La suite :
Le "Catch Game" Première partie.
Les prisonniers avaient reçu ordre de s’étaler en ligne au petit matin.
Face à eux, sur une surélévation rocheuse taillée en plateau, se tenaient leur geôlières regroupées.
Naïg et Abra, vêtues d’une combinaison militaire, encadraient les trois autres, Helke et Eva Von Foem se dressant sur leur cheval piaffant, la cheffe moulée dans un pantalon d’équitation crème enfermé dans de hautes cuissardes fauves, son chemisier vaporeux flottant sous la bise.
La poitrine de la souveraine se trouvait dessinée par son body de satin blanc, un short de cuir blanc soulignant ses cuisses ou montaient de longues chaussettes opaques assorties, chaussée de santiag ou courraient les fils d’or de ses initiales, identiques à celles de sa selle.
Son regard se trouvait masqué sous un chapeau Stetson.
Mirl contrastait, moulée dans une combinaison de lycra noir brillant au soleil, en bottes d’équitation, enfilant tranquillement des gants souples et long d’agneau de même teinte, fixant les captifs.
Ils étaient dix.
Cinq garçons, cinq filles.
Brice se trouvait entouré de Ophélia semblant rageuse de se trouver parmi eux, et d’Eulalie postée près d’un Bénito quelque peu amusé de se trouver désigné.
Les autres lui étaient inconnus, n’ayant peu été à leur contact.
Bénito au courant de la joute qui démarrerait, expliqua à mi-voix de manière qu’elles n’entendent pas :
- La souveraine organise un jeu de cache-cache sur l’île : Le but est de réussir à leur échapper en se cachant pendant une heure...
- Et si elles nous coincent ?...
- C’est le seul jour ou nous sommes autorisés à les défier...
Eulalie le fixa, surprise, souffla :
- Les défier ?...
- Nous pouvons les combattre à mains nues pour les empêcher de nous kidnapper. Si elles nous attrapent, nous devrons nous soumettre à toutes leurs fantaisies...
- Cela aurait été surprenant de l’inverse ! Railla Brice.
- Helke et la souveraine sont les plus perfides : Elles nous capturent au lasso pour nous trainer au domaine, et je vous garantis que ces fieffées garce visent parfaitement bien, en se faisant plaisir.
Il fit une pause, s’assurant que les geôlières ne le regardaient pas, continua :
- Au domaine, cela tourne à « l’orgie », comme elles nomment leur vulgaire partouze : Leur jeu est de se bâfrer de nourriture, de boire, tout en se tapant chaque prisonnier sur des coussins...
- Charmantes réjouissances ! Grogna Eulalie.
S’effara de la réfléxion émise par Bénito :
- Tu vas surement en faire les frais : Abra n’arrête pas de te lorgner... Ou alors elle vise Ophélie...
- Génial...
Le garçon baissa d’un ton, expliqua :
- Regardez sur votre gauche : Le petit sentier qui monte en zigzaguant...
- Oui ?...
- Des que Helke tirera un coup de fusil pour lancer le jeu, courrez et montez, c’est par ici que se trouvent le plus de cachettes... Ne faites pas comme les autres ignares qui vont s’élancer sur la plage, Helke et Eva se feront un plaisir de leur cavaler après...
- Il restera toujours les trois autres !
- Oui mais elles, sont à pied, et ne sautent jamais du rocher... Ces idiotes font le tour...
L’explosion subite du coup de feu les tétanisa une seconde, s’élançant sous le cri de Bénito :
- Courrez !...
Il prit la tête, Brice encourageant les filles et les poussant.
Gravirent la pente au pas de course, se sentant pousser des ailes.
Bénito plongea sous un tas de planches vermoulues, Brice et Ophélia se serrant à couvert d’un buisson d’épineux.
Eulalie, profitant de sa taille fine, se recula à plat ventre sur des troncs entremêlés, ne dépassant qu’un bout de sa tête.
Au loin, ce n’était déjà que cris enjoués des poursuivantes, mêlés à ceux, effrayés, des captifs rattrapés.
Brice sentait son cœur marteler sa poitrine, sur le qui-vive.
L’attente dura, avant que des pas lents ne se rapprochent, suivi d’un cri triomphant derrière lui et Ophélie :
- Qui voila ! Justement ceux que je cherchais !...
Naïg les avait pris à revers, contournant une cabane.
Une large bande de cuir lui ceignait les reins, ou étaient fixées des pochettes qu’elle ouvrit, sortant une fiole et un mouchoir.
Ricana, vidant le contenu de la bouteille sur le tissu :
- Qui veut faire une petite sieste dans mes bras en premier ?...
Ils comprirent qu’elle allait les chloroformer, faisant déjà un pas.
Une montée d’adrénaline emporta Brice qui fusa dans les jambes de la brune surprise et jetée à terre, hurlant furieuse :
- Sale petit con !...
Boula sur le sol, roulant pour se redresser et lui faire face.
Mais avait perdu son traitreux mouchoir dans sa chute.
Fut encore percutée par l’arrière, Bénito l’étalant d’un fougueux coup d’avant-bras entre les épaules.
Rigolards de voir la brune cracher des giclées de sable.
Devenue d’avantage furibarde.
