du cabinet d'avocat dans lequel elle travaillait . Le dépassant d'au moins une tête , elle était fine , et avait toutes les difficultés à résister à la force du petit personnage .
«  Taisez vous , ou bien je serai obligé de vous bailloner ! » lança le petit gros crasseux . Les mains pleines de cambouis , maculaient le chemisier de Luna , qui voyait déjà le prix exorbitant qu'allait lui prendre le pressing ….
en entrant dans le hangar , le petit homme , referma la lourde porte à clé , et plongea le bâtiment dans le noir .
En actionnant un gros disjoncteur , la lumière apparu dans le hangar désert laissant entrevoir en plein milieu , un monument entièrement bâché dont on ne pouvait deviner la nature .
L'odeur de la poussière des huiles de coupe , de la crasse , de la pizza refroidie, et des crottes de rats , empestait .
«  Mais enfin que me voulez vous ? »
« Silence , et dorénavant , lorsque vous vous adresserez à moi , appelez moi Professeur ! »
en proférant cette parole , le professeur projeta un autre brouillard de postillons sur le chemisier de Luna , qui voyait encore un peu plus sa note de pressing augmenter .
Il tira vigoureusement Luna par le coude pour la conduire au milieu de la pièce , Luna glissa sur une nappe d'huile posée au sol , et tomba à la renverse . Ses collant avaient filé , et un trou béant s'y était formé sur le genou . Le bonhomme l'aida à se relever , peu ému par son sort ,en la tirant encore par le coude . Une paire de collants de chez Marks et Spencer , qui lui avait coûté un bras , il ne l'emporterait pas au paradis . Quand à son chemisier maculé , elle voyait déjà l'employé du pressing le lui rendre l'air contrit , en lui expliquant qu'ils n'avaient rien pu faire .
IL lâcha le coude de Luna , qui de toutes façons trop occupée à faire l'inventaire de sa tenue ne pensait même pas à s'évader, pour s'approcher du monument central . Il tira d'un geste ample sur la bâche , et découvrit son œuvre en s’égosillant de satisfaction :
«  TALAAAAAH !!!!! »
Luna , resta muette un instant sans voix devant l'édifice ne sachant trop quoi en penser …
puis osa un timide
«  un manège à chevaux  de bois ? » le professeur lui envoya un air réprobateur et elle poursuivit «  heu … professeur ? »
lui satisfait de la réponse se retourna vers le manège . Il semblait entrevoir dans cet objet qui semblait d'époque une vision que Luna avait encore quelques difficultés à s'imaginer …
le professeur riait , d'un rire nerveux serré entre ses dents en éjectant quelques flots de salive à chaque expiration , on aurait dit , qu'en l'instant , une sorte de jouissance intérieure s'emparait de lui . Luna , quand à elle , n'avait qu'une seule envie , celle de vomir , de changer de tenue et de sortir d'ici , et de prendre une bonne douche , pour enlever l'odeur qui pénétrait ses vêtements .

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«  Le prof a encore sévi ! »
Dendelard venait de lancer cela comme on lui verse la douzième tasse de café de la matinée …
« - Il était déguisé en quoi cette fois ci ?
-En livreur de pizzas
-la victime ?
-Luna Park , une secrétaire de chez Black&Berry's
-le cabinet d'avocats ? On va les avoir sur le dos tout le temps …
-bof de toutes façons , il finit toujours par les relâcher …
-on n'en sait rien mon vieux , rien du tout ! T'as une photo ? …prend pas les plus moches il a du goût … et le psy il en dit quoi ?
-Il est en train de cuver , il est déjà 11H00
-déjà ..  tant pis on fera sans lui … »
Amdamsbourg , plongea ses pensées dans la chevelure brune de Luna … il y avait quelque chose dans cette photo … il y a toujours quelque chose dans les photos … c'est pour ça que ce sont des photos … ses yeux verts … non … son sourire .. ; non plus … son nez alors … les fossettes sur ses joues … encore non … il y avait un truc dans cette photo , mais il lui était impossible de mettre le doigt dessus .
Il rangea la photo dans la poche intérieure de son blazer , posa les pieds sur son bureau et repris la lecture de son magasine de bondage préféré , en regardant discrètement une rediffusion de la 4ème saison du Dr House sur le poste de télé. La journée allait être longue .

«  Adamsbourg dans mon bureau » la voix du chef interrompit Adamsbourg dans son travail de réflexion .
« pas grave je l'ai déjà vu le mec est gay , mais il n'ose pas l'avouer à sa fiancée et ça le rend malade »  pensa t'il en levant les pieds de son bureau et en rangeant son magasine .

« - Le prof , ça donne quoi ?
-Ça donne qu'on n'a aucun indice …
-vous êtes allés interroger les voisins , les collègues , la famille , les livreurs de journaux , la boulangère , et le pressing en bas de chez elle ?
- Et pourquoi pas les ramasseurs de poubelle , les vendeurs à la sauvette , et les chauffeurs de taxi ? Ce gars est un pro , et je suis flic , alors quand bien même quelqu'un saurait quelque chose , il ne me dirait rien .
- Adamsbourg , je vous ai à l’œil , tout le monde vous a à l’œil , si vous vous plantez sur ce coup là vous serez tout seuls , alors démerdez vous comme vous,voulez , mais je veux ce gars en taule ou dans mon bureau sous 48 heures , sinon ….
-sinon quoi ?
-sinon je vous vire! Éh oui , on est à New York , y'a pas de sécurité de l'emploi ici ! »

Amdamsbourg sortit du commissariat , l'air renfrogné , son boss l'avait encore énervé … faudrait pas qu'il pousse le bouchon trop loin , parce que sinon il pourrait bien avoir sa démission sur son bureau , un de ces quatre pensa t'il .

IL fallait revenir aux sources là ou tout avait commencé ...une ballade à pied s'imposait dans les rues bondées . La pause de midi était entamée , et avait déversé dans la rue tous les employés de bureau , et son lot de parasites habituels . Il préférait marcher seul , mais le quartier de Manhattan était un des plus fréquenté , surtout depuis ground zero , les touristes se précipitaient en masse pour voir le lieu de l’innommable horreur , dont il ne restait que quelques plaques de marbre gravées .

Aller flairer l'ambiance chez Blacl&Berry's ne lui apprendrait rien , pas plus que de renifler les culottes dans la commode de la demoiselle , car elle devait être célibataire comme l'étaient toutes les autres . Ce prof , il était fort tout de même , il réussissait à enlever systématiquement toutes ses victimes sur leurs lieux de travail , sans se faire remarquer , sans même que l'on réussisse à obtenir une seule photo nette de lui . Les seules descriptions qu'on en avait , pour peu qu'elles soient fiables venaient de victimes elles mêmes et de quelques témoins . Il semble qu'il passait du temps à épier ses victimes , avant de les enlever . Ensuite , sur ce qui se passait , elles n'étaient pas très bavardes et restaient des plus évasives . Non ces lieux là ne lui apprendraient rien qu'il ne sache déjà sur le prof . Il fallait innover , et trouver un nouvel angle d'approche .

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Le carroussel tournait , avec en fond sonore un orgue de barbarie qui résonnait dans le hangar , comme une de ces vieilles enceintes dont on bloque le volume à fond de saturation .
Les chevaux montaient et descendaient en tournoyant , sous le rire à gorge déployée du professeur . Luna , quand à elle avait des vertiges , forcée , et maintenue par le professeur , à regarder ce spectacle invraisemblable . À ce stade , elle n'émettait plus aucuns doutes sur la santé mentale de l'homme , et ses études de psychologies avortées , lui faisaient craindre qu'un accompagnement médicalisé lourd et fortement médicamenté fut nécessaire .
L'homme arrêta le manège , et tira Luna pour la conduire dessus . Elle s'y refusa , et donna un coup de pied violent dans le mollet du professeur . Celui-ci hurla en portant ses mains à ses pieds , ce qui procura à Luna , l'occasion de tenter une échappée . Il proféra un flot d'insultes mettant en cause la probité et réputation de Luna , avant de lui courir après. ( NDLR :Je ne sais si vous avez déjà , pour une raison ou une autre ( cela ne me regarde pas ) tenté de courir avec les mains attachées dans le dos , mais pour ceux qui ont déjà tenté l'exercice , ils conviendront comme moi , que le mouvement de balancier effectué naturellement par les bras qui facilite à la fois l'équilibre , l'inertie , et également l'esthétique pure de l'exercice , s'en trouve légèrement contrarié, et ralentit pour peu qu'il puisse l'être le mouvement alterné des jambes , et ceci est d'autant plus vrai qu'une jupe courte , et une paire d'escarpins oblige généralement même les plus audacieuses à tenir les jambes serrées à minima , et ne permet pas non plus de grandes enjambées . Tout ce ci pour dire , que la tentative de Luna ne fut qu'une simple tentative sans espoir de réussite , étant donné les données de départ , et le minimum de vraisemblance que je souhaite donner à cette histoire bien évidemment , vous l'aurez compris .)