Leur fit signe d’un geste appuyé, les invitant :
- Venez les chiens, je vais vous éclater !...
Se statufia, une pétarade arrivant en trombe, Mirl apparaissant, dressée sur un Quad.
- Fais chier ! Il ne manquait plus que l’autre rabat-joie de suédoise !...
La blonde hurla à son intention :
- Dégage d’ici ! Je t’avais prévenue qu’ils étaient pour moi !...
- Désolée, je n’ai pas trouvé ton carton indiquant la réservation sur ton français, ma petite blondinette !...
- Comment tu m’as appelée ?...
- Blondine l’emmerdeuse ! Tu n’as que de te...
Mirl bondit, Naïg mangeant le sable une seconde fois, mâchoire claquée d’une droite foudroyante, à demi-assommée.
- Alors la G.I Joe de pacotille ?... On ne tiens plus debout ?... Faudrait sérieusement reprendre l’entrainement !...
La brune lui sauta dessus, furieuse, éjectée à nouveau, revenant immédiatement à la charge.
Une furieuse bataille s’engagea.
La grande blonde avait l’avantage de ses longues jambes, Naïg
devant parer les nombreux coups de bottes lui claquant les bras finissant marbrés de marques rouges.
Elle dut passer au corps à corps, temporisant ses frappes techniques qui claquèrent le visage de Mirl qui se laissa brusquement tomber en arrière.
Un savant ciseau cueillit la taille de la brune qui roula au sol, se retrouvant perfidement étranglée par la reptation des cuisses musclées refermées sur le cou.
Etouffant, Naïg fut éjectée, roulant à nouveau pour lui faire face.
La lame de son coutelas fusa de sa botte, vibrant d’un son métallique.
Bravant son adversaire d’un fusillement bravache des yeux.
Hautaine, Mirl mit les poings sur les hanches :
- Tu crois m’impressionner avec ça ?... Je te fouetterai devant les prisonnier pour t’apprendre à jouer du couteau contre nous, espèce de traitre !...
Elle reprit sa position de défense, vint au contact, esquivant habillement la lame frôlant son ventre à plusieurs reprises.
Les trois prisonniers suivaient la scène d’un air hagard, craignant de voir la lame déchirer la combinaison d’un traitre coup de poignet.
Un hoquet ponctua le coup de genou coupant le souffle de la brune, Mirl tournoyant sur elle même pour claquer le poignet d’un coup de botte qui fit lâcher le coutelas tournoyant au sol.
Naïg se trouva agrippée, tendue au bout des mains refermées sur son cou.
Le violent coup de tête la percuta, ses yeux se révulsant.
Dodelinante, titubante, la brune fut fauchée d’un coup de pied à l’épaule, l’envoyant rouler au sol, vaincue.
Haletante, la grande blonde jeta d’un ton dédaigneux :
- Retourne donc prendre des cours de self-défense, en attendant que je rende compte à Eva de ton comportement.
Concentrée à sa lutte, elle se rendit compte alors que les trois captifs l’entouraient, indécis.
Décida pour eux, se jetant sur Ophélia, les autres fuyant, effrayés de devoir l’affronter.
La métisse lutta fougueusement contre la prise puissante de la blonde serrée contre elle, tenta de se dégager, une longue jambe s’insinuant entre ses cuisses, sentit le lycra doux de la seconde se refermer sur sa peau en équerre, lui immobilisant le bas du corps.
Les bras se refermèrent d’un étau puissant, l’écrasant contre la poitrine souple.
Le souffle saccadé, Ophélia augmenta sa fougue pour se débattre.
S’essoufflant, comprit que le but de Mirl était de la laisser se fatiguer à lutter.
C’était fait.
La geôlière l’envoya rouler sur le ventre puis s’abattit sur ses reins, la peau fine de ses gants se refermant sur la bouche.
- Mmmffhh... Mmmhhhh
- Chut... Chut... Il faut être sage, maintenant, tu as perdu !...
Mirl se déhancha sur elle l’obligea à soulever le torse, enroulant un lacis de corde sur la peau.
La laissa retomber, lui attrapant les poignets et lui faisant d’autorité coller ses avant-bras l’un contre l’autre, liés du chanvre enroulé du poignet au coude, véritable immobilisation ferme, une dernière corde passée dans l’enroulement venant se nouer à celle lui ceinturant la taille.
- Essaie de courir ainsi, si tu l’ose...
Elle s’enleva du corps, la releva, entrainée d’autorité au Quad, devant s’allonger sur l’arrière du siège, la blonde prenant encore un rouleau de corde, lui joignant les cuisses, passant les longueurs de liens dans le cadre du cycle, émettant un petit rire sournois :
- Ce serait dommage que je te perde en route !...
- Je suis morte de rire... Grogna la captive.
S’inquiéta de sentir une odeur bizarre se rapprocher de son visage, le tampon humide lui recouvrant la face, l’asphyxiant à chaque inspiration.
Elle tenta de bloquer sa respiration, mais Mirl, patiente, laissa le mouchoir en place.
Poumons en feu, la métisse dut inspirer, respirant le chloroforme, sentit ses oreilles bourdonner, la gorge brûlante, sa vue se troublant, la blonde laissant retomber la tête inerte.
A suivre...
Bonne lecture ! A vos commentaires !