Une course poursuite s'engagea donc , et le petit homme , qui disposait à la fois d'une meilleur connaissance des locaux et de ses quatre membres de libre , n'eut pas beaucoup de difficultés à venir à bout de Luna , dont , une fois , revenus face au manège , il enlaça les deux genoux , afin de rendre une possible évasion , un peu plus délicate.
Luna ayant plus de difficultés à se déplacer et, pour ne pas chavirer à chaque demi pas , était obligée de s'appuyer un peu plus sur le professeur à chaque fois qu'il la tirait par le bras , malgré la crasse et l'odeur de sueur froide repoussante qui émanaient de lui aussi naturellement que l'eau sort de la roche …
l'homme agrippa les coudes de Luna en les pressant l'un contre l'autre , puis il sorti une cordelette d'une des poches de sa blouse , et s'employa à lier les coudes l'un à l'autre . Cela eut pour effet immédiat de presser la poitrine de Luna contre le tissus de son chemisier , et deux boutons ne résistant pas à la pression ainsi exercée cédèrent , et furent éjectées à trois mettre du couple . La colère monta aux oreilles de Luna qui avait encore en tête le prix du chemisier , et elle déversa sur le compte de son agresseur un flot d'insultes encore non catalogué dans les anales de l'arrière petit fils du capitaine Haddock. Pour ce qui est de l'esprit , il s'agissait vaguement de comparaisons hardeuses entre différentes textures de déjections animales, et le comportement pour le moins cavalier de son hôte .

Le professeur peu affecté par le monologue se contenta de sortir d'une autre de ses poches , une petite boule rouge munie de deux lanières qu'il exposa sous les yeux de Luna . L'effet immédiat fut d'interrompre le flot ininterrompu d'insultes , et la belle ne put émettre que de vagues protestations entre ses dents serrées et lèvres fermées , en secouant la tête de gauche à droite à mesure que la boule s'approchait de sa bouche . Mais l'homme la tenant par le bras suivait les arabesques fuyantes décrites par la tête de Luna . Du bout des doigts il pinça les narines de Luna pour la forcer à expirer , Luna ouvrit alors la bouche et la boule de caoutchouc , enduite de gars de chips, de croûtes de fromage et de pastilles pour la toux vint se loger dans sa bouche . Un Haut le cœur lui souleva les entrailles à mesure que les deux lanières se refermèrent sur la nuque . L'intensité du signal avait baisé , mais on perdit en réception , et le propos de Luna , bien que plus adapté à la sensibilité de l'oreille humaine , ne fut pas pour autant plus compréhensible .
Le simple fait que ce pervers aie vu plongeante sur son dernier achat de lingerie Chantal Thomas ne calma pas son désir de proférer des insultes à travers le baîllon ,ni même de griffer et de frapper son kidnappeur , mais ses gestes et déhanchements lui faisaient perdre l'équilibre , et si elle n'était pas maintenue fermement par l'homme , elle se serait échouée sur le sol à chaque tentative .

S'assurant de la qualité des liens réalisés une dernière fois , le professeur lesta Luna sur son épaule , comme un vulgaire sac de pommes de terre et l'entraîna avec lui sur le vieux manège restauré . Luna , interdite ne put qu'assister à l'agonie de son odorat face à l'odeur âcre de pieds de sueur froide et de crasse qui se dégageait du dos de la blouse du personnage dans lequel son nez était enfoncé , et celle de son palais face au gout de caoutchouc et de fond de poche salle qui envahissait sa bouche .

[dark gentleman]

C'est très bien écrit. Le style, les personnages, l'ambiance... Tout y est. Un véritable polar, avec en prime un commissaire féru de bondage japonnais. Que demander de plus?
Continue comme ça

[Emma]

J aime bien aussi, ça change des autres récits. On aisément envie de lire la suite

[voldenuit]

là , c'est plus compliqué , il y a une intrigue un fil conducteur à tenir , faut que ça tienne debout sans se casser la figure ...

http://www.bondagedevices.org/uploads/3 ... photos.jpg
.....un peu comme ça ....

[voldenuit]

(NDLA : l'idée polar me séduit toujours , mais je pense avec cette construction - déconstruction être plus proche de mon style ... )

Il marcha un long moment avant d'arriver au détour d'une ruelle devant une petite boutique dont il était impossible de savoir ce qui y était vendu avant d'en avoir franchi le seuil  .  
" -Bonjour  Inspecteur , on ne vous voit plus ces temps ci .
 -'Jour seiko ça fait un bail en effet ...
 -Je vous sers un thé ?
 Sers moi plutôt un chocolat chaud s'il te plait
- Comme au bon vieux temps ? "
La question de Seiko avait interpellé Adamsbourg et il mit un peu de temps à répondre , un flot de souvenirs de toute sorte et encombrants et se précipitaient en même temps dans son esprit .
"Oui …. c'est ça ….comme au bon vieux temps »
Adambsbourg était agenouillé à une table basse , observant les volutes s'élever de la tasse de chocolat fumant . Seiko réalisait le chocolat comme elle avait l'habitude de réaliser le thé . Avec le même état d'esprit . Un des meilleurs de tout l'état ,vraisemblablement . Elle ajoutait un ingrédient spécial , mais en si infime quantité qu'il était impossible de deviner de quoi il s'agissait , et surtout qui lui conférait un arôme tout particulier . . Aussi furtif que le prof pensa t'il …
Il ressortit la photo de la jeune femme de sa veste , et la posa face à lui . Rien n'avait changé, tout était resté comme avant . L'inspecteur porta la tasse à ses lèvres . Boire un chocolat chaud dans un salon de thé japonais n'avait absolument rien de conventionnel , et quelques bourgeois et amateurs éclairés auraient pu être dérangés et choqués par la démarche , mais Adamsbourg ne s'encombrait pas de ce genre d'à priori, et puisque le chocolat chaud de Seiko était bien le meilleur au monde selon lui , qu'il le boive ici ou bien ailleurs, n'avait pour lui aucune sorte d'importance .

"-Maître Ren exerce toujours son art ?
-Ho Maître Ren est décédé vous savez …
-hum désolé toutes mes condoléances ...je te remercie Seiko , a bientôt
 -commissaire ,  si vous voulez vous entraîner , je suis toujours prête …
- je sais Seiko , je sais , mais j'ai beaucoup de travail en ce moment … "

en refermant la porte du salon , Adamsbourg repensa au parfum des cheveux de Seiko , il aimait à poser ses narine un peu au dessus de sa tête pour tenter d'en saisir toutes les frangances lors de leurs séances d'entraînement , sous le regard vigilant de Maître Ren . Il était doué à l'époque , Et puis des bruits , des rumeurs , et surtout une perspective d'évolution de carrière , l'avaient obligé à renoncer à sa passion pour le shibari , la mort dans l'âme .
Cependant , une énigme de plus avait resurgi du passé comme un fantôme . Le mystère de l'ingrédient secret du chocolat de Seiko refaisait surface après de longues années. Un de ses rares dossiers non classés . Cela faisait un mystère de trop à éclaircir pour une seule journée , et Adamsbourg décida de marcher encore un peu pour retourner au commissariat . La pause de midi rendait l'endroit désert , autant qu'il pouvait l'être , enfin surtout moins encombré et était à la fois propice à ses multiples réflexions et à la moiteur d'une bonne sieste .
La fille , le chocolat . Le chocolat , la fille . Il lui semblait que dans les deux cas , il fallait extraire le sujet central pour revenir aux faits .

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Luna était fermement ligotée au chevet d'un étai du carrousel . Des pieds aux épaules , tout mouvement lui était quasiment interdit , malgré l'adresse dont elle tentait de faire preuve pour saisir un nœud , tous ses efforts étaient vains , et elle ne pouvait exprimer que quelques déhanchements restreints aux mouvements du bassin et quelques cris étouffés par le bâillon . Le manège tournoyait lentement , et lui procurait une sorte de vertige lancinant . Le professeur lui , était assis sur une vieille chaise de camping face au manège et s’esclaffait de plaisir à chaque fois qu'il voyait apparaît Luna devant lui interdite . Lorsqu'elle arrivait au plus près , il applaudissait , et hurlait de contentement et trépignait déjà d'impatience alors qu'elle s'éloignait de lui . Puis lorsqu'elle disparaissait complètement de son champs de vision , il lui semblait l'entendre pleurer et se lamenter . Puis elle réapparaissait à nouveau ... Elle se demandait si ce qui la dérangeait le plus était d 'être ainsi exposée aux regards lubriques de cet ignoble personnage , ou bien d'avoir enduré l'odeur repoussante de cet homme quelques instant plus tôt . En comparant ces deux idées , elle eut beaucoup de mal à les départager, et ne put se résoudre à déterminer la pire . La musique de foire qui jaillissait de l'orgue ajoutait à sa torture , et cela devrait la dégoutter des manèges et des fêtes foraines pour toute sa vie .
A force de se débattre une des bretelles brodées de son soutien-gorge avait glissé sur son épaule , et Luna , se sentait aussi maculée de taches et de crasse que le professeur , à force de la manipuler et déplacer en tout sens , avait projeté sur elle sans même y prêter attention. Le maquillage du matin avait eu quelques difficultés à résister à ces quelques heures mouvementées . être exposée ainsi dans cet état face à ce gougeât la dérangeait plus que tout . Son Rimmel coulait sur ses joues , que dire du filet de bave qui coulait aux commissures de ses lèvres . Et cependant aucun geste inconvenant n'aurait pu être reproché à cet odieux personnage , il n'avait même pas encore tenté de la peloter , elle pensa alors , qu'elle ne devait pas encore être assez repoussante à son goût …

[alias]

super ambiance, comme dit plus haut, on a envie d'en lire plus!

[Bouya2]

Je vais sans doute trancher avec les critiques émises jusque-là, mais moi je n'aime pas trop l'ambiance.
Les bondagettes dans les histoires, j'adore
Les morts dans les fictions, si c'est bien amené et/ou utile à l'intrigue, pas de problème.
Mais les bondagettes mortes dans les histoires de fiction, bof bof

Ensuite, il est vrai que mon commentaire n'est basé que sur un tout début de polar. Je ne peux pas vraiment juger de l'ambiance tant que tu n'as pas écris la suite

[voldenuit]

d'un autre point de vue un polar sans cadavres ....
mais je suis d'accord avec toi , Bouya , la mort sied mal au bondage ... et c'est peut être pour ça que j'ai encore du mal à voir ou je vais avec cette intrigue ...
alors je vais réécrire ça en entier , en gardant l'esprit . .. et je vais m'arranger pour que les cadavres ne soient pas ligotés ...
quand j'en aurai le temps ...

[voldenuit]

De retour au bureau , une bardée de costumes- cravates faisaient le pied de grue en compagnie du chef . Vraisemblablement les avocats du cabinet CraneBerry's...
«  -Adamsbourg . Vous étiez ou ? Ça fait une heure que j'essaie de vous joindre !
-Désolé , mon blackberry a plus de batterie….j'étais sur une piste …
- et elle a donné quoi votre piste ?
- Permettez monsieur le principal … vous avez interrogé le voisinage ? nous ne vous avons pas encore vu au cabinet … Luna est une employée modèle et indispensable au fonctionnement du cabinet , et je vous rappelle Monsieur Adamsbourg que je suis un ami personnel de monsieur le Maire …
- Non je ne suis pas encore passé à votre cabinet . Et oui , j'ai une piste , maintenant si vous voulez bien m'excuser , j'ai du travail …
Adamsbourg , sans plus de cérémonie referma derrière lui la porte de son bureau …
il sortit à nouveau la photo de sa poche … le chocolat , la fille … la fille , le chocolat …
il vit à l'arrière plan , ce qu'il n'avait pas encore vu jusqu'ici … une frénésie s'empara alors de lui … se précipita sur l'armoire des dossiers qui s'y empilaient .. . et ouvrit ,un épais dossier … feuilleta furtivement , ouvrit une pochette , et en sortit l'élément qu'il recherchait . , feuilleta à nouveau , consulta un autre sous dossier , et ainsi de suite , jusqu'à ce que Dendelard , entre dans le bureau …
«-Le chef est furieux .. 
  -M'en fous … je tiens un truc …
-Un truc , tu veux dire une piste ?
-Ouais enfin si on veut …
-Et comment t'as fait ?
-C'est à cause du chocolat de Seiko …
-C'est pas vrai t'y es retourné … tu sais ce que ça t'a coûté la dernière fois ?
-Ecoute , c'est pas important , je tiens une piste je te dis …
-Alors ta piste , c'est quoi ?
-Regarde la photo là de Luna , tu vois ?
- Ben c'est un manège ?
-Oui un manège , c'est la cardamone qui m'a mis sur la piste …
-Quoi la cardamone ?
- Ben Seiko , j'ai trouvé , elle met de la cardamone dans le chocolat , c'est ça le goût …
-Et le rapport avec la choucroute , c'est quoi ?
-Cardamone … carrousel .. tu vois ? ( NDLA : la technique de raisonnement est quelque peu hasardeuse , je l'avoue , mais elle n'a rien à envier à celle de certains personnages de romans policiers , auxquels notre héros semble porter un culte démesuré jusqu'à vouloir en copier très grossièrement les traits , et le nom ... )
"La victime 1 habitait à 150 mètres d'un carrousel installé par la ville
la victime 3 à 150 m d'une fête foraine …
la victime 4 adorait faire la fête … je suis sur , que toutes le victimes ont à un moment donné approché de près ou de loin un carrousel …
-Ouais , comme la moitié de la ville … sans rire , c'est ça ta piste ? Trouve autre chose sinon le chef va vraiment finir par te virer…
-Tu ne comprends pas … c'est le gars , le prof , il doit travailler comme machiniste sur un de ces manèges ou un truc dans le genre …
- Oublie , c'est mieux … et surtout laisse moi me démerder avec le chef ...
-C'est ça . Il est temps que j'aille faire un tour au cabinet d'avocats et que je discute avec les collègues de Luna , pour en avoir le cœur net …
-Le cœur net de quoi ? Ta piste c'est du vent , j'te dis .

En ouvrant la porte de son bureau , il retrouva son chef et les avocats de Bier & Berry's , enfin un truc dans le genre en grand conciliabule . Adamsbourg s'approcha du groupe .
"Messieurs , cette affaire prend un nouveau tournant , il faut que j'interroge les collègues de Luna dans les plus brefs délais .
-Monsieur le divisionnaire , excusez le il n'est pas dans son état normal en ce moment , intervint Dendelard
-Adamsbourg , ça fait longtemps que je ne vous ai pas vu dans cet état , je crois que nous allons avoir droit à du grand Admasbourg . de celui des meilleures années . Foncez ! Mais surtout n'obliez pas notre discussion de ce matin ... l'heure tourne ...
-Vous ne croyez pas si bien dire chef !"

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Le carrousel s'arrêta enfin de tourner . L'échevelé semblait s'être repu d'acclamer et de pleurer à tour de rôle . Luna avait arrêté de hurler et de gémir à travers le bâillon depuis quelques temps déjà , Pareillement , elle avait renoncé à se débattre ,se contentant de manchonner la boule au goût de caoutchouc sali, dont sa bouche était victime . Pour ajouter à l'inconfort , ses vêtements restaient encore collants de l'hypersudation dont elle fut victime à force de trop s'agiter.
Il s'approcha à nouveau de Luna , ses doigts gras et crasseux , tripatouillaient les cordes et semblaient dénouer les nœuds qui enserraient le corps de Luna sur la barre métallique . Elle pouvait sentir l'odeur de son haleine fétide sur son cou , et le bruit de sa respiration saccadée . Qu'allait – il encore lui réserver ? Il serait dorénavant impossible se souiller sa combinaison plus qu'elle ne l'était déjà .Luna se laissa faire espérant endormir la méfiance du professeur , et attendant le moment propice afin de lui envoyer un bon coup, le plus mal placé possible . Quand à lui , les gesticulations en moins de Luna aidant , il défit rapidement les cordes, mais pas non plus totalement idiot , il laissa les mains de Luna nouées dans le dos . Alors qu'il était derrière elle , et qu'il la poussait à nouveau sur le carrousel . Luna lui écrasa le pied avec son talon aiguille , et se retournant et profitant de l'effet de surprise , lui asséna un grand coup de genou , entre … enfin vous savez ou … Elle se retourna à nouveau , et descendit , les membres encore ankylosés par l'étreinte , les marches du carrousel , mais dans l'empressement accrocha sa jupe , sur une partie saillante d'un cheval , qui se coinça , et se déchira à la couture située sur le côté, perdit l'équilibre , et se vautra à plat ventre sur la dalle de béton froid et poussiéreux . Malgré la douleur , l'homme avait déjà chargé , et dans un flot de jurons , s'était rué sur Luna . Il accabla Luna d'insultes en tout genre . Avant de la redresser , et de la ramener , sur le manège , d'où , il s'empressa de lui lier à nouveau les chevilles , afin qu'elle ne reproduise pas ce genre de scénarios . Une fois l'opération réalisée , l'homme qui semblait avoir mal se tint le bas ventre . Puis il enleva son soulier afin d'évaluer l'importance de la blessure de son pied . Le vieux soulier tanné par les âges , laissa place à une chaussette éventrée, grise de saleté et de champignons en tout genre , et à une odeur , dont Luna avait anticipé , sans succès , la répulsion qu'elle pouvait procurer … l'homme bougea son pied , et satisfait remit sa chaussure sans plus de cérémonie .

[voldenuit]

Adamsbourg rentrait du bureau d'avocats , et avait passé l'après midi à interroger tous les collègues de Luna , mis à part quelques histoires croustillantes que le secret de l'instruction et le peu d'intérêt pour ce récit m'interdisent de raconter ici , il ressortit du cabinet en ayant forgé son intime conviction . Oui Luna aimait les manèges . Et oui il était arrivé aux collègues de Luna , de l'accompagner sur un de ces carrousel pour y faire un tour , lors de sorties entre collègues . Bien évidemment , Dendelard , n'avait pas tort , il ne pouvait pas aller voir le divisionnaire avec si peu d'éléments , mais le fil devait être tiré jusqu'au bout , et tirer sur les ficelles c'était justement sa spécialité . Il ne savait même plus comment il s'était retrouvé devant la porte de cet appartement . Mais alors qu'il venait de sonner ? Seiko ouvrit la porte , surprise et souriante
«  Bonsoir inspecteur … vous avez changé d'avis … entrez … »
sans plus attendre Adamsbourg se précipita à l'intérieur sur l'invitation de Seiko ,et se retrouva assis en tailleur au milieu du salon .
Quelques belles photos en noir et blanc , en grand format paradaient sur les murs . Des portraits de Seiko , dans des positions nécessitant souplesse , et sens de l'abnégation . Un frémissement parcourut l'échine de l'inspecteur .
Seiko arriva avec un plateau , servit deux tasses de chocolat brûlant selon un rituel personnel qui ne semblait que de très loin emprunté à celui du service du thé et que les puristes pourraient qualifier de vulgaire , Mais qui offrit au lieutenant l'occasion de croiser le regard de Seiko alors qu'elle portait la tasse de porcelaine à ses lèvres .
«  Quoi ? » fut la réponse de Seiko à ce méli-mélo rétinien
Adamsbourg s'imaginait dans un vieux film français lui répondre «  Je vous aime  » en la regardant droit dans les yeux , de la manière la plus solennelle, comme s'il s'agissait d'une demande en mariage ...Il se ravisa … puis regretta lorsqu'il était trop tard …

Seiko avait glissé discrètement à côté d'elle quelques jeux de cordes , et passant la main sur le coco du tapis de sol , elle attendit les assauts et le siège d'Adamsbourg à son endroit .
Il laissait refroidir le chocolat dans la tasse . Il aimait parfois le savourer simplement tiède , lorsqu'une peau marbrée s'était formé à la surface , et qu'elle venait ajouter encore un peu plus de consistance à l'épais breuvage .IL avait bien remarqué lui aussi les cordes traînant de façon providentielle aux pied de Seiko , mais il hésitait , il avait perdu l'art et la manière de s'adresser à une femme , avant de l'étreindre fermement dans une position inconfortable . Tout ceci était tellement loin , maintenant …serait il simplement capable de relever les défis passés ?
Il savait cependant qu'il ne pourrait pas résister longtemps au plaisir de voir le corps de Seiko se faire étreindre . D'observer ses réactions , à mesure que les cordes de chanvre lécheraient son corps , de sentir sa respiration , de voir ses paupières se refermer pour mieux intérioriser ses sensations , d'observer sa bouche s’entrouvrir , et toutes ces réactions qu'il connaissait déjà par cœur , mais qui ne l'avaient jamais blasé .

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( NDLA :Cher lecteurs , je dois préciser que je suis moi aussi affligé par le sort réservé à cette pauvre Luna , que j'ai mal mesuré les conséquences des conditions de départ que je me suis imposé et que tout comme vous , je suis interdit devant l'attitude ignoble de ce professeur sans le moindre soupçon d'humanisme et sorti tout droit de mon imaginaire , mais cela me dépasse , les personnages une fois créés disposent le leur propre personnalité et de leur libre arbitre, dont je m'efforce , parfois et malheureusement sans succès , d'influencer la destinée favorablement , et j'espère tout comme vous une fin rapide et heureuse afin d'abréger le calvaire enduré par cette victime innocente . )

Luna était plongée dans le noir . Le petit homme aux cheveux crasseux , l'avait posée à califourchon sur un des chevaux de bois du carrousel . La barre de maintien du cheval avait été utilisé comme point de fixation , et ses chevilles liées l'une à l'autre , sous le ventre du cheval . En quelques tours de cordes,Luna avait eu le haut du corps ficelé à la barre du cheval , et le bâillon qui n'avait pas quitté sa bouche commençait à peser lourdement sur sa mâchoire , et à en rendre l'articulation douloureuse . De plus la poussière accumulée lors de sa dernière chute , s'était collée à sa peau , et lui procurait des démangeaisons, qu'elle aurait aimé pouvoir gratter si elle en avait eu l'occasion , pour se soulager un peu, en plus des égratignures dues à ses chutes répétées . La jupe , déchirée sur tour le côté de la cuisse , laissait entrevoir , le filage de sa paire de collants . Et heureusement , ses souliers Louboutin ( l'éclectisme de Luna , la portant à s'intéresser aussi à la mode parisienne ) , étaient toujours intacts , et seraient remis à neuf après un bon cirage . La seconde bretelle de son soutien gorge avait cependant elle aussi glissée sur son épaule , et sentir sa poitrine si fragilement retenue ajoutait encore un peu plus à son inconfort .
L'homme l'avait laissée ainsi dans le noir en lui assurant qu'il serait bientôt de retour . Mais les minutes semblaient être des heures , et les secondes , des années . Une consolation , le silence avait laissé place au vacarme incessant de l'orgue résonnant dans le hangar , et ses oreilles pouvaient ainsi se reposer du bourdonnement qu'elles avaient eu à subir depuis déjà quelques heures . En revanche l'odeur âcre du personnage , bien qu'il soit parti avait imprégné la moindre parcelle de ses vêtements et de sa peau , et l'odeur écœurante liée au parfum fleuri choisi le matin même et à l'odeur de sa propre transpiration , lui procurait à chaque inspiration quelques soubresauts suffocants ., aussi malgré la mâchoire qui la démangeait , elle prenait soin d'ouvrir la bouche d'avantage , afin de respirer par cet organe , moins sensible à ces fragrances indélicatement associées .